Les Sorts Informulés

Mise Au Point

En rentrant, je montre le souvenir de Merlin à Harry. Il est touché et comme moi, intrigué mais pour une autre raison.

- Tu pensais me quitter ? Dit-il entre peur et colère.

- Oui Harry… Tu es… Toi et moi, je…

- Je n'aurai jamais pensé entendre le grand Severus Snape dire une phrase aussi peu censée ! Dit-il d'un ton narquois.

- Harry ! Dis-je faussement outré, pour reprendre sincèrement. Tu es tellement meilleure que moi.

- Pourquoi ? Me demande-t-il.

Je le regarde sans rien dire, l'évidence pour moi ne lui saute apparemment pas aux yeux. Je revois défiler ma vie sous mes yeux pendant que j'énumère mes fautes.

- Je n'ai pas pu sauver ma mère des coups de mon père. Dis-je d'un ton neutre et lointain. J'ai repoussé ma meilleure amie parce qu'en voulant l'impressionner j'ai mis sa vie en danger. J'ai voulu l'impressionné en devenant Mangemort, dis-je avec un rire froid et sans humour. J'ai mis votre vie en danger en rapportant cette prophétie au Seigneur des Ténèbres. J'ai tué, de nombreuses fois, même si je ne le voulais pas, je l'ai fait.

Je regarde de nouveau Harry, il ne dit rien, ne montre aucunes émotions à part de la curiosité et un certain étonnement. Et cela me frappe de plein fouet, cette faute, aussi grave que toutes les autres réunis.

- Je ne me suis pas soucié de toi. Dis-je en colère contre moi. J'ai fait la promesse de te protéger et pourtant, je n'ai pas vérifié une seule fois si tu allais bien ! Dis-je en haussant le ton. Qu'as-tu vécu Harry à cause de moi ? Je sais que je ne sais pas tout, je sais que c'est en partie de ma faute. Je devais te protéger… Dis-je dans un souffle en m'écroulant à ses pieds en larme comme il y a des années de cela devant Albus. Je t'en voulais tellement, je croyais aimer ta mère… Je pensais… Tu étais l'enfant de celle que j'aimais le plus et de celui que je détestais tout autant que le Seigneur des Ténèbres. Et je t'ai haï, Harry. Toi, un enfant, je t'ai haï par jalousie. Dis-je en criant avant de me calmer pour continuer dans un murmure parfaitement audible. Je t'ai abandonné à Pétunia Evans alors que je savais ce qu'elle pensait de nous, et pourtant… Pourtant j'ai toujours voulu croire que tu n'étais qu'un gamin pourri gâté, j'ai voulu voir de toi ce que je voulais. Je t'ai rendu la vie impossible pendant tes études, j'avais si peur qu'un enfant sans défense puisse me faire dû mal…

Harry s'agenouilla devant moi pendant que mes larmes continuaient de couler en silence, quand il me toucha la joue un frisson de bien-être me parcourut. Je relève la tête pour y voir de la tristesse.

- Comment peux-tu m'aimer Harry ? Je suis si… Pathétique. Demandai-je en attendant une réponse la peur au ventre.

Il ne me répondit pas, le silence se fit pendant que nous nous regardons toujours. Il prend un air concentré, réfléchissant peut-être à la réponse, et s'il ne trouve aucune raison de m'aimer ? Une autre peur me prend, tout tourbillonne autour de moi, de lui avoir dit tout haut ce que je n'ai jamais dit me perturbe au plus haut point.

- Pour ce qui est de ta mère Severus, tu n'étais qu'un enfant et c'est tellement difficile de combattre sa propre famille, celle qui connait nos faiblesses. Dit-il doucement en essuyant mes larmes avec ses pouces. Pour être devenu Mangemort… Quoi que je dise tu t'en voudras toujours, et c'est cela qui a fait de toi un homme meilleur, tu as appris de tes erreurs. Si ce n'est pas toi qui avais rapporté la prophétie cela aurait été quelqu'un d'autre, mais je comprends que la mort de ma mère te pèse sur la conscience. Dit toi que… Tu as rattrapé ta faute, tu as été espion très longtemps au péril de ta vie, tu aurais pu partir sans te soucier de moi, tu ne l'as pas fait et tu m'as sauvé de nombreuses fois.