Chapitre 18 : En retard ? Jamais (Noah) ✔️

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Cela ne doit même pas faire cinq minutes que je suis assis à mon bureau, que déjà, l'on cogne à la porte.

Je crie au visiteur d'entrer et, lorsqu'il le fait, je ne prends même pas la peine de lui adresser un regard.

Je n'en ai pas le luxe.

Cette histoire de garde du corps fantôme me prend tout mon temps, et maintenant, je suis encore plus submergé qu'à l'habitude.

Si c'est même possible.

Monsieur, il serait vraiment temps d'y aller.

Où dois-je aller ? demandais-je sans toutefois daigner relever la tête.

Mais à votre rendez-vous avec le chef Joubert, bien sûr. Nous sommes déjà en retard même.

Je fige sur ma paperasse avant de soupirer, enfonçant ma tête entre mes mains.

Avec tout ce qu'il s'est passé aujourd'hui, j'en ai oublié mon rendez-vous avec lui.

Rencontre que j'ai moi-même ordonné, d'ailleurs.

Je passe une main sur mon visage et soupire de nouveau en me levant à contre-cœur de mon fauteuil.

Je boutonne mon veston et hoche la tête à son intention, le laissant s'éclipser pour aller démarrer la voiture.

Il me laisse seul et je prends le temps de me servir un verre de whisky que je bois d'une traite avant de saisir mon portable pour me diriger à l'extérieur.

Je m'avance vers les escaliers et les descends à pas lent, nullement pressé malgré mon retard.

Je ne peux m'empêcher de jeter un coup d'œil dans le couloir, celui-là même qui mène à la chambre de ma garde du corps.

Je me demande ce qu'elle fait en ce moment.

Est-elle encore en train de s'entrainer ?

Ou peut-être est-elle partie se reposer ?

À moins qu'elle ne soit en train de jubiler pour avoir réussi à me piéger avec sa comédie ?

La mâchoire serrée par la colère de cette supposition, je défile rapidement le reste de l'escalier et entre dans le garage d'un pas lourd.

Je m'installe sur la banquette arrière de l'un de mes véhicules, Joe étant aux commandes.

Je ferme la portière avec plus de force que nécessaire avant de boucler ma ceinture, la voiture démarrant sous mes gestes brusques.

Il ne faut que peu de temps à mon chauffeur pour nous conduire sur la route, le pied bien enfoncé sur l'accélérateur.

Ce n'est que maintenant que je me rends compte de la présence de mon garde du corps, celui-ci semblant distrait.

Très utile.

Nous arrivons rapidement à destination et je sors aussitôt de la voiture.

Sans prendre la peine de les attendre, j'emprunte l'allée bétonnée et entre dans le bâtiment.

Me souvenant du chemin, je marche d'un pas nonchalant vers son bureau, ignorant toute personne qui ose croiser ma route.

Monsieur ? Monsieur ! Attendez ! Vous ne pouvez pas circuler librement ainsi dans un poste de police ! Monsieur !

J'ignore la secrétaire paniquée et poursuis mon chemin sans m'arrêter.

Elle ne mérite pas mon attention.

J'ouvre la porte du bureau du chef Joubert sans prendre la peine de frapper, le trouvant penché sur un dossier.

Il lève les yeux à mon arrivée avant de les déporter derrière moi.

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