12

51 1 0
                                    

Sacha regardait son assiette, un peu déconcerté, il ne cessait de repenser de comment il avait appelé Giovanni avant sa micro sieste. 'Papa'. La culpabilité grimpa comme un parasite dans son esprit, rendant sa gorge sèche tandis que son esprit était envahi par des souvenirs de sa mère. Comment avait-il osé appeler l'homme de cette manière ? Une boule dans son estomac apparut, la nausée également quand ses yeux fixaient la nourriture à peine entamée. Heureusement pour lui pour le moment son tuteur n'avait pas remarqué qu'il n'avait rien touché, mais cela n'allait pas tarder. Même s'il avait repris du poids, ce n'était toujours pas idéal parce que cela faisait tout juste quelques jours qu'il avait été récupéré par l'adulte. Il se revoyait le tout premier jour de son kidnapping, refusant de toucher à de la nourriture. Giovanni avait été certes compréhensif au début, mais plus maintenant. Le problème étant qu'il n'avait pas la force pour manger, car il avait trahi sa mère. Son estomac se tordit à sa pensée, parler n'avait pas arrangé les choses, c'était pire. L'odeur du poisson augmentait son envie de vomir, il prit une bouchée de ratatouille et il a dû se retenir de ne pas tout recracher. Levant doucement ses yeux, il remarqua le regard du professeur Platane sur lui. Le garçon mordit sa lèvre inférieure, replaçant son attention sur ses mains posées à présent sur ses genoux, jouant avec ses doigts. Il n'allait pas réussir à manger. Le silence arriva bien vite sur la table, le préadolescent savait que c'était sa faute et cela le rendait encore plus malade qu'il l'était à la base. Il froissa son jeans, attendant juste à se faire réprimander de n'avoir pas mangé, ce n'était pas inhabituel de toute manière.

- Tu n'as pas faim Sacha ? Demanda Augustin.

Il réprima un frisson.

- Ou-

- Mange, gamin. Réprimanda Giovanni en le coupant dans sa réponse.

Après un soupir qui devait être encourageant - cela n'a pas marché - le noiraud prit une nouvelle bouchée, mâchant difficilement. La nourriture avait à nouveau un goût de cendre, c'était désagréable. Il sentait l'attention de son tuteur un peu plus souvent, arrivant à la moitié de son repas, il ne pouvait plus rien avaler. La culpabilité le frappa une fois de plus en sachant très bien que le cuisinier avait réduit son repas, sans doute à la demande de Giovanni. Une main passa dans ses cheveux, le faisant comme à son habitude se crisper dans son siège.

- Désolé, Augustin. On va monter dans notre chambre. Déclara le criminel qui agrippa le bras de son fils le faisant se lever également.

Sacha glapit légèrement avant d'être entouré par le bras de son tuteur encore une fois. Il ne tenta pas de s'enfuir, cela ne servirait à rien de toute façon.

- Vous ne restez pas pour le dessert ? Questionna l'autre adulte.

- Nan. Répondit avec un sourire narquois le criminel.

Augustin soupira.

- Très bien, on se voit tout à l'heure.

La voix du professeur pokémon était déçu, augmentant son sentiment de mal-être qu'il ressentait depuis du déjeuner. Giovanni ne répondit pas et l'emmena jusqu'à l'escalier, la prise sur son épaule était dure, mais cela ne faisait pas mal. Sans doute que l'homme avait appris à mieux gérer sa force ? Ou qu'il soit d'humeur clémente avec lui ? Ils marchaient tranquillement dans le couloir principal du premier étage avant d'atterrir devant leur chambre. L'adulte l'ouvrit puis le poussa doucement. Il resta au milieu de la pièce, légèrement perturbé.

- Sacha, assis toi sur l'un des canapés. Ordonna le chef de la Team Rocket.

Il le fit sans se faire prier, enlevant ses chaussures avant de rabattre ses jambes contre son torse et les tenant avec ses bras autour d'eux quand il se posa sur le canapé confortable. Les riches faisaient peut-être des dépenses irréfléchies, mais leurs mobiliers étaient toujours le meilleur possible. Même dans le bunker, tout était sophistiqué et brillait de richesse. Son ex-kidnappeur se posa en face de lui sur la table basse avec une expression inexpressive, le rendant légèrement anxieux. Qu'avait-il fait à part ne pas avoir beaucoup manger qui aurait pu énerver l'homme ? Il n'arriva pas à trouver une raison particulière. Probablement qu'il allait se faire disputer pour l'avoir appelé 'papa' ? Mais, ce n'était pas sa faute, il n'appréciait pas non plus de l'avoir désigné comme tel. Il ne considérait pas Leonardo Giovanni comme son père, à peine il pensa à ça, que son cœur avait l'air de se serrer. Il se mit une baffe invisible en se disant que c'était ridicule. Une pichenette vint sur son front le faisant sortir de ses pensées en sursautant. Il fixa son tuteur avec des yeux écarquillaient.

Adoption forcéeWhere stories live. Discover now