11.2 | Soyons désordre - partie unique

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Nous ne sommes pas destruction de l'arrogance humaine, simplement graines d'arbres pour repeupler les forêts.

Imaginez, imaginez un quotidien ensoleillé, où l'avenir a une réelle signification, ou du moins le bonheur, bonheur dénué de jugement, existence dénuée de normes, monde où les rêves ne servent pas qu'à mentir, où l'aube n'apporte pas avec elle qu'un lot de violence.

De grands levers de soleils sous le chant des merles et des courses-poursuites dans des champs de tournesols, des enfants qui grandissent et ne font pas que vieillir prématurément dans un monde où la ligne du temps a connu perturbations et brisures, comme une vitre de verre qu'on aurait fait éclater à coup d'égoïsme et de coups de poing rageurs.

Et sans haine, sans préjugés, sans méfiance, sans défiance, se lever et gueuler colère et rêves de grandeur, grandiloquence, foutre l'étriquement et toutes les règles en l'air pour aller regarder la mer s'enflammer quand le soleil se couche et puis atteindre les étoiles en fermant les yeux.

Soyons désordre.

Soyons désordre.

Soyons désordre.

Soyons désordre face à leur haine maladive.

Soyons unis.

On nous a muselés mais leur bâillon n'était fait que d'acier fragile, nous préférons quitter notre prison en faisant le mur, en passant par la fenêtre de l'avenir dont on décroche les rideaux tissés d'un soleil de plomb : il est à nous cet avenir éblouissant, il est à nous.

On nous dit que les héros n'existent qu'en faisant couler le sang, on nous dit que l'équilibre du château de cartes qu'est le monde est inébranlable.

On nous demande ce qu'on va devenir si on n'est pas dans les cordes, mais on est déjà quelqu'un, on est tous quelqu'un, on peut tous tout changer pour peu que l'on croie en nous.

Imaginez un monde différent, un monde peut-être plus libre, un monde où il y aurait des chemins pour nous permettre de dévier de cette corde de funambule où se bousculent certitudes, paraître et silence, cette corde qui menace de rompre : il suffirait d'une simple étincelle pour que l'on tombe tous loin de cette hérésie...

Vous savez, nos lacs ne cachent pas d'or ou d'émeraude, mais les corps de ceux qui avaient compris que se taire n'était plus une solution, qu'il y avait un malaise, un mal-être ambiant ; vous savez, fermer les yeux ne fait pas disparaître ce qui se trouve en face de vous.

Vous savez, il serait si simple de relever nos bras baissés pour montrer nos poings brandis en l'air, il serait si simple que la foule hurle la liberté, il serait si simple de prendre tout l'espace et de tous s'entraider plutôt que de s'entretuer.

Ramenez tous vos sourires, ramenez tous le changement, les étoiles filantes, vous ne serez plus ivres pour oublier, mais ivres de joie ; soyons à la dérive, à contre-courant de l'envie de contrôle.

Nous ne sommes pas idéalistes, nous sommes simplement l'espoir.

Le monde serait plus beau s'il n'était pas si désuni...


Cassiopée.

La course des étoilesWhere stories live. Discover now