Chapitre 36: Pile ou face ?

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Aria


À l'instant où j'étais sorti du restaurant, j'avais vu directement le beau brun, aux yeux gris qui m'attendait à l'autre bout du parking, fumant sa cigarette sans me lâcher des yeux, je ne savais pas vraiment à quelle humeur de sa part j'allais avoir le droit.

Pendant tout son rendez-vous, avec des mecs qui me paraissaient vraiment très louches, j'avais eu le droit à Mason mignon, celui qui me regardait à la dérobée, celui qui m' avait envoyé une vingtaine d'emojis coeurs juste pour que je sache qu'il pensait à moi.

Puis une fois que j'avais été au jukebox, j'avais eu droit à Mason bougon, celui qui m'envoyait des éclairs de foudre juste avec son regard d'acier ou bien même celui qui avait tapé du poing sur la table.

Me rapprochant de plus en plus de sa silhouette, je priais intérieurement pour avoir à faire avec le Mason mignon.

Lorsque j'arrivais enfin à sa hauteur, son sourire malicieux ne m'annoncait rien de bon pour moi.

Des frissons me parcoururent, lorsque sa voix rauque brisa le silence du parking.

- Tu t'es bien amusé Mon ange? Me demanda-t-il d'un drôle d'air.

Peut être, qu'enfaite je mettais trompé et que le Mason mignon m'attendait bel et bien. Je me postais juste devant lui.
Le sourire aux lèvres.

- Tu n'as jamais dis que je ne pouvais pas aller changer de musique au jukebox il me semble.
Le défiai-je soudain.

Il secoua la tête légèrement, puis passa sa main dans ses cheveux .
De l'autre il lança son mégot derrière moi puis vint la mettre sur ma hanche, pour me rapprocher un peu plus de lui.

- Tu sais que tu vas finir par me tuer à force? Me demanda-t-il, sa main descendant doucement sur mes fesses.

- Tu ne peux pas être en colère après moi, parce que j'ai bien suivi toutes tes règles. Le taquinai-je, alors que sa grande main tatouée remontait lentement dans le creux de mes reins, pendant que l'autre repoussait quelques mèches sorties de mon chignon.

Une certaine tension, s'installait de nouveau entre nous. Je pouvais lire dans ses prunelles, que lui non plus n'était pas loin de céder.

Mon petit palpitant battait bien trop fort et bien trop vite dans ma poitrine.

J'avais envie de sentir ses lèvres sur les miennes, et à l'instant où je me mis sur la pointe des pieds pour lui faire comprendre, il releva la tête, regardant droit devant lui avant de déclarer :

- Il faut qu'on rentre, j'ai encore pas mal de paperasse à finir pour se soir et toi ta valise, j'ai l'impression que tu vas beaucoup mieux, si tu t'en sens demain je t'amènerai au garage...

Il venait de me repousser gentiment.

Et mon cœur que je lui tendais dans mes mains retomba au sol entre nous.

Sur le chemin du retour, je me posais dix mille questions. Peut-être que j'avais mal interprété les signes? Peut-être que je me faisais tout simplement des films ? Pourtant en fin de journée dans le salon, je n'avais pas halluciné.

À peine arrivé chez lui, je le laissais seul sur le pas de la porte. Je fonçais dans sa salle de bain, j'avais besoin d'une douche pour pouvoir y pleurer tranquillement.

Son action ou plutôt son inaction m'avait vexée, blessée même.

Une fois que j'eus pleuré toute ma colère, j'enfilais mon pyjama et allais à la cuisine boire un verre d'eau, avant d'aller récupérer mon linge propre dans la buanderie pour préparer mes affaires.

Sortant du local à machines à laver, les bras chargés de mes vêtements pliés et prêts à remettre dans ma valise, je tombais sur lui. Adossé au plan de travail, il sirotait tranquillement un whisky.

J'allais pour le contournais quand il m'interpella:

- Ça va mieux Mon ange? Ta douche t'as refroidi ? Me dit-il avec énormément d'arrogance.

Je posais ma pile de linge sur l'îlot central avant de lui répondre.

- Tu l'as fait exprès c'est ça? Demandai-je, le ton hargneux.

Il se pencha vers moi, un petit sourire diabolique aux bords des lèvres avant de me balancer :

- Oui.

- Tu te fous de moi? Insistai-je l'air toujours autant ahuri.

- J't'avais prévenu de ne plus joué avec mes sentiments, non?

C'était bien le Mason bougon qui m'avait attendu sur le parking. Il m'avait bien berné.

- Oui, et toi tu avais promis de ne plus me faire de mal. On est tout les deux des putains de menteurs à ce que je vois! Déclarai-je acerbe, avant de reprendre mon linge et de tourner les talons pour rejoindre sa chambre au plus vite.

Une fois, ma valise bouclée. Je déposais ses lourdes bagues sur la commode de sa chambre et m'allongeais dans son lit, j'étais épuisée de cette interminable journée.

Alors que j'allais enfin m'endormir, mon tourmenteur entra dans la pénombre de la chambre.
Il s'asseya sur le bord de son lit et me demanda:

- Tu dors?

Je ne répondis rien, le laissant croire que je dormais. Je savais très bien pourquoi il était là, il allait encore s'excuser d'avoir merdé, qu'il regrettait, bla bla bla...
Je connaissais déjà la rengaine par coeur.

- Pour tout à l'heure, je ne voulais pas te blesser... Et ce que j'ai dis dans la cuisine c'était pas vraiment ça. Sur le parking toute à l'heure, je mourrais d'envie de te rouler la pelle du siècle Mon ange, mais ma raison a pris le dessus et... je peux pas t'embrasser alors que je sais que ça ne marchera pas... J'essaye juste de prendre les bonnes décisions pour éviter de te faire du mal, mais à chaque fois je loupe toujours mon coup on dirait...

Une larme roula sur ma joue.

- T'es sûr de toi Moore? Crachai-je sans même me retourner.

- Oui, crois moi... Dans une autre vie ou dans un autre monde je sais que tu serais la femme parfaite pour moi, mais dans celle-ci... c'est juste...impossible.

La colère que j'avais envers lui a cet instant, m'aurait fait dire un tas de trucs dans le but uniquement de le blesser en retour Alors je préférais me taire.

Il se releva, toujours dans l'obscurité de la chambre puis partit en direction de la porte. Avant de la refermer, il ajouta:

- Bonne nuit Mon ange... Je dormirai au salon cette nuit...

Il pouvait bien dormir où il voulait, même dans sa putain de cave, à ce moment-là, je n'en avais plus rien à faire.

Une fois qu'il eut tourner les talons, je me jurais intérieurement, de lui faire regretter fois mille la décision qu'il venait de prendre pour nous deux, avant de trouver enfin le repos espéré.

MAZE Tome 1Where stories live. Discover now