Chapitre 28

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Zeik regardait les enfants jouer sur le vieux terrain du parc. Ils étaient hauts comme trois pommes et pourtant, ils tentaient de marquer des paniers. Ils avaient la volonté de le faire. Une volonté qui continuerait sans doute de les suivre au fil du temps.

Avait-il été ainsi lui aussi, dans sa jeunesse ?

Il se souvenait des quelques fois où sa mère l'avait emmené dans un parc similaire, non loin de chez eux, pour qu'il puisse jouer de la même manière. À cette époque le ballon était presque aussi gros que lui.

- Alors, tu veux me dire ce qui t'arrive ?

Il détourna son regard des jeunes joueurs de basket, pour le poser sur Ash assis à ses côtés.

Après l'épisode de la douche, ils avaient quitté l'université ensemble. Sans lâcher le moindre mot, ils étaient tous deux venus ici, se poser sur un banc. Ash avait senti, compris, qu'il ne devait pas le laisser seul et, il devait bien l'avouer, Zeik appréciait sa présence.

- Rien ça va.

- Rien ? Et tu penses que je vais te croire ? C'est toi-même qui as établi les termes entre nous Zeik et j'ai accepté. Mais c'est toi qui t'es jeté dans mes bras et m'as embrassé. Alors j'estime qu'il n'y a pas « rien ».

- Juste une mauvaise journée.

- Tu ne veux pas en parler ?

L'Asiatique haussa d'abord les épaules. Parler ? Oui il devait le faire. D'une certaine manière, ça l'avait aidé lorsqu'il en avait eu besoin et qu'il l'avait fait avec Sâme. Sa meilleure amie l'avait bien aidé, même si cela n'était pas allé jusqu'au bout. Pas encore.

Alors oui, parler lui ferait du bien, mais Ash était-elle la bonne personne pour le faire ?

- Ekel va repartir quelques jours, pour le travail.

- Il va loin ?

- Il reste en France.

Zeik se concentra de nouveaux sur les enfants occupant toujours le terrain. Ils se débrouillaient plutôt bien malgré leur jeune âge !

Il sentait le regard de son camarade sur lui. Un regard qui disait « je sais qu'il y a autre chose ». Ash était loin d'être bête. Il se doutait que la simple absence de quelques jours de son copain n'était pas la seule raison de son état. Oui c'était dur parce qu'il venait tout juste de rentrer. Oui cela l'énerver parce qu'il voulait passer plus de temps avec lui. Oui cela l'attristait parce qu'il avait cette désagréable sensation de s'éloigner de lui alors qu'il l'aimait. Mais cela ne pouvait pas justifier son état d'aujourd'hui, son attitude envers Ash.

Il lui disait ne rien vouloir de plus que de l'amitié entre eux. Il lui disait aimer Ekel. Il culpabilisait de son erreur. Et pourtant, c'était dans ses bras qu'il venait de se jeter.

Alors il avait droit de savoir et de comprendre.

- Mon père est à l'hôpital. Ma mère m'a appelé hier pour me prévenir.

Ash ouvrit la bouche, la referma sans dire le moindre mot. Il devait d'abord réfléchir aux mots à employer. Au cours de leurs mois d'amitié, il avait fini par apprendre qu'elle genre de relation il y avait entre Zeik et son père. De toute évidence, pas la même qu'il avait avec son propre père. Il n'était pourtant jamais rentré dans le détail. Il était même plutôt assez rare d'entendre le mot « père » sortir de la bouche de l'Asiatique.

Par conséquent, il était plutôt compliqué pour le capitaine d'équipe de savoir, de comprendre, tout ce que cette information impliquait pour le jeune homme.

Un Jour Ils Comprendront - Tome 2Where stories live. Discover now