◈ ━━ ⸙ 72 - 𝐃𝐞𝐟𝐢𝐧𝐞 𝐥𝐨𝐯𝐞

32 3 15
                                    


Qu'est-ce que l'amour ?

Ne serait-ce pas un synonyme de « vie » ?

Aimer, c'est peut-être s'oublier un instant. Penser au bonheur et bien-être de l'autre au détriment de soi. Aimer c'est partagé des rires et des larmes. Se créer des souvenirs ensemble. C'est aussi se faire du bien à soi-même. Bref, chacun sa définition, non ?

Une équation parfaite serait : le respect x (la dignité + l'amitié + la fraternité) = l'amour.



RILEY


- Ma puce, je t'aime !

Je m'étais jurée de ne plus jamais tomber amoureuse.

Je m'étais interdite de ressentir quoi que ce soit.

Telle une vieille fille aigrie, j'adorais noyer mon désespoir dans l'alcool et combler mon manque affectif dans les bras du premier venu. Tentative pathétique, je le conçois, de soigner les écorchures de mon âme.

Le problème, c'est qu'à l'époque, je demeurai sous l'emprise de mon ex. Il m'avait salement quitté et pourtant je voulais qu'il revienne.

Loin de lui, j'étais perdue, je n'avais plus de repères, plus de but. Il m'avait tellement retourné le cerveau que je ne pouvais plus penser par moi, ni pour moi.

Je pense être encore dépendante de lui. Moins qu'avant.

Aujourd'hui, je me sens différente.

Tu es apparue dans ma vie, malheureusement, au moment où je suis au plus bas.

Cependant, grâce à toi, le désir de vivre renaît doucement. Pourtant, Su-ji n'a de cesse de me hurler depuis bientôt deux ans, de me battre, de me relever. Et toi, en peu de temps, tu réussis à m'ouvrir les yeux.

Je te vois comme la lune qui exerce une force gravitationnelle sur la terre. Ta simple présence, me fait perdre le nord.

Nous ne sommes pas encore bien coordonnés, il est vrai. Toutefois, je suis certaine d'une chose : je veux me relever !

Kim Seokjin, Tu es ma plus belle révélation. Serais-tu mon ange gardien, descendu sur terre pour me préserver ?

- Tsuki..., répondis-je sans rompre le contact visuel.

Mon cœur s'emballe dès que nos regards se croisent.

J'aime ton souffle qui se balade sur ma peau.

Tes yeux ont beau parcourir chaque imperfection de mon corps, ils sont loin de me rabaisser.

Cette part de moi fébrile prend un peu de force, lorsque dans tes pupilles des petits cœurs se dessinent, comme si tu admirais la pierre précieuse la plus rare entre tes doigts.

- Est-ce que toi aussi, tu m'aimes ma puce ? Insistas-tu avec une pointe d'anxiété.

Je me rappelle cette première nuit ensemble qui s'était soldée par une crise d'angoisse et tu avais réussi à m'apaiser. Tu n'avais pas cherché à fuir.

Non. Toi. Tu avais recueilli mes peurs, sans les juger, et les avais domptées pour les calmer.

Pourquoi quand tu me fais l'amour, j'ai l'impression que mes douleurs sont tiennes ?

Que tes craintes enfouies m'appartiennent ?

Pourquoi lorsque tu vas mal, j'entends ton cœur qui m'appelle à l'aide ? Même si je peux l'ignorer, je n'en ai juste pas envie. Je veux juste être là pour toi et te soutenir à ma façon !

Est-ce que dans une autre vie, nous étions fous et passionnés l'un de l'autre ? Inséparable ?

En aurais-je oublié le souvenir ?

- Je...Tsuki..., embarrassée.

J'essayais de contenir mes émotions vives, en dévisageant ta dégaine si vulnérable.

Encore sous le choc, je demeurai immobile. Tétanisée, mais rassurée de te savoir vivant. Serrant les poings, prise d'une rage folle, je voulais tout casser. Enfin, je souhaitais surtout refaire le portrait de celui qui s'était risqué à poser ses mains sales sur toi.

- Je sais que tu me détestes, continuas-tu en forçant pour parler, mais est-ce que tu m'aimes aussi ? Grimaçant de douleur.

Quand comprendras-tu Kim Seokjin ? Moi, te détester ? Non, c'est pire que cela. Je te hais. Je te hais pour tout ce que tu me fais ressentir. Tu débarques dans ma vie et du jour au lendemain, tu chamboules tout. Ma perception. Mes habitudes. Mes mécanismes de défenses. Mon fonctionnement. Et encore, la liste est longue.

Tu esquivas un sourire en coin, comme si tu avais su déchiffrer mes pensées.

- Il est 5 h du matin dans ce putain d'hôpital, ta dégaine est pitoyable. Et toi, le pointant du doigt, c'est tout ce qui t'intéresse ? sèchement.

C'est fou comment tu me fais sortir hors de moi. J'ai l'impression d'avoir retrouvé la vie grâce à toi, même si ça reste encore très peu contrôlé. Avec toi, ça me parait si facile de rire, de m'énerver, de pleurer, de jurer. Je ne suis plus le caillou dans la poche de mon gars, qui ne pense, ne ressens rien. Je suis une vraie personne dont la présence et les émotions sont prises en comptes.

- Exactement ! Avoue-le que tu m'aimes, ce n'est pas si compliqué ! sur un ton provocateur.

- Va te faire voir !, soufflais-je, me dirigeant vers la sortie.

Je t'aime tellement Kim Seokjin. J'ai eu si peur en te trouvant à moitié mort devant cet entrepôt abandonné.

- Non ! Reste. Je te veux près de moi !

Tu avais soufflé ces derniers mots à voix basse avec tant de candeur que je m'en voulus aussitôt de m'être énervée. Oui, j'étais une fille à la fois puérile et hyper sensible.

Dos à toi, les larmes montaient. Je ne voulais plus te refaire face. Il m'était difficile de voir ton corps si amoché et un tas de questions bouillonnait dans ma tête.

Tes bras vinrent m'enlacer, me soulageant immédiatement. Tu avais déposé ton menton dans le creux de mon cou. Une goutte d'eau détalant sur ma nuque.

Tu pleurais doucement et moi avec toi.

- Dis-moi que tu m'aimes !, recommenças-tu l'air abattu. Même si je suis un moins que rien et le premier des connards !

Attrapant tes doigts, je chuchotai tendrement entre quelques sanglots : " Tsuki, tu es la plus belle Lune qui soit !"

... Parce qu'aimer c'est aussi partager la douleur ensemble.






















960 mots
💜

𝐂Œ𝐔𝐑 𝐌𝐄𝐓𝐈𝐒𝐒𝐄́ 진Où les histoires vivent. Découvrez maintenant