Une voiture traversait à vive allure l'intersection.
Des crissements de pneus déchirèrent le quartier.
Une mêlée de klaxons écorcha l'air chaud de l'après-midi.
Suivie d'une collision cataclysmique de métal, qui se froissa, se comprima.
Des feux d'artifice de verre éclaté.
Des boîtes métalliques éventrées.
Des moteurs relâchant un dernier soupir.
Un silence.
Un éternel silence.
Tout sembla en suspens.
J'avais cessé de respirer.
Les nuages avaient cessé de défiler.
Le vent avait cessé de murmurer.
Puis, le silence implosa.
Un hurlement à arracher le cœur.
Quelqu'un me bouscula.
Se précipita vers la masse enchevêtrée de carcasses métalliques.
Je demeurai figée.
Je ne sus réagir.
Je reculai d'un pas, voulant me terrer chez moi.
Un objet me fit trébucher.
Puis je tombai le cul.
Je repris mes esprits.
Je constatai le responsable de ma chute.
Un sac-à-dos.
Un sac-à-dos?
Une seconde.
Je levai les yeux, certaine de voir Gaël derrière moi.
Il n'y était point.
Oh. On m'a bousculée tantôt.
Je reportai mon attention sur les ruines métalliques.
Un garçon aux cheveux noirs s'acharnait à tirer sur une portière coincée.
Ses gestes étaient frénétiques.
Ses membres, tremblants.
Sa voix, désespérée.
Le bourdonnement s'estompa peu à peu dans mes oreilles.
Une à une, les pièces de la scène de destruction collatérale se remirent en place.
Le soleil me parut à nouveau briller.
Il faisait miroiter l'asphalte, les pièces métalliques arrachées, les débris de vitre.
Les nuages me parurent à nouveau flotter délicatement à travers l'atmosphère bleuie.
Les sons s'éclaircirent. Les syllabes formèrent des mots, puis des phrases... et des significations.
Mais le spectacle traumatisant devant moi, devant lui, demeura figé dans l'espace-temps. Je n'étais plus moi-même. Idem pour l'image du garçon impeccable, qui n'était plus; elle était fracturée à jamais. Je le savais.
– MAMAN...
Le garçon aux cheveux noirs avait parlé. Sa voix était brisée par l'impuissance. La détresse.
– MAMAN! hurla-t-il cette fois.
Encore ce son identique, ces deux syllabes qui m'arrachèrent le cœur.
Et l'auteur de cette violence...
Je rencontrai enfin le regard fou de Gaël.
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Au-delà des mots
Teen FictionMon prénom est Romane, mais tout le monde m'appelle Romy - et je déteste ça. Mais je n'ai jamais osé le dire à personne, parce que... vaut mieux éviter les vagues, non? Un jour tout a basculé. À l'aube de mes 12 ans, je me suis donc retrouvée avec m...