Chute d'étoile {Dabi x OC}

XXIII. Défectueux à deux

Kazuko

À neuf heures du matin, je rejoins Mai à à notre café de prédilection. Je m'assois face à elle, la tête basse. Elle lève un sourcil suspicieux.

- Je vais prendre ça comme un bonjour, décide-t-elle. Salut, Kazu.

La serveuse rapplique. Face à mon état critique, Mai prend la liberté de commander pour moi.

- Un latte sucré avec beaucoup de chantilly, énonce-t-elle.

- Entendu !

Elle repart, Mai se concentre sur mon cas.

- Bon, qu'est-ce qui se passe ? Ne me dis pas que c'est ton abruti de copain qui t'as mis le moral à zéro ? s'enflamme-t-elle, furibonde.

Soudainement ranimée par ses paroles aventureuses, je me dresse dans mon confortable fauteuil.

- Non, non, pas du tout ! m'affolai-je. Il n'a rien fait, ne te fâche pas !

Je me glace devant son sourire satisfait.

- Ça, c'est fait.

Maintenant, elle sait que j'ai un petit-ami. Je rougis jusqu'aux oreilles.

- T'inquiète, je vais pas m'immiscer dans ta vie de couple, je voulais juste être sûre que vous soyez dans une relation sérieuse, explique-t-elle. Il te traite bien, au moins ? J'espère, sinon je vais t...

- Du calme, du calme ! tentai-je. Tu n'as pas à t'en faire pour ça, il est parfait !

Elle incline la tête, dubitative. J'ai un sourire nerveux. Si jamais elle apprenait que mon amant n'est autre qu'un vilain, elle irait le chercher et le traînerait au poste de police par l'oreille. Ma meilleure amie est une battante doublée d'une fonceuse, elle ne laisserait jamais ce genre de chose m'arriver par principe. Elle sait faire la part des choses et choisirait sans hésiter de coffrer Dabi pour la simple et bonne raison que je ne devrais pas entretenir une relation avec l'opposé d'un héros. Ensuite, elle me ferait la morale avant de me prendre dans ses bras quand j'éclaterais en sanglots. Mais tout ça, ce serait uniquement si elle découvrait le pot aux roses. Et pour le moment, on s'en tire plutôt - pour ne pas dire excellemment - bien à ce jeu de cache-cache avec les héros.

Mon café arrive, j'attends que la serveuse s'efface pour continuer.

- Si, je t'assure ! reprends-je.

- Ok, cite-moi trois de ses qualités.

Elle veut me tester. J'ai un regain d'énergie, déterminée à lui montrer les bons côtés de mon petit-ami.

- Attentif, affectueux et protecteur, réponds-je.

- Protecteur ? Protecteur comment ? fait-elle, suspicieuse.

- Eh bien... hésitai-je. Protecteur, quoi.

Je ne peux pas vraiment lui parler des incendies de l'école et l'église. Je prends une gorgée de latte, m'accordant un temps pour chercher une échappatoire à la conversation.

- Bref, je suis venue pour toute autre chose ! m'exclamai-je

Mon sourire scintille d'innocence.

- Tu ne m'auras pas avec tes combines, réplique-t-elle. Je te connais par coeur.

Je détourne les yeux, embarrassée. Je m'en veux de lui cacher la vérité, mais je sais que c'est pour le mieux. Elle soupire.

- T'as gagné. De quoi tu veux me parler ? s'enquiert-elle.

Je triture une mèche de mes cheveux blancs avec nervosité. Ce que je m'apprête à lui demander n'a rien de simple, et bien qu'elle sache quel drame m'a mené à l'orphelinat, je redoute de recevoir une réponse négative.