17. Seconde Case

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Dimanche 02 décembreASHLEY


Mais quel con ! J'ai vraiment hurlé ? Je crois bien. En fait, j'en suis sûr, vu le regard curieux que me lance Cassie alors qu'elle se redresse et essaie tant bien que mal de reprendre une respiration normale. Elle penche la tête, fronce son nez tel un appel à y déposer mon doigt pour appuyer dessus. Et elle finit par se plier en deux pour rire à gorge déployée. D'accord... Là, je ne comprends vraiment plus rien.

— Rodolf ? C'est tout ce que tu as trouvé pour m'éloigner ?

Quoi ? Non ! C'était plutôt comme un éclair de lucidité dans le brouillard qui occupe ma tête. La soirée d'hier est encore floue, je me souviens de mon arrivée, notre baiser, sa fuite et après la colère. Un orage de rage qui a grandi quand son index s'est levé contre mon torse pour m'éloigner d'elle. Je grogne perdu face à l'image du visage triste de Stella, avant de prendre conscience qu'elle est à présent devant moi, les mains sur ses genoux à m'observer d'un œil attentif. Elle patiente, une douce chaleur émane du sourire qu'elle m'adresse.

— Alors Crève-cœur, tu voulais dire quoi en criant comme ça ? me demande-t-elle tandis que je reste silencieux.

Je hausse les sourcils, me frotte la nuque et tente un mouvement vers mes cheveux mais ses doigts stoppent mon geste. Elle empoigne ma paume, l'éloigne de ma tignasse et entremêle sans s'en rendre compte ses doigts aux miens. Surpris, je fixe nos mains. La sienne est douce, gracieuse avec quelques tâches de... peinture ? Alors que la mienne semble immense, trop imposante et forte. Pourtant, alors que je remonte mon attention vers son poignet, je ne peux que comprendre le message.

— Tu es toujours restée mon étoile, soufflé-je, en me détachant d'elle pour tracer les contours du dessin à l'encre noir qui prolifère au creux de son articulation.

Des traits sombres que je reconnaitrais entre tous. Un enchevêtrement de courbes, d'étoiles et surtout d'une, si particulière qu'elle en devient unique. Ce dessin, c'est le mien. Celui de notre promesse silencieuse d'être là, l'un pour l'autre. Mais mon monde de lumière s'est terni quand j'ai laissé filer cette étoile. Merde, Ash ! Pourquoi faut-il toujours que je passe d'une émotion à une autre en un instant ?

— C'est le même.

— Non. Ce n'est pas le même. C'est lui. En fait... j'en avais fait des croquis, puis je l'avais calqué à partir de ma peau pour n'en manquer aucun détail. Ensuite, je l'ai gardé précieusement pendant un temps. Et un soir sur un coup de tête, je me suis décidée. Au fond, je suis encore cette adolescente rêveuse que tu as connue.

— Je...

— Ce n'est pas la peine. Bon ! amorce Cassie comme pour clore cette discussion gênante et douloureuse pour nous deux. Tu demandais après Rodolf ?

Je n'ai ni le temps de réagir ni celui de dire quoi que ce soit que déjà elle saute de sa chaise, et se précipite vers le salon. Mais elle a beau fuir, je les ai vues, ses pommettes roses. Sur lesquelles je me ferais un plaisir de déposer des baisers avant de prendre possession de ses lèvres. Comme hier ? Non ! Ce ne serait pas suffisant. Maintenant que j'y ai goûté, j'en veux plus. Et puis, n'est-ce pas là mon objectif ? La faire craquer et tomber dans mes bras d'ici le vingt-quatre décembre ?

D'ailleurs, en la voyant courir jusqu'à la table de chevet en bois qui leur sert de bout de canapé, je ne peux que me délecter de ses formes. Ses fesses rebondies cachées par ce short et ses infâmes oursons me donnent chaud. Ma main vient instinctivement tirer sur mes mèches alors que mon corps, lui, réagit d'une toute autre manière. Excité à l'idée de peut-être pouvoir à nouveau sentir le parfum sucré de Stella contre lui. Ressentir chaque parcelle de son épiderme, chacun des frissons qui la gagnent quand on trace un trait avec sa langue allant de sa cicatrice derrière l'oreille à la base de son cou.

24 Jours, un chocolatWhere stories live. Discover now