Chapitre 16

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Chamboulé par la nuit dernière, les yeux rougeâtres et les cernes évidentes, Jonathan vise furtivement Yassen. Son meilleur ami n'ose pas le regarder dans les yeux et fixe le contenu de son bol. Samira les observe tour à tour avec curiosité.

— Alors cette soirée cinoche ?

Ils frissonnent.

— Vous êtes sûrs que tout va bien ? On dirait que vous avez vu un zombie.

Jona aimerait dire qu'il en a vu un, mais ce zombie là, il était... spécial.


C'est la nuit. Samira est épuisée, elle accepte que son frère veille tard avec ses amis, toutefois, elle réclame moins de bruits. Elle se prépare une décoction spéciale et s'en va.

— Il fait encore quoi là ? Il ne rentre pas chez lui ? questionne Jonathan en suivant Yassen aux toilettes.

— Il m'a dit qu'il se sent seul, on ne va pas le chasser tout de même, ou c'est encore tes sept défaites contre lui qui ne passent pas.

— Je m'en fous qu'il soit doué en jeux vidéos. Il ment, c'est sûr, chuchote-t-il.

— Ou il est vraiment seul comme d'habitude et qu'il veut un peu de compagnie comme chaque fois. Je te l'ai dit, Jona, il n'a pas la vie facile. Je le connais mieux que toi.

Il bougonne, mais ça ne changera rien, Hakim va rester. Il en a marre de ce gars !

— On prend notre douche ensemble.

Jona a envie de sautiller de joie. Il y a trop d'avantages d'être amis depuis l'enfance, il peut toujours se doucher avec lui. Qui va passer des heures à admirer son crush ? Cest bibi. Ensuite ils se lavent les dents et comparent leurs dentitions dans la bonne humeur.

— Allons nous habiller dans la chambre de maman. Samira m'a dit qu'elle a mis tes affaires là-bas et que si tu ne supportes pas dormir sur le canapé avec moi, tu peux dormir là.

Jona acquiesce et le suit. Dans la dite pièce, il sort son pyjama aux motifs zébrés. Au moment de le porter, une étincelle de curiosité jaillit. Le feu lui monte aux joues. Yassen a lancé sa serviette de bain sur le lit, ses fesses sont à l'air.

Jona arbore un sourire coquin en jetant un coup d'œil rapide sur les deux brioches rondes, un peu creuses et toutes mignonnes !

Oh lalala ! Je suis un gros pervers !

Il souffle plusieurs fois et recommence, cette fois il se demande comment il va réagir s'il les tapote ! L'air de rien, il en frappe une.

— Ouch, c'est quoi avec la pichenette ? Tu veux que je te la rende ?

— Pfff, tu ne fais pas le poids.

Outré, Yassen tape sa fesse droite avec force ! Tirant une légère plainte agréable de son ami, heureusement qu'il n'a pas entendu.

— La prochaine fois je te donne la fessée ! dit-il sérieusement.

— Oh le mufle ! Tu voulais juste me peloter, chenapan ! sourit-il exagérément avec gestes maniérés.

Yassen rougit en fixant sa main et la cache très rapidement derrière lui en sifflotant. Il se recule pour s'habiller.

Amusé, Jonathan se sent coupable, mais ce n'est pas sa faute quoi ! Ses hormones font tout le boulot pour lui. Si on lui avait dit qu'il deviendrait un voyeur un de ses jours, il aurait ri au nez de cette personne. L'attraction qu'il ressent pour Yassen s'accentue sans qu'il puisse la contrôler. Avant il s'attardait sur sa personnalité, puis doucement, il a glissé pas après après vers son physique. Il sait que son propre corps change, il se voit dans un miroir tous les matins pour s'assurer que la boxe l'aide à être moins "maigrichon". Il a encore plus d'assurance grâce à cela, mais il a trop d'administration pour celui de son ami. Personne ne pourrait le croire, le concerné lui-même, mais il est persuadé que le physique de son crush ne laissera personne indifférent dans le futur.

Feutre vertWhere stories live. Discover now