Stella était mon pilier et quand j'ai renoncé à elle, mon monde s'est à nouveau assombri. Son départ, non, MA fuite n'était alors que l'arrivée de toute cette tempête. Oh papa... j'aimerais tellement que tu sois ici, malgré tes défauts, tu aurais su quoi me conseiller. À travers ton air bourru, j'ai toujours su y lire ton amour, même s'il était infime, il me suffisait... Mais tu nous as quittés d'un coup d'un seul sans que personne n'y puisse rien.

— Arrête de t'enfoncer dans tes ténèbres, Ash ! Sors de ton lit et bouge-toi le cul ! me rabroué-je.

Un soupir, une légère claque sur les joues et je repousse la couette loin de mon corps. Le froid m'agresse la peau, mes poils se hérissent le long de mon corps. Un frisson remonte dans mon dos et termine de me réveiller. Nu comme un ver, je pose les pieds sur le sol, m'étire vers le haut, me gratte l'arrière du crâne, frotte mes yeux une dernière fois et pousse sur mes jambes pour me lever.

Je ne prends pas la peine de refaire mon lit, et avance vers le dressing qui se dresse à quelques pas devant moi. Je l'ouvre, analyse mes tenues et m'arrête sur un costume taillé sur mesure, un costume dans lequel il est rare de me voir. La raison ? Il s'accompagne d'une cravate d'un bleu translucide, presque gris qui me rappelle Cassie. Un sourire s'élargit sur mes lèvres quand la silhouette fine de la belle s'affiche sous mes rétines.

Une envie, une pulsion m'envahit alors, mais je n'ai plus le temps pour ça. En retard, je me dois d'enfiler des vêtements si je veux arriver avant dix heures à mon propre bureau. Je crains ! Directeur et même pas foutu d'être à l'heure. Un mauvais exemple, et pourtant, je me délecte d'avance de la réaction de Cassie, oubliant sans mal qu'elle a dû être forcé de décaler mes rendez-vous.

Un gloussement s'évade d'entre mes lèvres pile au moment où mon portable sonne. Merde ! Elle n'aurait quand même pas averti la cavalerie de mon absence injustifiée ? Si ? Non... Ce n'est pas elle, ni même Vince ou Éric. C'est juste la seule personne à qui le proverbe, « moins je te vois mieux je me porte », colle à merveille. Mon sourire parti aux oubliettes, je décroche en actionnant le haut-parleur, histoire d'enfiler une tenue plus décente.

— Mère, grommelé-je les dents serrées.

— Ashley ! Enfin ! J'ai essayé de t'avoir à ton bureau, mais ton incompétente de secrétaire n'a pas voulu transférer mon appel ! Encore une ingénue qui ignore qui je suis ! Heureusement que la réunion à laquelle tu assistes soi-disant ne t'empêche pas de me répondre.

Sa voix criarde m'horripile pourtant je félicite Cassie pour son ingéniosité. Cette fille m'épatera toujours par sa créativité. Mais moi, comme un imbécile, j'ai décroché laissant cette vipère interférer dans mon quotidien... Elle n'en a pas assez de ses visites en début de mois, pour percevoir la pension que mon père a exigé que je lui reverse chaque mois, dans son testament ? Il faut en plus qu'elle me harcèle pour savoir si je vais assister à ses galas de bienséances ! D'ailleurs, lequel est-il aujourd'hui ?

— Avec Marie-Pierre, nous avons convenu d'une entrevue pour que vous vous rencontriez sa plus jeune fille et toi. C'est une bonne famille, et Catherine a une éducation des plus stricte, je suis sûre qu'elle va te plaire.

Même pas en rêve ! Je lui ai déjà dit mille fois que ses coincées du cul de bourgeoises pouvaient rester chez elles. Il faut absolument que je coupe court à cette conversation sinon je ne vais pas avoir d'autre choix que d'accepter, et supporter leurs manières, c'est inenvisageable ! Non, merci ! J'ai déjà donné, et ça pendant des années. Alors si Jack m'a aidé à sortir des griffes de cette vipère, du moins autant qu'il a pu ce n'est pas pour y replonger.

Non ! J'ai mieux à faire !

— Mère, je dois vous laisser. Le graphiste semble avoir un souci avec le dossier. Je vous rappellerais.

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