7. Juste une boule

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Mercredi 28 novembreCASSIE


Le réveil est difficile ce matin. Après notre câlin étouffeur, nous avons poursuivi la séance de visionnage des films de Noël. Et bien sûr, l'histoire du prince et de la roturière ne s'est pas arrêtée après les fêtes d'une seule année ! Non, nous avons continué notre marathon jusqu'à en voir les trois suites. Les unes après les autres, tout ça en suivant les péripéties de l'héritier et de la jeune couronnée.

Soirée qui a mangé une grande partie de notre nuit ! Et maintenant ? Je cours après le temps. Je fonce de droite à gauche, fouille dans mes affaires, pousse Eliott de devant le miroir dans la salle de bain, pour finir par arracher la tasse de chocolat chaud des doigts de Cole. Tout cela sous leurs regards ahuris. Mais alors que je m'apprête à filer, une idée s'installe dans mon crâne. Aujourd'hui, j'ai dit que j'allais la jouer subtil.

Pour le moment, j'ai juste abandonné le pull ridicule pour un chemisier noir avec un motif, flocons de neige. Mais... nous avons sorti les cartons de décorations pour l'appartement alors, je peux surement trouver de quoi égailler ma tenue. J'ai ? Dix minutes, top chrono ! Cole m'observe ouvrant la bouche, trop étonné par mes actions.

Comme je le comprends...

Mes fesses percutent le sol avec force et je tire à moi, le premier carton qui me tombe sous la main. Un coup d'œil m'indique que c'est celui dont j'ai besoin. L'inscription « boules » étant mon Saint Graal, ce matin. Mes doigts s'agitent, agrippent un morceau du ruban adhésif qui s'est détaché et je tire dessus. Le bruissement du carton qu'on déchire attire l'attention de mon second colocataire qui vient admirer le spectacle aux côtés de Cole.

— Elle joue à quoi notre Cassis ?

— Va savoir. Une nouvelle folie qui lui prend.

— Mais vous allez la fermer tous les deux ! Je cherche juste une boule ou deux ! crié-je fourrant mes doigts dans nos décorations.

— Elle est sérieuse ? Elle veut se la jouer sapin de Noël ? demande Cole en levant les sourcils tandis qu'Eliot hausse les épaules.

C'est une bonne idée, non ? Une boule sur une oreille, une autre sur la deuxième. Des paillettes bleutées et argentées qui se balancent en rythme, sur mes pas. Un large sourire illumine mon visage quand enfin, je trouve les deux perles rares. Elles ne sont ni trop grandes ni trop petites, et l'anneau d'argent qui nous permet d'habitude de les suspendre aux branches du sapin, va se glisser à merveille dans le cercle de mes boucles d'oreilles.

Dans un soupir, je me redresse, laissant dans mon sillage le carnage de ma fouille furtive. Les cris de mes colocs me pourchassent à l'instant où je franchis la porte d'entrée. Les représailles de ce soir vont être salées. Et merde ! Mes cheveux ! Ils n'ont aucune forme et je n'ai plus le temps de remonter pour arranger ce nœud qu'est ma chevelure.

Heureusement que je garde toujours un élastique dans mon sac. Mesure de sécurité d'urgence quand on a des cheveux qui ondulent jusqu'au milieu du dos. Sauvée ! Ni une ni deux, ma tignasse folle est enfermée dans un chignon lâche et je peux ainsi foncer au bureau. Mon écharpe sur le nez, ma veste ? Oubliée... Comme hier ! Et le froid de novembre qui s'infiltre sous le tissu de mon chemisier. Si je tombe malade, je suis foutue.

Ce n'est pas le moment !

Une dizaine de minutes plus tard, j'arrive sur la place juste en face de l'immeuble dans lequel je bosse à présent. Dans un frisson dût au vent frais, j'essaie tant bien que mal de me donner du courage pour cette nouvelle journée qui m'attend. Une respiration, puis deux et c'est parti ! Cette fois, mon pas est décidé, je me dois d'avancer pour remplir ma mission. Me voilà donc ouvrant la porte tout en me murmurant des encouragements :

24 Jours, un chocolatWhere stories live. Discover now