Captive du grand Lorenzo Liziri

01 - ( Soirée )

Sabrina

Mon souper est infâme, il me roule dans la bouche, mais c'est normal vu que je mange encore une fois des vieilles pâtes réchauffées. C'est ce que l'on récolte à n'avoir ni argent ni famille pour nous aider.

La seule raison pour laquelle je réussis toujours à sourire pendant que je mange mon vieux plat toute seule dans ma minuscule cuisine, c'est que ce soir je vais échapper à ma triste vie en buvant.

Je jette mon restant de repas dans la poubelle, place mon assiette sur le rebord du lavabo et je me dirige vers ma salle de bain où j'ai déjà placé ce dont j'avais besoin pour me préparer.

Je fixe mon beau reflet dans le miroir, mes yeux verts sans aucune cernes, mon nez fin et mes belles lèvres pulpeuses. Qu'est-ce que je dis, je suis au plus bas.

Mes cernes sont énormes, car il y a des ados bruyants et des coups de feu toutes les nuits, sans oublier que mes voisins ont beaucoup de cardio à brûler.

J'enfile une petite robe rouge entièrement recouverte de paillettes, comme si les gens allaient regarder ce qui scintille au lieu de mon visage cadavérique. Je décide tout de même de recouvrir mes cernes peu flatteuse d'une bonne couche de maquillage, tout comme le reste de mon visage aussi, au final.

Je mets des talons qui font propre et classe, quand en réalité je suis tout l'inverse, mais personne n'a besoin de le savoir et personne ne le saura. Dans le fond, la vie c'est comme jouer au poker en permanence. Plus tu ment bien, plus tu gagnes facilement.

***

Même après toutes ces longues minutes de préparation, dans l'espoir de sauver mon physique catastrophique, mon amie n'est toujours pas arrivée. Elle à minimum trente minutes de retard. Je suis tanné qu'elle ne soit jamais à l'heure et je ne suis pas quelqu'un de très patiente, alors je fini par rapidement l'appeler.

- Où es-tu, lance-je directement avant même de lui dire bonjour.

- En bas et je n'ai que trente minutes de retard, Mme impatiente.

- Je suis patiente, c'est simplement toi qui est toujours en retard.

- Tu étais prête à l'heure? Demande-t-elle, sachant pertinemment que moi aussi j'avais quelques minutes de retard.

- Oh merde, sa coupe.

- Sab-...

Je ne lui laisse même pas le temps de finir sa phrase que je raccroche déjà. Je m'empresse à descendre les escaliers de mon appartement miteux qui me sert de résidence jusqu'à ce que j'ai économisé assez pour m'acheter quelque chose de moins dangereux et plus propre qu'ici.

Une fois en bas, je pousse la porte d'entrée et je remarque assez rapidement où Laura s'est stationner. Sa voiture neuve brille presque dans la noirceur, elle doit coûter très chères, assez pour intéresser les pauvres qui vivent à Tepito. Elle oublie souvent que son mode de vie n'est pas habituel, il est bien plus que simplement modeste.

J'entre en vitesse, avant qu'un drogué dégénéré décide de prendre sa voiture en cible. J'ai à peine déposé mes fesses sur le banc confortable de la voiture que tout de suite, avant même que je ne m'attache, Laura démarre.

- Tu es sublime, ma belle. Je coucherais avec toi sans hésitation si j'étais un homme.

Elle est énergique aujourd'hui, un peu comme tous les autres jours.

- Toi aussi, Laura, répond-je en bouclant ma ceinture.

Je le pense réellement. Elle a bouclé ses cheveux blonds, appliqué un maquillage qui fait ressortir ses yeux bleus clairs et elle porte une petite robe blanche qui possède un haut complément fait de dentelle blanche.