Chapitre 2

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Je n'arrive pas à réaliser ce qui se passe autour de moi, des fois, j'ai l'impression de divaguer ou même parfois de rêver, en fait, je rêve énormément ces temps-ci. Je rêve de voyager à travers le monde, faire des rencontres inimaginables, me marier, continuer mes études supérieures dans le commerce et un jour ouvrir ma propre boutique de pâtisserie. Je n'imaginais pas une seule seconde l'état dans lequel j'étais en ce moment ni où j'étais. Tout était flou, mes derniers souvenirs, mes dernières paroles, mon dernier jour de bonheur...

Cela faisait quelques minutes que j'étais réveillée, mais je ne voulais pas ouvrir les yeux, trop peur de ce que pourrait supporter mon cœur si je réalisais dans quel merdier j'étais, mais c'était inconcevable, ce genre de problème n'arrivait qu'aux autres ou bien seulement dans les films. Ma famille devait sûrement me faire une blague ! Non, ce n'est pas le genre de ma mère, je sais qui pourrait bien me faire ça. Bien qu'étrange soit-il, ça aurait été plutôt dans le goût d'Ilario de me faire de telle vannerie. C'est vrai ! Il adore faire des blagues, je ne devrais pas paniquer pour un rien et perdre espoir. Cette chaleur, traversant mon corps depuis deux minutes, me fit douter un instant, mes mains moites, la sueur coulant sur mon front et ce bruit assourdissant qu'une clim avait été activer ne m'aida pas à garder mon calme. Je ressentais quand même les dodanes, le bruit des trafics, les klaxons et ma respiration. Elle devenait de plus en plus bruyante au point de m'énerver moi-même, de m'énerver contre le fait que j'étais pieds et poing lié dans le coffre d'une voiture, la bouche bâillonnée ! Mes larmes coulèrent sans que je n'aie eu le temps de le remarquer, je hurlais, criais, implorais quiconque m'entendait de me relâcher, mais en vain. J'étouffais dans ce mini espace, je n'entendais que mon cœur tambouriner si fort que pendant un instant, j'ai cru le voir sortir de ma cage thoracique. C'est irréel, non, je refuse d'y croire ! Non ! Non ! Non ! Ilario viendra me sauver. Il m'aime, me protégera contre toutes personnes qui me feront du mal.

Recroquevillé sous la douleur, ma peur ayant pris le contrôle de tous mon corps, j'arrêtais de bouger. Voulant me concentrer sur ce silence régnant autour de moi. Mon mauvais pressentiment se confirma aussitôt.

Nous nous sommes arrêtés.

Le coffre s'ouvrit subitement, les rayons du soleil prirent d'assaut mes yeux si violemment que j'eus l'impression de fixer le soleil. Deux hommes en costumes noirs apparaissent devant moi, lorsque j'y voyais plus clair, je les vis me pointer une arme sans un mot. Une seconde plus tard, je me retrouvais sur les épaules d'un homme en noir. Les yeux fermés, il me faut quelques secondes pour réaliser l'ampleur de la situation : je suis sur le point de mourir !

Mes joues baignées de larmes, je hurlais dans l'espoir qu'un passant puisse m'entendre et me sauver, compliqué de crier quand on est bâillonnée et porter sur l'épaule d'un homme faisant 10 fois ta taille tout en ayant une arme sur lui. Mes minis coups de pieds sont mes échecs d'échappatoire, comment je dois sortir d'ici et surtout vivante ! S'ils venaient à me faire du mal ? S'ils me violaient, torturés ou même tués ! Mon niveau de stress augmentait au fur et à mesure qu'on s'éloignait de la voiture, le seul endroit finalement qui me faisait sentir en sécurité. Mes larmes quant à elles, ne cessèrent de couler, et si ça les énervaient ? Ils vont certainement me faire encore plus de mal que ce qui était prévu !

Je me sens soudainement nauséeuse et expédier sur le sol violemment, l'arrière de ma tête heurta la terre en première, une sonnette d'alarme s'activa à l'intérieur de moi. "C'est l'heure, tu vas mourir."

— Bordel, mais t'es toute légère toi en fait ! Mais t'entendre brailler tout près de mes oreilles, ça, chérie, je ne le supporte pas encore moins quand tu pleures.

Je vois leur bouche s'articuler lentement, pourtant mon cœur tambourine beaucoup trop pour que je n'entende le son de leur bouche.

— On n'a pas le temps pour les plaintes, il faut la préparer avant que les clients ne commencent à s'impatienter.

Un des hommes s'approche de moi, me retournant pour défaire la corde enroulée autour de mes poignets et mes chevilles ainsi que celui sur ma bouche. Une sensation de liberté s'empara de mon corps, cette douce sensation s'envola lorsque je croise son regard. Ses yeux verts pétillants rencontrèrent mes yeux bleus, j'eus cru voir de la pitié passer sur son visage, son air doux, qu'il prit me figea. Je ne saurais pas énoncer les émotions tourbillonnantes en moi, mais cet homme vient de me sourire. Cet échange ne dura que 3 secondes avant qu'un autre de ces gorilles m'attrapent par le bras.

— Non ! S'il vous plaît, je ne dirai rien à personne ! Je vous le jure, je ne dirais rien à personne. Ne me faites pas de mal, je vous en supplie ! 

— Bordel, mais elle va la fermer celle-là ? 

Le même garçon m'ayant transporté jusqu'ici me serra fort le bras sous mes supplications, sa voix me transperça le tampon. Sa mâchoire contractée, il continua à me crier dessus redoublant mes sanglots ce qui semblait l'agaçait énormément. 

— Noah ! S'écria une grosse voix masculine, lâche-là, maintenant.

— Ou sinon quoi ? On était pas censé dire nos prénoms devant la marchandise !

Devant... la marchandise ?

— Ne me cherche pas, tu en as déjà trop fait, tu ne vois pas qu'elle pleure ? Relâche là où elle ne sera jamais prête pour leur arriver ! Et vu comme c'est parti, elle ne s'arrêtera pas d'aussitôt.

— Ne me prends pas pour un con, je sais très bien que tu veux te l'essayer avant qu'ils ne le fassent, aah, t'es un coquin toi.

Son ricanement me glaça le sang, il me poussa au sol encore une fois. Cette fois-ci, c'était mon bras qui se heurtait en premier sur la poussière. Pourquoi est-ce qu'ils se disputent ? Ilario, aide moi !

— La vie est facile pour toi, hein ? Tout ce que tu as à faire, c'est de te baisser gentiment devant le patron pour lui sucer ses couilles afin de devenir chef de l'unité. Tu crois que je ne le vois pas ! C'est pour ça que tu peux tout dire, mais tu-

Celui qui semble se prénommer Noah n'eut pas le temps de finir sa phrase que l'autre homme lui assène un coup-de-poing bien placé, le mettant au sol directement, tout près de moi. Il s'acharne sur lui encore et encore qu'une giclée de sang atterrissait sur ma joue gauche. Cette chose imprévue me retira un cri de stupeur ou alors de dégoût, mes sentiments étaient mitigés. C'était le moment ou jamais, mais qu'est-ce qu'il m'arrivait ? Pourquoi je restais paralysé ? Oddyce, il faut que tu bouges ! 

Mon cerveau eut du mal à réaliser, à se mettre en place parce que j'avais arrêté de fixer ces deux gorilles se battant par terre depuis bien longtemps. Non, ce qui me terrifiait, c'était cette ombre noire imposante à quelques mètres de moi, me fixant. 

On a jamais été trois dans cette pièce.






OddyceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant