1950's love story

chapitre 25

Je le vois devant moi, alors j'accélère le pas pour le rattraper. Nous sommes déjà loin des autres et nous ne les entendons même plus parler. Quand il s'aperçoit que je le suis, il se stop et se tourne vers moi.

- Qu'est-ce que tu veux ?? fait-il.

Je jette un coup d'œil à la bouteille et remarque qu'il en a déjà bu un peu plus du quart. S'il a bu tout ça aussi rapidement, ça risque probablement de le rendre très bientôt ivre.

- Je veux que tu t'excuses auprès de Cassie. Tu n'as pas à lui parler de cette manière.

Il revient sur ses pas pour être face à moi. Je recule un petit peu, pas vraiment sereine quand à la façon dont il pourrait réagir.

- J'en ai rien à branler de la manière dont je parle, pigé ? Maintenant retourne avec les autres et arrête de me faire chier.

Il fait demi tour et recommence à s'enfoncer dans la forêt. Je ne peux pas le laisser partir seul avec la bouteille. Je le suis donc et très discrètement, me faufile derrière lui et lui arrache la bouteille des mains. Il se retourne d'un coup, les sourcils froncés.

- Rends-la moi.

Je secoue la tête de gauche à droite.

- Ce n'est pas raisonnable. Je te la rendrais si tu retournes là-bas avec tout le monde.

- Je déteste me répéter alors je vais te le dire une deuxième et dernière fois et t'as intérêt à écouter, rends-moi cette putain de bouteille.

Il s'approche de moi alors je recule. Je recule tellement que je me retrouve le dos collé à un arbre, lui juste devant moi. Je tiens la bouteille dans mon dos, alors il ne peut pas l'atteindre.

- Donna... fait-il d'une voix plus grave que d'habitude.

- Non.

- Comment ça, « non » ? Écoute, j'ai pas envie de te faire du mal alors rends-la moi immédiatement qu'on en parle plus.

Je secoue une nouvelle fois la tête. Je suis peut-être complètement folle, mais je n'ai pas l'impression qu'il va me faire quoique ce soit. Il se penche pour que son visage soit à hauteur du mien et dit :

- Je ne suis pas vraiment patient, ce soir, et je pense que tu l'avais déjà remarqué.

Sans que je m'y attende, il tente de s'emparer de la bouteille que je tiens toujours dans mon dos, plaquant au passage son corps contre le mien. Et aussi étrange que cela puisse paraître, c'est loin de me déplaire. Je continue à tenir la bouteille pour ne pas qu'il l'attrape et rapidement, je sens qu'il ne tente plus vraiment de s'en emparer, mais il est plutôt en train de me regarder avec envie. Il est probablement déjà saoule, alors c'est une mauvaise idée d'imaginer quoique ce soit, mais bon... nos corps toujours collés l'un à l'autre, je n'essaye pas de le repousser.

- Je ne te la donnerai pas, je dis fermement.

- Ah ouais ?

- Oui.

- Ça m'allume que tu me tiennes tête.

Je fronce les sourcils.

- Comment ça ?

Et là, sans que je m'y attende le moins du monde, il plaque férocement ses lèvres contre les miennes. Je réagis instantanément en l'embrassant en retour, lâchant au passage la bouteille que j'entends tomber au sol, et place mes mains sur son torse. Il m'attrape la nuque avec une des siennes pour me rapprocher de lui tandis que nos langues se joignent et que nous continuons à nous embrasser avec fougue. Petit à petit, il descend vers mon cou, et commence à me suçoter la peau. Interloquée, je le repousse précipitamment et mets ma main là où ses lèvres étaient il y a quelques secondes.

- Qu'est-ce que tu fais ??

Il se marre.

- Bah des suçons. Fais pas comme si tu ne sais pas ce que c'est, Rhett t'en a fait un la semaine dernière.

- Mais il ne l'a pas fait aussi fort !

- Bah ouais chérie, avec moi tout est beaucoup plus fort qu'avec les autres.

Il arrive à me faire taire. Bon, au moins il me semble de meilleure humeur que tout à l'heure, c'est déjà ça.