Chapitre 31

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           Zeik se laissa tomber sur son canapé. Il n'arrivait à penser à rien. Il avait la tête plus vide qu'un puits à sec. Il ne comprenait pas comment cela était possible, comment cela avait pu arriver. Pourquoi ? Maintenant ? Non, c'était impossible. Était-ce une mauvaise blague ? C'était évident que non.

Malgré la situation, il sentait toute l'injustice peser sur ses épaules. Il avait traversé tellement d'épreuves... Pourquoi on lui demandait d'en traverser encore une autre ? Tout ce qu'il voulait, s'était vivre une année tranquille, être avec son copain, jouer au basket avec passion quitte à être épuisé. Il voulait passer du temps avec Sâme aussi, refaire des soirées, entre amis, comme ils avaient l'habitude d'en faire.

Au lieu de cela, il avait été confronté à la haine d'autre homophobe, à la solitude, au doute, à la perte...

Il ne savait pas comment gérer la situation et il en avait marre. Il était fatigué de ne pas parvenir à gérer ses problèmes, épuisé de se sentir si perdu à chaque fois. La vérité, c'était que seul, il était incapable de quoi que ce soit. Mais comment faire ? Son copain était loin, Sâme aussi, sa mère également. Il était dans son petit appartement, fatigué de la journée, de l'entraînement, de la nouvelle survenue le matin même. Il ne pouvait pas rester ainsi, seul. Il allait exploser. Il avait besoin de quelqu'un.

Machinalement, d'une main tremblante, il attrapa son portable. Il avait envoyé un message à Ekel, au court de la matinée. Toujours sans réponse à l'heure actuelle. Sâme aussi avait été mise au courant. Elle lui avait envoyé un « J'arrive » comme si elle était capable de se téléporter d'un endroit à un autre en quelques secondes à peine. Il n'y prêta pas attention plus que cela. Il adorait sa meilleure amie mais, pour l'heure, il avait besoin de quelqu'un physiquement avec lui. Il ne voulait pas se sentir seul. Même avec toute la volonté du monde, Ekel comme Sâme avaient des obligations. Ni l'un, ni l'autre ne pouvaient se rendre disponibles immédiatement et être présent, physiquement à ses côtés.

Il appela plutôt Ash. Son ami le plus proche malgré les événements et présent dans la même ville que lui. Il avait vu le capitaine de l'équipe tout au long de la journée mais il n'avait rien dit. Il le savait et avait tout gardé pour lui. Il avait suivi l'entraînement, puis le cours en salle, comme si de rien n'était. Il avait affiché un grand sourire lorsqu'ils avaient remporté le match d'entraînement, comme si tout aller bien. Il avait salué le reste de l'équipe à la fin de la journée, cachant tout de ses émotions, montrant plutôt qu'il avait hâte d'être au lendemain. Il était parvenu à rester fort sur le terrain. À présent seul chez lui, il n'y arrivait plus.

À l'autre bout du téléphone, Ash décrocha au bout de deux sonneries seulement.

« Ça va Zeik ? Tu as besoin de quelque chose ? »

- Oui. Viens chez moi... S'il te plaît...

Sa voix s'était montrée plus tremblante qu'il ne l'aurait voulu. Il avait du mal à contenir le sanglot qui montait en lui. Il sentait qu'il allait bientôt exploser et il en avait besoin.

« J'arrive. »

Le jeune homme n'avait eu aucune hésitation lorsqu'il avait répondu. Ils raccrochèrent l'un l'autre. Et Zeik attendit.

Il attendit sans bouger du canapé.

Il attendit dans le silence.

Il avait les yeux grands ouverts mais ne voyait pas grand-chose. Il avait la tête posée sur le dossier du vieux canapé, le regard perdu dans l'immensité blanc cassé du plafond. Le temps s'écoula, sans qu'il ne s'en aperçoive vraiment. Il sursauta même lorsqu'il entendit frapper à sa porte.

Un Jour Ils Comprendront - Tome 2Onde as histórias ganham vida. Descobre agora