Partie de Rachel - Chapitre 29

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Chapitre un peu plus tranquille peut-être ? Et en même temps pas tant que ça, je sais pas trop, ne me faites pas confiance eoifjojf. Bref bonne lecture !


[TW mention d'abus - 0 description, juste le mot est là]


Elles ont pris l'habitude de sortir tôt le matin se balader en forêt – au retour, elles ont une désagréable surprise. Dans la cour du château, Carl, sur le dos sa monture, salue quelques soldats, saisissant les bagages qu'on lui tend. Il est prêt à partir : Rachel ignore où.

– Carl !

Il se tourne vers elle, et lui adresse le plus faux des sourires.

– Dame Rachel. Athéna.

– Où allez-vous ?

– Les Rois ont décidé de se retrouver. Je dois représenter les Carreaux.

– Mais la dernière réunion a eu lieu il y a moins d'un mois.

– C'est exceptionnel. Vous comprenez que la situation n'est pas habituelle.

Il jette un coup d'œil à Athéna, qui s'assombrit.

– Je reviens vite. Je vous tiendrai au courant des mesures prises.

Il fait avancer sa monture, et se penche vers Rachel pour lui souffler :

– Vous croyez qu'ici vous avez un semblant de pouvoir, mais les Rois seront toujours, toujours plus forts que vous. Ils ont la main sur tout. Vous y compris.

Elle songe au dernier baiser qu'elle a donné à Athéna.

– Je n'en suis pas si sûre, sourit-elle. Bon voyage.

Il paraît frustré de ne pas l'avoir déstabilisée, mais n'insiste pas. Les portes se referment sur lui. Elle reste un instant immobile. Face à lui elle ne pouvait le montrer, mais elle est préoccupée. Ce n'est pas anodin. Si les Rois décident de s'allier, elle craint de ne pouvoir leur tenir tête. Elle joue contre eux en suivant leurs règles. S'ils les changent, elle pourrait perdre pour la première fois.


Elle a adoré embrasser Athéna au milieu des roses du Jardin pour la première fois. Les suivantes ont la même saveur printanière, le même parfum papillonnant. La même sensation de rêve, aussi. Elles sont hors du monde ici. Chaque fois qu'elles s'y retrouvent, c'est comme si elles avaient réussi : qu'elles étaient loin de tout (des hommes, surtout), tranquilles, légères. C'est un songe délicieux. Après la bataille, elle est ravie d'y goûter à nouveau. Athéna s'assoit sous l'arbre, elle s'installe à la harpe. Elle commence à jouer, tentant de composer une mélodie accompagnant la chanson d'Athéna. Parfois elle lui fait répéter quelques passages, et à l'oreille, tente de trouver les notes qui s'harmoniseraient avec l'air. C'est paisible.

Elle égrène quelques accords le long des cordes, Athéna chantonne :

– J'ai rêvé de nous...

Et elle se détend un peu. Elle peut se le permettre, ce soir.

– Tu te souviens de la première fois où nous nous sommes rencontrées ? s'enquiert Athéna.

La question la surprend.

– Où nous nous sommes parlé, ou vues ?

– Vues.

Elle réfléchit un instant, interrompant la musique.

– Je m'en souviens. C'était ma première bataille, ce n'est pas quelque chose qui s'oublie. Ça faisait au moins un an que je voyais les hommes partir au combat et que je ne pouvais pas les accompagner, j'avais hâte. D'enfin participer. D'enfin être incluse, d'avoir de l'importance. Mais je ne savais pas que j'allais rencontrer d'autres Dames. Ç'a été une surprise. De vous voir toutes les trois. De réaliser que j'étais un tout petit peu moins seule que je le pensais. Tout ce qu'on m'a appris s'est envolé, je voulais juste vous parler. Je voulais savoir ce que nous avions en commun et je voulais que nous soyons amies. Surtout toi, je crois.

Les ReinesWhere stories live. Discover now