Jusqu'à l'aube Tome 2

Le champ des papillons

Le soleil est revenu ce matin même sur le Terrier. Le petit déjeuné de Molly embrume mes narines et commence à réveiller doucement mon estomac. Quelques cris en bas me laissent un sourire s'étendre sur mon visage. Je me prépare et descends entourer de quelques membres de la grande famille. Peu de temps après, nous sommes tous dans le champ d'à côté, les garçons jouent au Quidditch tandis que flâne au soleil matinal. D'un temps à autre, mon regard divague vers les balais qui passent d'un côté à l'autre de la plaine. Un bruit vient derrière moi, je me retourne et regarde George près de moi. Il s'installe, assis, à côté de moi, je m'allonge près de lui, il me suit dans un mouvement. Ma main cherche la sienne, nos doigts s'enlacent. Sa peau est d'une douceur sans pareil. Les rayons du soleil chauffent nos peaux et éclairent nos cheveux d'une lumière scintillante.

-On n'a toujours pas de nouvelles de Ron, Harry et Hermione, dit George en brisant le silence.

Je cherche à enfoncer un peu ma main dans la sienne, afin qu'aucune ne se sépare de l'autre.

-Qu'allons-nous faire ?
-J'ai bien une idée, enfin... Je pense.

Je pose doucement mes yeux sur sa peau blanche, il a l'air soucieux.

-George...
-Je n'ai juste pas envie de te perdre...
-Et s'il le faut ?
-Alors c'est le moment de le faire.

Les oiseaux passent au-dessus de nous, je me redresse et le regarde du haut de la hauteur de mon tronc. Il passe sa main dans ses cheveux, arrange le pansement autour de sa tête et se redresse. On se fait face, il ne peut plus fuir.

-Va faire tes bagages.

Il passe doucement sa main dans mes cheveux, je crains le pire. Sa voix n'est pas aussi sûre qu'à l'habitude. Il se lève et retourne vers le Terrier. Je me lève à mon tour et le suis.

-Tu n'es qu'un idiot Weasley.

Une fois les bagages prêts et les plaintes de Madame Weasley.

-Faites bien attention à vous les enfants, dit-elle pour la dixième fois.
-Oui, maman, soupire George.

Il prend ma main et transplane, je m'accroche à lui aussi fort que je puisse. Le vent frais balais mes cheveux, plus rien ne bouge autour de nous. L'odeur iodée vient à mes narines, ainsi que le bruit des vagues qui effleure mes oreilles. J'ouvre doucement les yeux, la plage de sable blanc se dessine sur des kilomètres cachés de part et d'autre par des dunes couvertes d'herbes sèchent sauvages.

-C'est beau, n'est-ce pas ?
-C'est magnifique.
-Tu n'as pas encore tous vue.

Il balance le gros sac au-dessus de son épaule et avance, je le suis en m'embourbant dans le sable chaud. La route est longue, mais je le suis comme je le peux.

-On ne pouvait pas prendre un balai ?
-Et louper notre destination ? Sûrement pas.

Je fronce les sourcils et me poste à côté de lui, pile là où il s'est arrêté. Une chaumière est postée au bord de la plage de sable. Elle est magnifique, d'une blancheur incroyable. Une tête rousse y sort, George y fait un signe de la main, le roux en bas y répond.

-Bill et Fleur nous y attendent.

Je le suis et entre doucement dans la petite chaumière, sous le regard attendri de Fleur qui n'arrête pas de répéter que je suis « mignonne ».

-Bienvenue à la chaumière aux coquillages, déclare Bill.
-Votre chambre est à l'étage, dit Fleur.

Je regarde chaque parcelle des murs, oubliant totalement la présence de nos compagnons. Nous passons une bonne semaine ici, j'en avais besoin. Ce calme, de l'eau qui me fait du bien, mais surtout une présence. Quelques fois, la radio passe une liste de noms, j'écoute à demi. Surement pas peur d'entendre son prénom ou bien parce que je ne connais presque personne dans cette guerre. George monte à l'étage, mon regard se tourne doucement vers la fenêtre, les étoiles décorent le ciel. Je quitte enfin le ciel, Fleur se berce doucement dans les bras de son bien-aimé. Je souris doucement et je monte rejoindre mon Jules. Je me glisse doucement dans les draps, il regarde le plafond, soucieux. Je pose ma main sur son torse, il tourne les yeux vers mon visage et sourit doucement.