13. Préparations

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DEUXIÈME PARTIE

24 jours, un chocolat

*

Samedi 1er décembreCASSIE


J'ignore ce qu'il m'est passé par la tête. Sérieux ! Pourquoi j'ai accepté ? Mieux, pourquoi je lui ai promis qu'on ouvrirait toutes les cases de ce fichu calendrier ensemble ? À présent, je suis bloquée, prise au piège de mon propre jeu. Et pourtant, il y a cette flamme en moi, cette chaleur qui prend naissance au creux de ma poitrine, un feu qui s'anime pour recoller des morceaux trop longtemps éparpillés.

Au fond... ce n'est qu'un prétexte pour me rapprocher d'Ashley. Et c'est douloureux de se l'avouer. En fermant les yeux, je revois son visage qui s'est illuminé quand il a compris que mes paroles sont sorties plus vite que mes pensées. Mon cœur prenant le pas sur ma volonté sans même que je puisse le contrer. De toute façon, j'en suis persuadée, j'aurais fini par céder. Juste pour le jeu. Juste pour mieux faire entrer Noël dans sa vie. Mais aussi...

Pour retrouver cet adolescent que j'aimais, que je voulais sauver.

— Cassis ? Tu comptes sortir de ta planque ? C'est toi qui voulais qu'on décore l'appart aujourd'hui ! hurle El depuis le salon.

Merde ! Comment je vais leur expliquer qu'Ash a réussi à retourner le calendrier contre moi ? Comment, je vais pouvoir leur expliquer que je me suis retrouvée avec ce satané serre-tête sur le crâne alors que Crève-cœur en était le destinataire initial ? Je n'ai pas su résister, pas quand ses émeraudes ont brillé d'une lueur vicieuse, presque trop joueuse. C'était un appel à la débauche, un défi que je me devais de relever.

Un challenge, une confrontation qui m'a ramenée en arrière, durant nos années de relation. Entre provocations et retrouvailles, mélange de cris et d'embrassades. Une recette bien à nous que l'espace d'un instant, j'ai cru retrouver. Alors, j'ai sauté sur l'occasion. Mais je me suis enfoncée toute seule dans la merde. Et maintenant ? Je vais devoir assumer. Ce ne sont que vingt-quatre jours. Comme je l'ai dit à Léa : vingt-quatre jours, un Noël.

Donc aujourd'hui, c'est la première case et s'il veut qu'on l'ouvre ensemble, Ashley va être servi. Dans un soupir, je repousse la couette de mon corps, sors de la chaleur qui m'entourait et enfile ma veste avant de quitter ma tanière. Sous les cris de mon frère et Eliott qui me hurlent de me bouger le cul sans quoi, ils vont m'en tirer la peau pour m'obliger à venir les aider.

— Je suis là ! C'est bon ! J'ai le droit à un chocolat ? demandé-je avec une grimace pour le dernier mot qui m'échappe.

Nope. Pas tant que tu ne nous auras pas raconté la réaction de Crève-cœur face à notre cadeau.

— Sérieux, Cass, ne nous laisse pas dans le flou ! Déjà que tu es rentrée avec ce machin sur le crâne !

Cole. Je penche la tête sous son intervention. Fronce les sourcils avant de remarquer l'objet qu'il tient entre ses doigts. Les sapins sur ressort... Génial ! Je pensais être passée inaperçue, mais c'était impossible avec cet ornement de l'enfer au-dessus de mon crâne. Je me force à leur sourire, me dirige vers le canapé et m'y affale avant de tout leur débiter sans les laisser en placer une. C'est déjà assez humiliant comme ça !

Calme-toi, Cassie.

J'ai à peine le temps d'avoir cette pensée, que mon frère grogne. Il balance le serre-tête à travers la pièce tandis qu'Eliott, lui, vient se poser à mes côtés. OK, ça n'annonce rien de bon. Rien de bon du tout même. Surtout quand l'instant qui suit, le corps massif de Cole nous rejoint. Les trois mousquetaires sont réunis et le silence les accompagne. Enfin... jusqu'à une énième explosion de Cole.

24 Jours, un chocolatWhere stories live. Discover now