VII

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-Et donc pour la seconde fois je suis allée au commissariat. J'avais cette fois-ci un témoin. J'ai déposé plainte, et une enquête a été lancée. Ils ont enfin accepté de me prendre au sérieux. Ne pouvant rien faire tant que le suspect n'a pas été retrouvé, ils m'ont conseillé deux choses.

D'abord installer des caméras de surveillance chez moi ainsi que de sécuriser tout avec une alarme. Un moyen qui coûterait extrêmement cher mais il en allait de ma sécurité. Donc j'y ai réfléchi et j'ai acheté trois caméras. Une que j'ai placé à l'extérieur de ma maison, une dans ma chambre, et la dernière dans le salon. J'ai aussi placé une alarme avec des boîtiers à chaque fenêtre et chaque porte. Je pouvais faire plus mais je ne voulais pas finir à la rue, alors je me suis contenté de ça.

Ensuite, ils m'ont aussi conseillé de dormir ailleurs. Que ce soit chez des proches ou à l'hôtel. Comme si je ne l'avais pas déjà fait auparavant, hein...

J'ai refusé. Parce que j'avais suffisamment dérangé et maintenant que j'avais un système de protection chez moi, je me disais que ça irait mieux. J'en étais naïvement persuadé. Parce que au moins, même si on s'infiltrait chez moi, j'aurai de quoi le prouver.

Je suis donc retourné chez moi le lendemain. Je me suis enfin décidé à prévenir ma famille de ce qui m'arrivait et ils m'ont envoyé de l'argent pour compenser une partie des frais. Ils m'ont eux aussi proposé de m'héberger jusqu'à ce que l'histoire soit résolue mais j'ai encore refusé. Je ne peux pas partir à Gwangju jusqu'à ce qu'on retrouve le coupable, je ne peux pas me permettre de prendre un congé pour une durée indéterminée.

Donc je disais, je suis retourné chez moi.

Vous vous souvenez que tout à l'heure je vous ai dit que j'avais enfin compris que ma voiture et les intrusions étaient liés? C'est suite à cela que je l'ai compris.

C'était le soir -évidemment que c'était le soir, ce ne serait pas aussi amusant sinon- je me sentais un peu mieux à l'idée d'être protégé. Je craignais toujours une crise dans la nuit ou quelqu'un auprès de moi mais j'avais fais le tour de chaque pièce et personne n'était présent. J'avais aussi verrouillé chaque porte et chaque fenêtre. Tout était parfaitement en ordre.

Ce soir-ci je me suis couché tard parce que je voulais regarder un drama. De quoi me vider la tête en quelque sorte. Ça fonctionnait bien parce qu'au bout d'un demie épisode j'ai fini par mettre de côté ce qui me faisait peur.

Et aux alentours de minuit, ou peut être une heure, mon téléphone s'est mit à sonner. Je trouvais ça étrange mais j'ai décroché sans vraiment regarder qui c'était. Mon ami, Min Yoongi, a tendance à se coucher tard lui aussi, et il arrive qu'il m'appelle parfois. Il lui arrive d'être tellement prit dans le travail qu'il n'en regarde plus l'heure.

Et quand j'ai décroché, plutôt que d'entendre sa voix, c'était une drôle de respiration. Je sais que j'aurai dû me méfier et de regarder le numéro qui m'a appelé mais j'ai pas réfléchi. Je n'était visiblement pas assez paranoïaque pour penser à cela. Au bout de quelques secondes sans entendre un mot mais juste un souffle angoissant, j'ai regardé qui c'était, un numéro masqué.

J'ai compris que c'était mon harceleur et j'ai essayé de lui parler, je voulais connaître sa voix. Alors je lui ai dit « Qui c'est? Répondez-moi. Je ne vais pas me laisser faire! », je me suis voulu brave alors que je m'en mordais les doigts. Et il m'a répondu vous savez? Il m'a répondu! Tout ce qu'il m'a dit c'est « Kim Seokjin. ». Il n'a fallut qu'une seule seconde pour que mon visage se couvre de larmes. Je n'ai pas bougé, le téléphone toujours collé à mon oreille. Ce furent de très, très longues secondes. Et il a enfin ajouté quelque chose. « Dehors. » qu'il a dit. Et j'ai regardé dehors.

D'abord, j'ai vu par la fenêtre la porte de ma voiture qui se trouvait être ouverte. Encore. Alors que je l'avais fermé. Ce qui était une certitude. Je suis devenu tellement parano que à chaque fois que je quittais ma voiture et que je la verrouillais je vérifiais chaque porte et le coffre au moins trois fois. Pareil pour les portes de ma maison. Donc je savais que c'était l'inconnu qui avait aussi trafiqué ma voiture l'an passé. Peut être était-il aussi celui qui avait remboursé la nouvelle clé. Je ne savais pas ce qu'il voulait de moi, si il me voulait du mal ou si c'était une étrange obsession qui le poussait à vouloir tout de moi et me dorloter si possible.

Mais je m'égare.

Donc j'ai vu ma voiture ouverte. Et en balayant mon regard sur la rue, j'ai vu une ombre. Une ombre qui évidemment regardait en direction de ma fenêtre et qui semblait tenir un portable collé à son oreille.

J'ai cru mourir ce soir-ci. En tout sincérité, je ne savais pas à quoi m'attendre.

Et ça m'a traversé l'esprit. C'était bien trop sombre pour tout voir en détail mais je reconnaissais ce visage. C'était le même visage qui m'était apparu lors de mes -ce que je croyais être parfois- terreurs nocturnes.

Au moins je pouvais me dire que j'avais qu'un seul harceleur, c'était au moins rassurant sur ce point-ci. Oui j'ai cherché durant longtemps la moindre chose pouvant me rassurer.

J'ai raccroché et j'ai appelé la police. Pas l'un de mes amis, je voulais pas qu'ils se fassent poignarder ou je ne sais quoi. Donc j'ai appelé la police. Et juste le temps que je tape le numéro sur l'écran de mon téléphone, ce court temps où j'avais baissé les yeux, il avait disparu.

Like CrazyWhere stories live. Discover now