31. Ce que femme veut, Dieu le veut (1)

19.7K 1K 1.4K
                                    

Prise.

La douche est prise. Super.

Je jette ma serviette par-dessus mon épaule et descends en attendant qu'elle se libère. Je me dirige vers la salle à manger où la plupart des convives sont déjà réveillés et en train de partager un déjeuner dans le silence et le malaise. Personne ne se parle, tout le monde s'évite du regard et l'on dirait même qu'ils se dépêchent pour ne pas subir cette gêne plus longtemps.

C'est sur qu'entendre ses amis et collègues coucher ensemble ça jette un froid le lendemain. Chacun doit avoir une image différente des autres après s'être entendu à l'état sauvage. On a tous entendu Ivy atteindre ces notes suraiguës, on a tous entendu Rajeev parfaitement soumis à Borsha la dominatrice, on a plus entendu Sarah cette nuit que de tout le séjour.

Nullement gêné, je marche jusqu'à la table et me verse un café pendant que je me fais dévisager.

Le silence est toujours aussi lourd, on se croirait à des funérailles.

Au bout d'un certain temps, des pas se font entendre avant que Darryl et Riley qui occupaient la douche apparaissent sous la coupole donnant accès à la salle à manger. Tous deux figent quand tous les regards se portent sur eux. Si le teint de Riley le lui permettait, elle serait cramoisie à cet instant, à en voir son expression. En tout cas, Darryl lui l'est.

Il sait qu'on l'a toutes et tous entendu avoir une éjaculation précoce et s'excuser comme un demeuré hier.

— Bon-bonjour, dit-il timidement.

Il prend la main de Riley et la conduit jusqu'à la table où ils font l'énorme erreur de s'asseoir en face de moi.

Alors qu'il se verse lui aussi du café, je le fixe en attendant qu'il le remarque. Et aussitôt que c'est fait, mon sourire s'élargit.

— « Oh mon dieu, elle est énorme ! » imité-je la voix aiguë de Riley qui déjà, s'enfonce dans sa chaise.

Le malaise du jeune couple surplombe celui des autres, assez pour qu'ils se mettent à rire.

— Hugo, lâche-la.

— « Orhhhh !! orrrrrrhhhh !!... Oh non... merde ! », grogné-je pour imiter Darryl cette fois.

— Hugo-

— « Attends... j'ai juste besoin de... aller!!. », rajoute Sarah hilare.

Cette fois, même Riley, se met à rire.

— « Je... je suppose qu'on dort » se moque-t-elle également de son partenaire qui donnerait tout pour disparaître.

— « Oui, Borsha, pardon Borsha, tout ce que tu voudras, Borsha, fais-moi mal !!! » m'exclamé-je dramatiquement.

— « Oh, comme vous êtes bonne mère Noël. Tellement bonne » se venge-t-il.

Tous à table poursuivons les imitations des ébats de tout un chacun, ce qui rend l'atmosphère beaucoup plus légère et tue la gêne. J'ai alors la réponse à ma question d'il y a quelques jours ; oui, oui, je peux être leur ami. Ce petit groupe que nous formons est soudé et ouvert, je m'y sens bien, je m'y sens chez moi.

Il manque celle pour qui je donnerais tout. Elle était morte de fatigue, alors je l'ai laissée endormie dans la chambre.

J'ai hâte qu'elle se réveille.






















Je me réveille seule dans un lit froid, tâte la place à côté de moi pour constater l'absence d'Hugo. C'est comme ça chaque matin, et chaque matin mon cœur se brise le temps d'un instant, avant que je me rappelle qu'il suffit que je sorte pour le voir.

Satan est une femmeWhere stories live. Discover now