6 - Elías

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Lorsque Eeva revient dans la chambre, vêtue d'une robe violette, moulante et bustier, je ne peux m'empêcher de la regarder. J'ai épousé une femme somptueuse, je ne peux prétendre le contraire.

- Il va falloir que j'en tue des mecs ce soir, je lance.

Elle incline la tête sur le côté.

- Comment ça, ce soir ? On sort ?

- Oui. Hier nous nous sommes mariés, alors ce soir nous avons une réception avec pleins de grands dirigeants des mafias voisines et des puissants gangs et cartels, pour me présenter officiellement comme le successeur de Carita.

Elle hoche la tête.

- Et comment est-ce qu'ils ont réagi tous ces types en apprenant que c'était une femme qui allait être à la tête de la mafia ?

- Ça en a énervé plus d'un, puisque de base c'est interdit.

- Et c'est super sexiste.

- Ce n'est pas moi qui fait les règles. Mais puisque quelques jours avant sa mort, mon père avait soussignée sa soeur comme co-chef, alors c'est à elle qu'est revenu la place, et les hommes l'ont donc très mal pris. Mais ma mère est tarée, et ma tante n'est pas très équilibrée non plus. Le moindre qui faisait une remarque déplacée se prenait une balle en pleine tête. Elles dirigeaient, alors on ne pouvait rien leur dire.

- Et ta mère a dû se faire mépriser, non ? Pour avoir assassiner l'homme qui était à sa tête avant.

- Oh oui, mais comme on a appris qu'elle était enceinte de moi, les tensions se sont apaisées. N'empêche, elle a quand même gardé des gardes du corps qui la suivaient à la trace pendant deux ans.

- La pauvre.

- Tu as eu l'occasion de lui parler ?

- Non, je mens.

- J'ai accès aux caméras de surveillance.

- Ah euh, ok. On a discuté oui, ça a l'air d'être une femme forte.

- Elle l'est.

- Heureusement que tu n'es pas comme tous ces machos qui pensent que les femmes n'ont rien à faire dans la mafia.

Un rire m'échappe.

- Si tu gardes cette robe, je vais devenir ce gros macho qui n'en aura qu'après ton corps.

Elle me tape le torse.

- Arrête de raconter des conneries.

Des coups frappés à la porte nous interrompent.

- C'est Liris ! Si vous êtes nus habillez-vous, j'entre !

Et trois secondes plus tard, ma cousine débarque.

- Ah c'est bon, vous êtes prêts. On vous attend pour prendre le petit-déjeuner avec Valtteri, entre jeunes.

Je vois Eeva détourner le regard, et je repense à son épisode d'hier soir.

- On arrive, je lance. Ta mère, la mienne et Nina ne se joignent pas à nous ?

- Elles sont parties régler un truc il y a deux minutes.

Je hoche la tête. Nous sortons donc de la chambre et tandis que ma femme passe devant, je reste en retrait avec Liris.

- Alors, comment ça se passe vous deux ?

- Très bien. Et toi, t'es allée rejoindre Valtteri dans sa chambre en pleine nuit ?

- Bien sûr que non, sale fou.

- Il ne t'intéresse pas ?

- Je le connais depuis que je suis née, je le vois plus comme un frère qu'autre chose.

- Nous sommes dans la mafia, l'inceste existe.

- Étant le résultat d'un viol incestueux, je pense qu'il comprendrait mon point de vu.

- Sans doute.

Un petit silence se fait, puis elle reprend la parole.

- Ma mère m'a dit ce matin qu'elle trouvait ta femme super jolie, et j'ai eu peur qu'elle ne me dise qu'elle avait envie de se la taper.

Ma tante Carita aime autant les hommes que les femmes, et je m'amuse souvent à lui répéter qu'à tout moment, l'une de ses amies devient sa belle-mère. Elle est le fruit d'un coup d'un soir, donc elle ne connaît pas l'identité de son père.

- Je ne la laisserai pas regarder ma femme, de toute manière. Tante ou pas, il y a du respect à avoir.

- Bien sûr, et d'ailleurs elle ne m'a pas dit qu'elle allait le faire.

Nous arrivons à ce moment-là dans la salle à manger, où Eeva et Valtteri nous attendent. Je m'assois à côté de ma femme et elle s'assoit à côté de lui.

- Alors, cette première nuit ? demande Valtteri en me serrant la main.

- Elle s'est endormie tout de suite, elle n'est pas drôle, je lance.

Eeva se tourne vers moi en haussant les sourcils.

- Tu as ronflé, ça m'a donc réveillé et je n'ai pas dormi toute la nuit.

- Je sens qu'elle va faire des étincelles, cette relation, dit Liris à Valtteri.

- Eh, je t'ai entendu.

- Je ne cherchais pas à être discrète. Tu en veux, Eeva ? demande-t-elle en lui tendant une panière de fruits.

- Euh, non merci, je n'ai pas faim.

Je tourne le regard vers elle. Liris va sûrement la croire, mais pas moi. Étant donné tout ce qu'elle a vomi hier soir, je ne pense pas que son estomac contienne encore grand chose.

- Mange.

- Non.

- Tu n'aimerais pas que je te force à avaler quelque chose.

- On parle toujours de nourriture là ? fait Liris.

- Bon, juste une pomme alors, répond Eeva.

C'est déjà ça. Elle s'empare du fruit et commence à le manger sans grand appétit.

- Alors, tu es prêt à affronter tout ce que la mafia a à t'offrir, de bon comme de mauvais ?

Je hoche la tête en croquant dans un citron. C'est mon péché mignon, j'adore tout ce qui est acide. J'en mange tous les jours au petit-déjeuner depuis plusieurs années déjà.

- C'est pour ça que l'on m'entraîne depuis que je suis gosse, alors ouais, je me sens prêt, j'ai même hâte de commencer.

- Je vous laisse, je vais aux toilettes, dit Eeva, qui vient de finir sa pomme.

- Ok. Et toi, tu voudrais devenir ma sous-chef quand tu en auras l'âge ? je demande à Liris. Ce rôle te revient, après tout.

- Avec plaisir.

- Mais ce n'est pas pour ça qu'il faudra tenter de m'assassiner.

- Merde, tu as deviné mon plan machiavélique. Et...

Elle continue de parler, mais je ne l'écoute plus et fronce les sourcils. Eeva part aux toilettes juste après avoir mangé ? Dès que je comprends ce qu'il se passe, je me lève d'un coup de ma chaise et quitte la pièce pour aller la retrouver.

The Mafia's Wedding LIVRE ÉDITÉOù les histoires vivent. Découvrez maintenant