Chapitre 38 : Préparation (Ana) ✔️

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Je m'admire dans le miroir, alors que Mathilda termine de remonter la fermeture éclair de ma robe.

Si j'avais à me décrire en un seul mot, je choisirais probablement : fatale.

Toutes mes courbes et mes traits sont mis en valeurs, me faisant ressembler à une mannequin s'apprêtant à défiler sur le podium.

Le maquillage est minime, voulant me faire paraitre aussi naturelle que possible, tout en me donnant meilleure mine.

La robe est d'un magnifique vert profond, s'agençant à merveille avec mes yeux.

On dirait qu'elle a été faite pour moi.

Elle épouse mon bustier et ma taille à la perfection, tombant en une seule tuile à partir de la petite ceinture de diamants qui m'entoure étroitement.

Sont-ils authentiques ?

Connaissant la fortune de mon cavalier, cela ne m'étonnerait pas.

Un décolleté dévoile ma poitrine fournie, mais pas assez pour en devenir vulgaire.

La robe me laisse le dos à nu, dévoilant partiellement ma cicatrice.

Heureusement, la femme à tout faire a réussi à la masquer grâce à la magie du fond de teint.

Elle a eu la délicatesse de ne pas poser de questions, et pour cela, je lui en suis reconnaissante.

Une paire de talons hauts noirs élégants chaussent mes pieds, me grandissant de plusieurs centimètres bienvenus.

Un sac à main en cuir sombre et à la chaîne en argent complète magnifiquement l'ensemble.

Pour la coiffure, je n'ai rien voulu de compliqué.

On a simplement remonté mes cheveux en un chignon classe, laissant quelques mèches que l'on a bouclées, encadrer mon visage.

Mathilda finalise mon maquillage avant que je ne puisse descendre rejoindre M. Prévost, celui-ci m'attendant depuis déjà un petit moment, mais je n'en ai aucun remords.

C'était sa décision de me choisir, pas la mienne.

Certainement pas la mienne.

Une fois fin prête, elle s'éclipse pour me laisser un moment seule, alors que je rassemble mes idées.

La perspective de devoir jouer le rôle de sa petite amie me fait craindre le pire.

Il s'en est fallu de peu avant que nous ne commettions l'erreur irréparable de nous embrasser.

S'il serait venu à savoir ce fait, je préfère ignorer sa réaction, même si je m'en doute déjà quelque peu.

La jalousie et la rage l'auraient emporté sur toute raison, comme autrefois.

Il n'a pas changé, le contraire m'étonnerait fortement.

On ne change jamais lorsque l'on fait un métier de ce genre, on ne peut pas se le permettre.

Le seul changement qui soit permis ?

Celui de s'enfoncer encore davantage dans les ténèbres et la noirceur.

Avec un soupir, j'insère mes épingles dans mon chignon, laissant leur tête encastrée d'émeraude à la vue de tous.

Je me dirige ensuite vers ma valise, m'accroupissant devant elle pour y saisir ma jarretière que je fais glisser le long de ma jambe droite.

J'ouvre ensuite un compartiment caché de mon bagage, y extirpant un fusil plus compact que celui que j'utilise normalement, plus facilement dissimulable.

Secret d'ÉtatWhere stories live. Discover now