30. Femme fontaine

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Ok.

J'aurais peut-être mieux fait de ne pas mettre un coup de pression à Darryl. Cela va maintenant faire une heure qu'ils y sont et Riley est insatiable.

Il doit avoir repris du poil de la bête puisque nous entendons à présent, en plus des gémissements de Riley, le lit craquer et la voix rauque de Darryl.

Si ce n'était que ça... il suffit de prêter un peu l'oreille pour entendre que tous les autres couples se sont laissés contaminer par le désir des deux tourtereaux.

Je n'ai jamais vécu plus gênant dans ma vie et pourtant le malaise ne m'a jamais effrayé.

Mais le fait que tout le monde baise le soir du réveillon et que moi et Ariès sommes juste là, chacun de son côté du lit...

Est-ce qu'elle dort?

— Tu dors ? me demande-t-elle, me subtilisant ma question.

— Non.

— Ah.

Encore ce silence...pff si le silence ressemble à l'enregistrement d'une orgie.

— C'est... Je ne m'attendais pas à ça, tenté-je pour faire la discussion.

— Que des gens finissent le réveillon en faisant l'amour ?

— Non ! Non...- je me racle la gorge- que j'en serais témoin... avec quelqu'un. Toi qui plus est.

— Pas faux.

J'entends le bruissement des draps qui indique qu'Ariès s'est repositionnée.

— Mais bon, c'est juste du bruit. Ça n'a aucun effet sur moi, affirme-t-elle.

Putain de merde.

Je me tourne de manière à ne plus fixer la porte, mais le plafond.

— Sur moi non plus.

Je veux dire, j'ai résisté à la toucher pendant deux ans. Deux ans où l'on dormait beaucoup, beaucoup plus proche que ça. Parfois alors même qu'elle m'avait chauffé.

Alors pourquoi maintenant que ce serait parfaitement inconvenant, ça me démange au point de ne pas trouver le sommeil ? Est-ce parce que ça fait presque un an que je ne me suis pas proprement vidé les couilles ? Parce que notre relation a pris un autre tournant où je ne sais pas avec certitude si elle sera auprès de moi demain, la semaine prochaine, dans six mois? Est-ce simplement le fait d'être tenté par les autres ?

— Je vais boire de l'eau, l'informai-je.

— Ah... d'accord, je t'attends- euh... je ne bouge pas quoi.

Si bouge, va-t'en, fuis!

— D'accord.

Je me lève et sors de la chambre. Dans le couloir, le son d'ébats de tout un chacun est encore plus audible. On se croirait dans une maison close.

Je soupire et le longe jusqu'aux escaliers. Je me rends à la cuisine et me remplis un verre d'eau. Je le bois pour soulager ma gorge sèche et ma bouche pâteuse. J'en profite pour me verser un peu d'eau froide sur le visage, histoire de me redonner les idées claires.

Tu peux le faire, Hugo. Tu peux le faire. C'est juste dans ta tête.

Je me claque le visage avec mes deux mains, prends une grande inspiration et retourne dans la chambre, déterminé à ne pas flancher.

J'ouvre la porte-

Et merde...

Je jurerais qu'Ariès s'est rapproché de ma place et elle dort le cul pointé vers moi. Aussitôt, ma combativité meurt en voyant la peau de sa cuisse hors de la couverture. Avec le peu de décence qu'il me reste, je m'installe.

Satan est une femmeWaar verhalen tot leven komen. Ontdek het nu