Chapitre 25

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— Touche le, et tu auras à faire à moi, menaça Jules en bloquant l'attaque.

Son poing tenait fermement celui de l'assaillant de Louis. Ce dernier tourna un regard noir, colérique, vers lui.

— Ce petit con...

La main de Jules serra la prise sur l'avant-bras, arrachant une légère grimace au propriétaire. Son regard, toujours aussi foncé, détailla Jules.

Si s'attaquer à Louis n'était pas un problème, la carrure de Jules en était un. Il voulait écraser son poing dans la face de ce morveux, mais il ne tenait pas à se faire casser la gueule en retour. Pourtant, il ne se démonta pas et son poing gauche se dirigea sur la pommette de Jules.

Ce dernier accusa l'impact, surpris.

— Jules ! s'exclamèrent Louis et Mélanie, dans une parfaite synchronisation.

Son os était douloureux, mais rien de catastrophique. Le coup aurait été plus important si son agresseur avait utilisé sa main dominante : la droite, actuellement bloquée par Jules. Il n'était pas un adepte de la violence, mais de là à se laisser faire, non. Jules lâcha sa prise et son poing alla à son tour se fracasser dans la mâchoire de son attaquant.

Il recula sous le choc, se mordit la langue, lorsque ses dents claquèrent. Le goût de rouille du sang s'insinua dans sa bouche.

— Dégage de là, tout de suite !

Le ton de Jules était impérieux. Ses muscles crispés, les poings serrés, le regard menaçant, il fixait l'objet de sa colère.

— Espèce de merdeux ! s'exclama l'inconnu quittant le groupe, frottant sa mâchoire douloureuse.

Louis se précipita vers Jules, ses doigts venant caresser sa joue dans un geste soucieux.

— Ça va ?

— On rentre.

Jules se détourna, salua ses amis et partit d'un pas rapide dans les rues de la vieille ville pour retrouver le chemin de son véhicule. Louis, dont la culpabilité était à son maximum d'avoir ainsi gâché la soirée, salua le groupe d'un signe de main timide, le regard baissé. Il trottina pour rattraper Jules et se poster à ses côtés.

Malgré l'heure tardive, les rues étaient encore bruyantes, mais le silence entre eux était pesant. Ils longèrent la vieille prison, quittèrent la vieille ville, pour se retrouver sur l'une des artères principales de la ville, longeant la mairie. La rue, toujours à sens unique pour la soirée, était presque vide. Le calme reprenait ses droits.

Ils continuèrent de marcher en silence. Le regard de Louis fixait le sol, alors que ses doigts s'emmêlaient les uns aux autres et qu'il se mordillait la lèvre inférieure. La colère de Jules ne déclinait pas. Ses muscles toujours contractés.

— Je suis désolé, murmura Louis, hésitant.

Jules stoppa net sa marche à la suite des paroles du plus jeune. Il se posta face à Louis, dont le regard était toujours incliné vers le sol.

— Je n'aurais pas dû m'énerver, mais il a insulté ta sœur et j'ai vrillé. Ça m'a rappelé ce que j'ai vécu sans que personne réagisse et...

— Je suis pas en colère après toi, Louis.

Les doigts de Jules s'emparèrent de ceux de Louis pour qu'il cesse de les martyriser.

— Sûr ? interrogea-t-il, hésitant. Parce que j'ai encore gâché la soirée, et tu es tendu et...

— Je suis échauffé parce qu'il allait lever la main sur toi et que j'ai cru que je ne pourrais pas l'arrêter à temps.

— Oh !

L'engrenage des champs | BxBحيث تعيش القصص. اكتشف الآن