Vodka Pomme - Piarles

2.5K 88 8
                                    

Il avait un mal de crâne. Une putain de migraine qui lui pompait tout son énergie. Qui lui avait gâché sa soirée. Qui l'avait obligé à quitter la fête du début de saison et contraint de laisser Pierre avec cette petasse qui le collait plus qu'une sangsue. Elle lui avait fait du collé-serré dès qu'il bougeait, Charles a dû bien se contrôler pour se retenir de la gifler. Le pire, c'est que quelques fois cela ne semblait pas gêner son ami tant que ça, du moins à ce qu'il laissait paraître. Ça lui avait fendu le cœur. Il avait passé le reste de la soirée a essayer d'oublier cette image par tout les moyens: l'ignorer, parler avec les autres, boire, SURTOUT boire.

Mais tout ce qu'il avait gagné c'était un taux d'alcoolémie plus élevé que son âge et de nouvelles images car il n'avait pas pu s'empêcher de fixer Pierre après son... à vrai dire il avait perdu le compte des verres tant il en avait pris. Vers son septième/huitième verre, quelque chose par-là.

Heureusement, Carlos, en bon coéquipier et bon ami, avait accepter de raccompagner le monegasque, qui n'était clairement pas en état de conduire. Son moral était au plus bas. Ça aurait du se passer autrement. Car il l'avait décidé avant de venir, il devait déclarer une bonne fois pour toute ses sentiments. Trop de temps qu'il n'y arrivait pas, qu'il ne pouvait s'y résoudre. Mais quand le Normand l'avait accueilli à la soirée d'une chaleureuse étreinte et de ses beaux yeux, l'idée était retourné au fin fond de son esprit. Pourtant Charles avait anticipé, il avait réflechi à ce qu'il devait faire et dire. Mais comme à chaque fois, le jeune français le faisait perdre pied et oublier tout son texte quand le brun essayait de lui avouer. Pire encore, même si Charles avait les bons mots, il n'aurait tout simplement pas le courage. Après tout, après des années et des années d'amitiés, pourquoi ses sentiments seraient réciproques alors que tout n'a dérapé qu'une seule fois ? Et ils n'en avaient jamais reparlé, le brun ne savait pas à quoi s'en tenir. Pierre semblait très bien vivre avec, mais lui n'avait pas oublié.

Il sentait toujours le contact de sa peau, la douceur de ses lèvres, sa voix haletante qui criait son prénom. C'était gravé dans son esprit et sur son corps, à jamais. Il lui avait tant donné, même sa virginité. La seule chose qu'il demandait en retour: Pierre. Rien qu'à lui. SON Pierre.

Ses pensées dérivaient sans cesse vers leur seule et unique nuit ensemble, alors qu'il était avachi au pied de son lit d'hotêl, une bouteille de vodka pomme à la main. Sa migraine pouvait bien aller se faire foutre, elle l'avait poussé à abandonner sa propre proie au milieu d'autres prédateurs. Les larmes coulaient sur ses joues. Il ne supportait plus sa situation, et pourtant, que pouvait-il faire pour qu'elle change ? Il était sûr de se faire rembarer par le jeune pilote Alpine, il n'avait pas le courage et la confiance nécessaire pour lui annoncer de tels aveux.

Mais putain, qu'est ce qu'il aimait Pierre. Il le chérissait plus que tout. Mais apparemment ça ne suffisait pas.

Il fut coupé dans ses pensées par la sonnerie de son téléphone. Charles savait déjà qui l'appelait, il avait une sonnerie spéciale pour lui. Malgré le fait qu'il avait autant envie d'entendre sa belle voix que de le détester jusqu'à la fin de ses jours, il attrapa l'appareil qui vibrait un mètre plus loin. Il rassembla le peu de concentration et de sobriété qui lui restait avant de déccrocher, mais tout ses efforts furent vains quand il entendit sa voix au bout du fil.

_Allo Charles ? Tu vas bien ?

_Disons que ça pourrait aller mieux, j'ai un mal de tête infernal. Et toi ? T'as quitté la soirée?

Jusque là le monégasque s'en sortait bien, son interlocuteur ne semblait pas avoir deviné son état. Mais malheureusement, quand ce dernier commença à répondre à la question du plus jeune, celui ci avait épuisé sa concentration et éclata de rire. Mais pas son rire normal non. Pierre lui avait déjà dit, mais il avait un rire légèrement différent quand il était bourré. Et jusqu'à lors, le français avait été le seul qui avait jamais perçu la nuance.

OS | Formule 1Nơi câu chuyện tồn tại. Hãy khám phá bây giờ