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-A cause de tout le stresse accumulé dû aux intrusions, et au harcèlement internet j'ai rapidement compris que je n'arriverai pas à m'en sortir seul. Je n'arrivais plus à dormir, j'étais à l'affût de chaque son, je me sentais parfois complètement étouffé. J'avais cette douleur constante au creux de mon estomac qui me signalait que je pouvais rompre à tout instant. Je savais un minimum reconnaître une douleur, j'étais alors conscient que c'était le stresse qui provoquait cela. Après une longue discussion avec mes amis -je n'en ai pas parlé à ma famille, je ne voulais pas les inquiéter- ils m'ont conseillé de voir un médecin.

Ce qui semble être une solution logique mais c'était une solution que je n'était pas prêt à prendre. Est-ce que ce que je ressentais était même assez important pour que j'aille demander de l'aide? Je n'en étais pas certain. D'autres avaient des problèmes bien plus importants, et j'avais l'impression de ne pas nécessiter cela.

Je suppose que je minimise un peu trop souvent ce que je peux ressentir. C'est une possibilité.

Mon ami Kim Namjoon travaille dans le domaine médical, comme il a beaucoup de contact, nous les avons utilisés pour obtenir un rendez-vous rapide. Je ne sais pas si on réalise vraiment le temps qu'il faut attendre pour traiter des cas urgents. Je me sentais déjà devenir fou alors imaginez si j'avais dû attendre quelques mois en plus? C'est la vie de certains et en y pensant je me sens mal d'avoir sûrement ruiné la chance de quelqu'un d'obtenir un rendez-vous plus tôt sous le simple prétexte que moi, je connais quelqu'un qui connaît quelqu'un.

Peu importe, j'ai pu rencontrer un psychologue dans les trois jours suivants la décision et celui-ci m'a redirigé vers un psychiatre car il semblait nécessaire qu'on me prescrive des médicaments. C'est amusant de se dire qu'aucun des deux n'était certain que je disais la vérité sur les intrusions chez moi. Apparemment, je semble fou aux yeux de tous, j'en étais presque à me dire que je l'étais finalement.

En tout cas, on m'a prescrit divers psychotropes comme une boîte de somnifère, des anxiolytiques et j'ai même eu le droit à des neuroleptiques. Un drôle de mélange. Vous vous y connaissez sûrement. Ou non. Par définition, en me prescrivant des neuroleptiques, le psychiatre pense que je suis fou, il ne me l'a pas dit mais il pensait donc que je souffrais de schizophrénie. Je n'y connais rien en médicament alors ce qu'il m'a prescrit n'était pas choquant à mes yeux, mais c'est Namjoon qui m'a précisé le rôle de chaque médicament.

Je voyais qu'il se sentait mal pour moi, voir que personne ne me croyait le touchait. Je suppose que la raison pour laquelle il m'a cru, et mes autres amis aussi, c'est parce qu'ils me connaissent. Si j'avais été un inconnu ils m'auraient probablement pensé fou. Mais j'avoue que ca m'a tout de même choqué qu'ils aient décidés d'avoir confiance en mes paroles juste comme ça. Mis à part le téléphone piraté, la police n'avait trouvé aucune trace d'infraction chez moi, et mes amis eux non plus n'avaient jamais été témoins de mes affaires qui se déplaçaient seules.

Mais j'avais mes médicaments, j'avais seulement à les prendre et tout ira bien.

Chaque soir avant mon brossage de dent je prenais mon somnifère et une fois au lit je tombais enfin de sommeil. Je dois avouer que c'était plaisant de faire des nuits complètes. Rien que ceci me rendait bien plus calme. Je prenais mes anxiolytiques durant le repas du matin et du soir, une petite dose durant ces deux repas pour bien en ressentir les effets. Là encore je me sentais plus calme. Mais évidemment ce genre de médicament ne sont pas sans conséquence. A force d'en prendre, je finissais pas avoir des trous dans ma journée, ne me souvenant plus de ce que je venais de faire un quart d'heure plus tôt. Et au travail, je peinais à mon concentrer. J'en étais complètement conscient, je savais que je devais arrêter ou au moins diminuer. Mais je n'y arrivais pas. J'ai eu de la chance de ne pas ressentir trop d'effets avec les neuroleptiques, seulement un assèchement de la bouche et des troubles sexuels. Trois fois rien.

Je veux dire, ces médicaments pour m'arranger la vie m'ont à peine gâché la vie.

Remarquez mon ironie en disant cela.

J'ai développé une dépendance aux anxiolytiques et les neuroleptiques ont perturbé ma vie personnelle. J'en étais absolument pas ravi. La seule chose qui a vraiment semblé m'aider était les somnifères -au début en tout cas.

Avec ces pertes de mémoire, j'ai remarqué que les objets bougeaient encore, mais comment je pouvais savoir si c'était moi où encore l'intrus qui refaisait surface.

Mes amis ont dû m'arracher tous mes médicaments et j'ai dû suivre un nouveau traitement concocté spécialement par mes amis pour perdre cette dépendance aux magnifiques petites pilules. Ils ont dû veiller sur moi tous les jours durant ce processus. J'étais un véritable déchet.

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