Chapitre 8 : Violence

894 92 9
                                    


Chapitre 8 : Violence

Il claqua fortement la porte et les murs s'ébranlèrent. Je soufflai de soulagement. Au moins, il n'avait pas lâché sa colère sur moi.

Je m'assis sur mon lit de fortune et me perdis rapidement dans mes pensées. J'avais enfin compris, ou plutôt je commençais à comprendre la raison de mon kidnapping. Il voulait libérer un criminel qui n'était autre que son père. Dans un sens, sa démarche me paraissait légitime. Quoiqu'il arrive, un père restait un père, qu'il soit un criminel, un homme mauvais ou un homme bon. On ne pouvais rien y faire.

Je ne voyais pourtant pas qui il pouvait être. À vrai dire, je ne m'intéressais pas beaucoup aux affaires de justice quand j'étais au palais. Je vivais ma petite vie bien remplie sans vraiment me soucier du régime et du pouvoir que mes parents exercés sur notre monde. Avant aujourd'hui, je ne m'étais même pas réellement rendu compte à quel point mes parents avaient de l'influence et à quel point j'en avais moi aussi. Je connaissais bien sur quelques grands événements qui avaient parcouru le monde des penseurs à travers les siècles, comme les exploits de mon arrière-grand-père Mr Hordy, ou bien de ma mère. Mais je ne m'y connaissais nullement en affaire criminelle. Je n'y prêtais aucune attention sachant que j'étais en sécurité au palais. Enfin, c'était ce que je pensais, avant que je me fasse facilement kidnappé par... Mon kidnappeur. Mon kidnappeur dont je ne connaissais toujours pas le prénom malgré le temps qui passait.

Je me réveillai quelques heures plus tard par un grand fracas venant d'au dessus de moi. Un grand bruit, suivi d'un raisonnement strident et de cris, s'éleva dans la maison. Je me levai de mon matelas, déboussolée. J'entendis une personne descendre vivement les escaliers. Je reconnus la silhouette de mon kidnappeur lorsqu'il entra dans la pièce. Il tenait ferment une bouteille à la main. Il criait, fort très fort, des paroles qui m'étais d'abord incompréhensible. Il se mit à me pointer du doigt et à s'avancer vers moi. Je reculai inconsciemment jusqu'à ce que ma tête tape contre le mur froid.

"Toi! C'est... C'est de ta faute, tout ça! Bredouilla-t-il, fortement."

Je ne dis pas un mot. Il tenait fermement sa bouteille de Whisky contre lui. Il avait bu, et beaucoup, vu son état et celui de la bouteille presque vide qu'il serrait dans ses mains.

"Mon père... Tu vas m'aider! Tu vas m'aider où alors je te tuerais sans pitié ! Ria-t-il, sans même comprendre ce qu'il disait."

Je l'observai alors qu'il débitait des paroles incompréhensibles. À vrai dire, j'avais beaucoup de peine à le voir ainsi. Mais surtout, il me faisait peur. Il avait cette lueur inhumaine dans le regard que je ne lui avais jamais vu auparavant. Il était proche de moi, mais je ne pouvais plus reculé.

"Toi... C'est toi... Tu vas m'aider... Marmonna-t-il, sans conviction. Je vais le libérer..."

Un mouvement de répulsion s'empara de moi, alors qu'il porta à nouveau le liquide à sa bouche.

"C'est lâche, tellement lâche de boire. Pensai-je."

Je du penser un peu trop fort car il me lança un regard noir tout en ricanant.

"Ce sont tes parents les lâchent! D'où, moi, Rames, on me dit que je suis un lâche? Cria-t-il, en s'avança vers moi."

J'essayai de me diriger vers un autre coin de la pièce mais il fut beaucoup plus rapide que moi et m'attrapa le bras. Il serrait fort sa main sur mon bras, tout en criant et en buvant une nouvelle gorgée d'alcool.
Je gémis, alors que la terreur s'emparait de moi

"Tu ne sais pas ce qu'il a enduré, mon père... Et toi, tu vis comme une princesse... Salle... Dit-il, en me balançant fortement contre la chaise de l'autre côté de la pièce."

Il m'avait jeté comme une poupée de chiffon. Mon front venait de se heurter violemment contre le coin dur de la chaise. Étourdie, étendue sur le sol, je sentis un liquide coulé sur mon visage. Je portai doucement une main sur mon front encore choquée par son geste.

Il m'observait lui aussi. Il n'avait plus cette lueur démoniaque dans le regard et semblait être redevenu un peu lui même. Il s'approcha de moi et s'abaissa à mon niveau. Paniquée, je me reculai en tenant mon front saignant avec ma main.

Une larme roula sur ma joue, alors qu'il s'approchait à nouveau de moi. Ses yeux vert émeraudes rencontrèrent les miens et je m'y perdis un instant. Il approcha sa main de mon visage et caressa ma joue. Je le laissai faire sans vraiment comprendre pourquoi. Avant que je ne le fasse, il dégagea sa main de mon visage. Surpris, il observa le sang qui s'y était déposé. Il me regarda encore une fois, se releva et lâcha soudainement sa bouteille sur le sol. Elle s'explosa en mille morceaux, vide. Il regarda les petits morceaux éparpillés sur le sol froid puis sortit de la pièce, perdu, sans oublier de refermer la porte derrière lui.

Les larmes roulaient silencieusement sur mes joues. Je restai un moment immobile, complètement perdue par ses gestes et sa crise de colère.
Avec le peu de force qu'il me restait, toute tremblante, je me levai en évitant miraculeusement les morceaux de verre au sol. Je m'assis sur le lit en fer, et arrachai un petit bout de drap qui traînait. Je me couchai ensuite sur le matelas en tenant toujours le morceau de tissu contre mon front.

Rames. Il s'appelait Rames. C'était les dernières pensées qui me vinrent alors que mon esprit partait doucement vers un sommeil tourmenté.

Alors que je revivais la scène pour la cinquième fois de la nuit, je sentis une légère pression sur mon visage. J'ouvrai instinctivement les paupières en projetant ma pensée dans la pièce. Je clignai des yeux face à la lumière qui illuminait la pièce, puis me redressai rapidement et me trouvai face à face avec quelqu'un. Je poussai un cri de peur avant de voir que ce n'était que Rames. Il était seulement à quelques centimètres de mon visage, un bout de tissu en main. Je déposai ma tête sur l'oreiller pour mettre une légère distance entre nous, légèrement apeurée.

Sans rien dire, Rames continua ce qu'il était entrain de faire quelques minutes plus tôt. Il nettoyait délicatement ma blessure au front avec de l'eau. Le sang avait séché et s'était agglutiné en paquet. Il était concentré et très méticuleux. Je le laissai faire, sans rien dire. Je n'avais plus peur de lui. À cet instant, il était revenu le Rames que je connaissais.
Il prit ensuite un morceau de coton, l'imbiba d'une solution inconnue, et le déposa délicatement sur ma blessure. J'étouffai un gémissement en comprenant que la solution inconnue n'était autre que du désinfectant. Je sentais mon front brûlait alors qu'il me tapotai doucement le front pour nettoyer la plaie. Il me regarda un instant, les yeux empreints d'une lueur de regret, et je détournai les miens beaucoup trop gênée par son regard vert étincelant.

Une fois qu'il eut fini, il se leva, et éteignit la lumière. Je m'apprêtai à me rendormir, quand je l'entendis murmurer dans ma pensée.

"Je suis désolé, Leia. Pensa-t-il, sans laisser transparaître aucune émotion."

Il appuya ensuite sur la poignée de la
porte et sortit de la pièce, encore une fois, sans dire un mot.

#salut ! Qu'avez vous pensez de ce chapitre ?
J'aimerai que vous me disiez ce que vous pensez du personnage de Rames ? Le prénom vous plait ? Son caractère ? Comment vous apparaît-il ? :)

#voter, et donner vos avis! Merci beaucoup pour votre soutien ! Des bisous <3

Un monde de Penseurs : Leia (Tome 2) Where stories live. Discover now