Les Sorts Informulés

L'oubli

Cette minuscule semaine passa bien plus vite que je ne l'avais pensé. Harry lisait avidement le livre qu'Albus était venu lui apporter, un grand livre qu'il tenait presque craintivement. Il revenait de temps en temps voir si tout aller bien. Pendant ce temps j'essayais de trouvé une potion pour au moins ralentir les effets de ce mauvais sort. Sans aucun résultat, le plus dur fut le jour où je me rendis vraiment compte que l'oublie dévastait son esprit.

- Ça va Severus ? Me demanda Harry le troisième soir. Tu as passé un bon moment dans ton labo aujourd'hui.

- Ça va. Dis-je plus froid que je ne l'aurai voulu, avant de rajouter plus doucement. Je voudrais juste t'aider à avoir au moins, un peu plus de temps. Si ça continue je vais même devoir demander de l'aide à Granger, tu t'imagines ! Dis-je en rigolant voulant détendre un peu l'atmosphère.

- Granger ? C'est qui ? Me demanda-t-il étonné.

- Hermione Granger… Et Ron Weasley, cela te dit quelque chose ? Demandai-je appréhendant la réponse.

- Non aucune, cela devrait ?

- Non ce n'est pas important… Je vais demander le diner. Rajoutai-je le plus vite possible pour en finir avec cette conversation.

Harry avait jusqu'ici oublié une grande partie de son enfance, puis des morceaux de son adolescence, quelques connaissances mais jamais des personnes aussi importantes pour lui que ses deux meilleurs amis. Je ne lui aurai pas avoué, mais j'ai peur, bien plus que quand je rejoignais le Seigneur des Ténèbres. Harry commence à oublier ceux qui comptent vraiment pour lui, quand m'oubliera-il ?

Ce soir-là nous fîmes l'amour comme chaque soir, mais j'y mis encore plus d'ardeur, de tendresse, de caresse et de mots doux, peut-être était-ce la dernière fois. Quand il s'endormit, je m'autorisa quelques larmes avant de moi-même sombrer dans les abysses d'un cauchemar dans lequel Harry ne savait plus qui j'étais.

Le lendemain il se souvenait encore de moi, j'en étais légèrement soulagé mais j'avais constamment cette appréhension qu'il ne me reconnaisse plus du tout. Avant c'était une peur, mais depuis c'est une véritable terreur. Maintenant je ne quitte plus Harry d'une semelle, de toute manière les potions que je crée ne servent à rien, je profite donc de chaque minutes avec lui, même s'il reste concentré dans sa lecture je suis près de lui aux petits soins, chaque instant est peut-être le dernier…

Le sixième jour, il ne reconnut pas Albus qui était venu nous voir. Albus n'a rien montré, mais ces yeux ne reflétaient qu'une profonde tristesse. Le soir même j'avais utilisé la légilimencie pour voir ce qu'il restait des souvenirs d'Harry, c'est avec tristesse et étonnement que je vis qu'il ne restait plus que des souvenirs de moi et le souvenir qu'il devait trouver un sort pour ceux qui perdent la mémoire, bien qu'il ne sache plus vraiment pourquoi. Cette nuit-là je l'ai serré dans mes bras, ne trouvant pas le sommeil, il ne me reste plus que quelques heures, je le sais, demain il ne saura plus du tout qui je suis… J'en eu le cœur brisé, le sommeil m'emporta malgré tout.

HPSS HPSS

Quelques heures plus tard, réveil en sursaut, Harry n'est plus dans le lit. Je me lève donc le plus vite possible, dans quel état vais-je le retrouver ? Mes appréhensions sont largement en dessous de ce que je découvre. Mon Harry est assis devant le bureau, une plume à la main, fixant le parchemin devant lui. Il a le regard vide, je m'approche doucement de lui pour ne pas lui faire peur et l'appelle presque dans un murmure.

- Harry ? Ça va Harry ?

Il tourne les yeux vers moi sans rien me dire. Voyant qu'il ne me répondrait pas je sortis ma baguette pour lui lancer le sort de Légilimencie, et ce fut le choc. Il n'y a rien, juste mon visage qu'il regarde à ce même instant, mais plus aucun souvenir, pas même de cinq minutes plus tôt. Je tombe à genoux devant lui, et sans même m'en apercevoir je me mets à pleurer. Harry m'a oublié, Harry a même oublié son nom, ce qu'il était pour moi, il n'y a plus rien et n'y aura plus rien. C'est fini, nous avons échoué, j'ai échoué. Je sens une main sur mon épaule.

- Pourquoi pleurez-vous ? Me demande-t-il inquiet, je ne répondis rien pleurant toujours. Ne vous inquiétez pas, ça va s'arranger.

- Comment le sais-tu ? Murmurai-je n'attendant pas de véritable réponse.

- C'est écris ici, regardez.

Je relève la tête d'un mouvement brusque, il me montre un parchemin sur la table. Puis ces yeux se firent vagues.

- Pourquoi pleurez-vous ? Me demande-t-il toujours inquiet.

Je ne réponds toujours pas, mais cette fois-ci je pris le parchemin et lut, l'écriture d'Harry.

Ne t'inquiète pas, ça va s'arranger.

Bonjour Severus, si tu lis ceci c'est que j'ai malheureusement perdu toute mémoire. Mais il fallait que ce stade soit atteint, je crois avoir trouvé ce qu'il faut faire mais je ne pouvais pas le faire avant d'avoir tout oublié car sinon les souvenirs se mélangent. Il faut donc que tu t'assures, si ce n'est pas déjà fait, que je n'ai plus aucun souvenir. Si c'est le cas tu vas pouvoir lancer le sortilège page 52, quand cela sera fait tu pourras lancer celui que j'ai créé, je l'ai écrit en bas de cette même page, je vais sûrement m'endormir pour plusieurs heures, retrouver la mémoire est apparemment exténuant et bien que ma vie ne soit pas longue j'ai quand même beaucoup de souvenir à me rappeler.

Merci de m'aider, merci d'être là.

Je t'aime

Harry

PS : Si malheureusement cela ne marche pas, je t'ai laissé une lettre. Ne l'ouvre que si je n'ai pas retrouvé mes souvenirs.

Et surtout ne fait pas de le…

La dernière phrase n'était pas fini, était-ce ça qu'il faisait avant de tout oublier ?

J'ouvre le livre d'Albus à la page indiquée, c'est un sort pour protéger le corps d'une attaque mental, je lis les instructions, apprends les gestes par cœur puis me tourne vers Harry baguette brandit, il me regarde avec inquiétude et peur cette fois ci. Je lance le sort, une bulle bleuté l'entoure quelques secondes avant de disparaitre, puis je repère son sort, écrit en bas avec le geste dessiné juste à côté. Je lance le sort et rattrape Harry avant qu'il ne s'écroule au sol.

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Fin du chapitre 8