Chapitre 3

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Je hurle à en perdre la voix, la silhouette bouge rapidement de sa place et attrape fermement les deux hommes par leur costard avant de les balancer chacun vers un coin de la pièce. Bon sang, bon sang, bon sang, bon sang ! Il est gigantesque ! Sa carrure imposante en face de moi, puis son regard bestial, me tétanisent complétement. 

— J'ai assez attendu dans ce garage de merde, je vais faire mon travail avant de m'occuper de votre cas...

Il grinça des dents, irritait par la situation, fixant les deux garçons bien amochés gisant sur le sol. Ces deux-là regardèrent immédiatement autre part, voulant éviter son regard. Toutefois, ils se relevèrent et se mirent à côté de lui, j'avais désormais trois immenses gorilles debout devant moi. J'entendais mon cœur battre si vite, si brusquement que je voulais qu'il s'arrête, pour de bons. Celui étant arrivé s'accroupit juste à ma hauteur, ses pupilles noires impénétrables observent les miennes, nettoyant les sanglots dont je ne pouvais pas stopper.

— Je sais que tu es angoissée à l'idée de ce qu'ils vont te faire... Je te comprends, je suis désolé pour ça aussi. 

Faisant référence à ma joue tâchée de sang, il la caressa tout doucement, sa douce voix berça mes oreilles, mon corps tremblait de moins en moins depuis qu'il me parlait. Je le sentais descendre lentement ses doigts froids vers mes lèvres. Je fermai les yeux face à tant de délicatesse, il ne me faisait pas de mal, loin de là, il me rassurait. Malgré son armure de glace, ces efforts, pour me réconforter dans ces terribles moments me touchèrent. Peut-être qu'ils se sont trompés sur la personne, ça arrive à tout le monde. C'est ce que m'a toujours dit ma mère, on fait tous des erreurs et en vrai, ils ne sont pas ce que je pense qu'ils sont ! Ce sont sûrement des acteurs et cet homme vient me réconforter parce qu'il voit qu'ils n'ont pas la bonne personne. C'est ça, oui, les anniversaires surprises avec des scènes orchestrées. Je sais que ce n'est pas moi, parce que ce n'est même pas mon anniversaire !

— Tu ne devrais pas avoir peur d'eux...

Je ressentais son souffle chaud se rapprocher de mon oreille, ça me donne des frissons de le savoir si proche.

— ... Mais de moi.

Il attrapa subitement mon cou entre ses doigts que je trouvais réconfortant, il n'y a même pas quelques secondes, laissant échapper un gémissement de douleur, je le vis à quelques centimètres de moi, un léger rictus dessiné sur son visage, il me souleva ignorant les tapettes que je lui infligeais sur son bras. Il resserra l'emprise de sa main sur ma gorge, ne me laissant pas la possibilité de respirer normalement.

— Regardez là. Elle était à deux doigts d'être à mes pieds ! Vous êtes toujours si facile à amadouer.

Il finit par me jeter sur le sol, je tentais tant bien que de mal de reprendre mon souffle, mais en vain, ma vue était brouillée par les larmes qui coulaient abondamment sur mes joues. Toutes ces paroles, ces efforts ne peuvent pas être que des mensonges ? J'ai toujours espoir, il faut que tu résistes Oddyce, il le faut, pour qu'Ilario ait le temps de venir te sauver. Cependant, le temps de retrouver l'usage de ma vue, il était de nouveau en face de moi, tout souriant. Ce regard que je trouvais autrefois apaisant me débecte. 

— J'ai un cadeau pour toi. Ces deux rigolos me l'ont apportés pendant que tu faisais ta crise d'adolescente. 

Il déballe devant mes yeux, le petit sac en plastique transparent, contenant des tissus, je n'arrivais pas bien à distinguer ce que c'était. 

— Tu ne devines pas ? Reprenait-il, sa voix grave résonnant dans mes oreilles, pas grave, quand tu enlèveras tes vêtements de sainte-nitouche, tu devineras ce que c'était.

Il m'attrapa par les bretelles de ma salopette pantalon avant de me la retirer de force, pensant que c'était fini, il attrapa mon t-shirt, le seul vêtement qui me restait. Je me retrouvais en sous-vêtement devant trois hommes tous effrayants les uns que les autres. Ce n'était pas possible, mon envie de vomir réapparu subitement, je ne pouvais pas les laisser me regarder comme une bête de foire...  "Tu dois te cacher, et vite !"  Me hurlait ma conscience, mais rien au alentour, l'éclairage de la pièce illuminait à peine les recoins, tout était sombre, vide et morbide pour un garage. Je me recroqueville sur moi-même étant ma seule cachette, j'étais seule maintenant.

Ce moment de solitude ne tarda pas à se terminer, une main géante agrippa les mèches de mes cheveux, me faisant relever la tête en arrière si brusquement que j'ai peur de rester coincée.

— Malheureusement, je ne peux rien faire avec toi, mais j'ai le pressentiment que ça ne va pas tarder car connaissant le patron, il va en faire mon affaire. Maintenant, mets ces foutus vêtements avant que je ne te les mette de force, compris ?

Il multiplia sa force sur mes cheveux, j'ai si mal que je le supplie d'arrêter, mais aucun mot ne sortait, seulement mes gémissements de douleur. Il me fit signe de ne pas avoir compris alors il conduit son oreille vers ma bouche et c'est là que je l'ai vu. Son immense balafre partant de son oreille gauche jusqu'au bout de son nez. Comment j'ai pu passer à côté de ce détail si affreux ? C'était comme si on lui avait coupé le visage pour lui ouvrir la tête, dégoûtant !

Il relâcha enfin son emprise, mais n'ayant pu empêcher le poids de ma tête de me recoller contre le sol, je flanche tête la première par terre. J'entendis une voix me dicter de m'habiller dans les deux minutes qui suivent tout en me balançant le peu de tissus par terre. Je dois faire ce qu'ils me disent... Et sans pleurer ! Mais c'est si dur. Sous les coups de la menace, je pris ce qui ressemble de près à un haut, essayant de trouver le devant. Sous leurs regards figés, je n'arrive pas à comprendre le sens de ce t-shirt, me perdant au bout de quelques secondes.

— Plus qu'une minute brunette. 

Cette fois-ci, je reconnus la voix de l'homme aux yeux verts, mais la pression montait et sans le vouloir, je me remis à pleurer. Je les entends s'impatienter, je me perds entre deux larmes, mais j'arrive finalement à mettre ce maudit haut correctement. Oh mon Dieu... Ce crop top blanc plongeant croisé laisse apercevoir le bout de mes seins ! C'est si court bon sang, qu'est-ce qu'ils vont me faire à présent ? J'attrapais le dernier vêtement qui traînait au sol, une minijupe noire, je la mets malgré mes courbatures qui m'ordonnaient de me rasseoir.

— Jolie, tu vois quand tu es obéissante et compréhensible, on avance plus vite.

Cet homme, dont je ne connais pas le nom, s'approche à toute vitesse, ne comprenant pas ce que j'ai fait de mal pour qu'il réagisse de cette façon, je me couvre la tête de mes deux bras. Il va me frapper, c'est sûr ! Il agrippe aussitôt mon bras et me traîne hors de la pièce.

— Tu commences aujourd'hui, tu vas être contente de pouvoir satisfaire le plaisir des hommes. Ricane-t-il.

Attendez... Attendez ! Quoi ?







OddyceWhere stories live. Discover now