— Tu lui as fait une promesse ? Je n'arrive pas à y croire ! Cassie, tu n'as donc rien appris de la première fois ?

— Cole, je t'en prie. Tu te répètes et tu ne m'aides pas. Je fais quoi pour ce soir ? ronchonné-je en observant l'écran noir de la télévision éteinte. Je me regarderais bien une tonne de films de Noël sous un plaid pour me planquer. Mais...

— Tu vas y aller. On n'en doute pas. Cass. On te connait. Une promesse ne peut être rompue...

— Et moi, je vous propose d'y réfléchir plus tard. C'est encore le début de l'après-midi et nous avons prévu de décorer chaleureusement notre colocation. Alors, je monte le sapin, Cole s'occupe d'installer les guirlandes lumineuses un peu partout dans la pièce et toi, tu mets ta touche de magie sur les branches vertes. Croyez-moi, la déprime ne nous fera pas avancer plus vite.

Eliott ! Parfois, il nous surprend et une seconde lui suffit à changer l'ambiance. Il se jette sur moi, m'attaque de chatouilles alors que je tente par tous les moyens de me dégager de là. Surtout que je suis encore en pyjama-short et que je voudrais me changer avant d'attaquer la mise en place de nos décorations. Rien qu'à cette idée, le nuage orageux de mes pensées s'éloigne pour laisser la lumière du soleil m'éclairer.

Nous rions en chœur quand Cole essaie de m'emprisonner les jambes alors que j'arrive enfin à me dégager de l'emprise de mon meilleur ami. Je cours loin d'eux, m'enfermant dans ma chambre. Un large sourire s'élargissant sur mon visage. Ils sont mes lutins de Noël ! Des magiciens qui, chaque fois, savent comment me faire changer d'humeur. Du moins, jusqu'à ce que l'image d'un blond à la musculature sculptée s'invite dans ma tête.

Merde ! Pourquoi il apparaît toujours à ce moment-là ? Cet instant où je me sens heureuse, où d'un coup, je me revois à seize ans... à notre second Noël ensemble. Lui, dans son costume bleu roi, et moi, dans ma robe vaporeuse. En parfait accord l'un avec l'autre, dans une nuance de cyan électrique qui m'a marqué. C'était aussi mon premier Noël avec ses parents... un réveillon unique, dans une famille peu ordinaire.

Les Terrence.

Je me racle la gorge à l'idée de cette soirée hors du commun. Ce repas à la fois merveilleux et cauchemardesque. Mais avant que je n'y replonge, je suis happée par la réalité et le tambourinement d'un poing sur la porte de ma chambre. Décidément, on ne peut pas être seule dans cet appartement ! Quoique... je remercie déjà celui qui vient d'interrompre un plongeon que je ne suis pas encore prête à faire.

— Cass ? Le sapin, à gauche ou à droite de la télé ? Cole pense que c'est mieux à gauche, mais il y a la porte de ton atelier et ta bibliothèque de ce côté.

— Quoi ? Eh ! À droite ! On a dit qu'il serait mieux dans le coin de la pièce. Au moins, on le voit en entrant, et dans la journée, il sera aussi illuminé par la lumière extérieure. Celle qui passe par la fenêtre ! Tu rigoles ? El !

— Désolé, Cassis. Mais c'était trop tentant.

D'un pas rageur, j'ouvre la porte et lui fonce dessus. Je le frappe sur le torse et le contourne pour filer dans le salon. Cole quant à lui s'active déjà à installer les guirlandes lumineuses aux quatre coins de la pièce. Une autour de chaque montant de porte, une plus courte et unie sur le meuble de la télévision, une autre sur la banquette en bois incrustée devant la fenêtre. Et bientôt, je l'accompagne pour transformer notre appartement contemporain en une véritable maison du Père-Noël.

Très vite ou plutôt trois heures plus tard, nous nous jetons tous les trois autour de l'ilot de la cuisine ouverte sur le reste de la pièce à vivre pour en admirer notre œuvre. Ici et là, des lumières multicolores qui clignotent dans des cadences similaires. Un peu plus loin, sur un mur d'habitude entièrement nu, nous avons accroché une cordelette en lin sur laquelle pendent trois grosses chaussettes rouges portant nos prénoms.

24 Jours, un chocolatDonde viven las historias. Descúbrelo ahora