Chapitre 10 : Confiance

706 93 14
                                    

Chapitre 10 : Confiance

Un flot d'images entra dans ma tête, alors que Rames posait ses deux mains sur mon visage et le tenait fermement.

Je vis d'abord une plage, une plage immense. Il y avait Rames, Arcantael et un homme que je soupçonnais être son père. Ils s'amusaient tranquillement. Ils riaient. Rames souriait. Le vent soufflait dans ses cheveux.
Une seconde vision m'apparut rapidement. Je me trouvai dans une chambre rose. Le père de Rames était au chevet d'Arcantael qui lui parlait. Elle paraissait très fatiguée. Rames les regardait distraitement en regardant la télévision. D'un seul coup, tous les regards et donc ma vision se tourna vers celle-ci. La date indiquée était celle du massacre. On voyait les images du centre de regroupement en feu, et des hommes courir avec des corps dans les bras. Cela venait de se passer disait les journalistes à la télévision. L'action venait de se passer quelques secondes auparavant et pourtant, le père de Rames était bien là, avec sa fille. Il n'aurait donc jamais pu revenir ici en un temps record.

Soudainement, la vision s'effaça et laissa place à une troisième vision. J'étais à côté de Rames. Il pleurait silencieusement. J'entendis un coup de marteau et je jetai un œil autour de moi. Nous étions au tribunal, et les Legis exposaient leur sentence alors que le père de Rames pleurait devant eux son innocence. J'allai reporté mon regard sur Rames mais tout s'effaça abruptement.

J'ouvris alors mes yeux que j'avais fermé inconsciemment. Les mains de Rames ne reposaient plus sur mon visage mais sa tête était toujours aussi proche de la mienne.
Je restai sans mot face aux visions que j'avais eu et une foule de questions m'assaillirent.

"Tu me crois maintenant? Dit-il, durement.
- oui... Annonçai-je, en le regardant droit dans les yeux."

Mais d'un seul coup, je revins sur mes paroles.

"Comment puis-je être sur que ce sont de vrais souvenirs et que tu ne les ai pas changés? Demandai-je, impassible.
- Parce que tu as vu des choses que tu n'aurai pas du voir... Souffla-t-il, simplement."

Je me tus un instant et le regardai profondément dans les yeux. Au fond de moi, je sentais que je pouvais lui faire confiance.

"Je te crois. Soupirai-je, en détournant le regard.
- très bien. Lâcha-t-il, en souriant."

Il se dirigea vers la porte.

"Rames! L'appelai-je, finalement."

Il se tourna vers moi, plongeant ses yeux verts dans les miens.

"Je suis désolé pour ton père. Avouai-je, peinée."

Il sembla surpris par mes paroles mais m'offrit tout de même un petit sourire en coin.
Sans rien dire de plus, il sortit de la pièce en refermant soigneusement derrière lui la porte, comme à chaque fois.

Il m'avait comprise, il savait. Il savait que j'avais besoin de réfléchir et comprendre tout ça. Au fond, il commençait à bien me connaître, même un peu trop. Au fil des jours, j'avais pris mes habitudes et mes marques avec Rames, et lui aussi. On vivait en sachant ce que l'autre attendait et c'était assez bizarre.

Les images que j'avais vu me revinrent en tête.
Comment une telle erreur avait-elle pu être commise par le gouvernement et les Legis? Comment n'avait-il pas vu que cet homme était innocent? D'habitude, les Legis savaient très bien gérer ce genre d'affaires et établir la vérité. Cette histoire était incompréhensible. Rames avait raison. Cette histoire n'était pas claire. Il s'était passé quelque chose. Quelque chose d'étrange qui avait dû pousser l'enquête vers son père. Peut être que quelqu'un avait juste fait en sorte qu'il soit inculpé à la place d'un autre. Mais qui? Et surtout, pourquoi?

Malgre mes légers doutes, je croyais Rames. Il ne m'avait jamais vraiment menti sur ses intentions et son regard en disait beaucoup plus qu'il ne le pensait lui même. Il voulait ma confiance, il l'avait maintenant.
Il ne restait plus qu'à attendre qu'il l'utilise de la bonne manière et qu'il m'accorde la sienne.

J'avais toujours pensé que la confiance était quelque chose de fragile et que les apparences pouvaient être bien trompeuses. J'y étais habituée avec la vie au château et ces soirées mondaines où la plupart des gens souriaient faussement.
C'était pourquoi je suivais toujours mon coeur. Mon coeur me disait de suivre Rames, de l'aider et de le croire. Mon coeur avait décidé. S'il le fallait, je l'aiderai à découvrir la vérité sur cette affaire. Quoiqu'il m'en coûte.

#Que pensez-vous de ce chapitre? Qu'imaginez-vous pour la suite des événements ?
De l'action arrive dans les prochains chapitres!
A bientôt et bisous à tous ❤️

Un monde de Penseurs : Leia (Tome 2) Dove le storie prendono vita. Scoprilo ora