𝔸 𝕤𝕥𝕒𝕣 𝕝𝕠𝕧𝕖 -ℕ𝕖𝕨𝕥𝕞𝕒𝕤

Chapitre 7

Mes amis n'en croient pas leurs oreilles. Ils me regardent de leurs yeux ébahis, la mâchoire pendante, les sourcils haussés. Je ne saurais comment interpréter cette réaction. Ils sont assis sur mon canapé et ne bougent plus. Moi qui voulais leur demander conseil, je crois que je me suis trompé. Minho est le premier à retrouver l'usage de la parole et me demande : « Attends, t'as dit que c'était pour quoi, déjà ? » Je compte répondre, mais Chuck me devance joyeusement : « Je sais, je sais ! C'est pour que sa carrière soit plus lancée ! C'est vrai ! Regardez Justin Bieber avec Selena Gomez ! Des milliers d'articles ont été rédigés et des milliers d'internautes ont pu se pencher sur eux ! Cette idée vient forcément de son producteur, Janson. J'ai regardé sur Google, il paraît que c'est un homme froid et ferme, mais il est directeur de dizaines de maisons de disques connues dans le monde entier ! Il a lancé les plus grands dans le monde de la musique comme du cinéma !

- Justement, arrête Minho, avec un producteur pareil, pourquoi est-ce qu'il a besoin de plus de visibilité ? Il y a un truc qui cloche... rien n'est logique ! Et ne me dites pas que je deviens parano !

- Et alors ? fait Teresa. On ne sait rien de sa vie comme des parties privées de sa carrière. Il a peut-être des soucis. Le monde des artistes est sans pitié et aléatoire. On te célèbre un jour et on t'abat le lendemain.

- Peut-être, mais là, Newton n'est pas encore dans le "lendemain" ! Ce type est super connu ! Tout le monde écoute sa fichue musique ! Même les ours polaires, je te parie ! Alors, expliquez-moi pourquoi il aurait besoin de cette rumeur à la con ! Depuis quand c'est un point positif d'être gay, dans le show-business ?

- Il a raison sur ce coup là... admet Chuck. Pleins de stars ont vu leur carrière ruinée à cause de leur orientation sexuelle. On retire les demandes de rôles, ne regarde plus leurs films, n'écoute plus leur musique et proclame leur boycott !

- Tout cela sonne faux, je l'entends bien. m'introduis-je. Mais Newton semblait sincère et inquiet pour lui. Il n'avait rien d'un manipulateur. Je ne pense pas qu'il fait ça par simple envie.

- C'est sûr, approuve Minho, s'il voulait que Tom le saute, il aurait suffit qu'il le lui demande. Après tout, c'est une rock star mondialement connu, tout le monde est à ses pieds !

- Newton n'a jamais encore eu de petit ami... rougis-je. Toute piste ne concernant pas sa carrière est écartée. »

Teresa hoche lentement la tête et je la vois sourire :« Très bien. Alors maintenant, prête-toi à ce jeu. »

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Je rêve, assis sur mon banc, sous le feuillage des arbres, dans le calme. Si je suis à l'abris du soleil, je ne suis pas à l'abris des regards. On me fixe, me pointe du doigt et me prend en photo. Mais je commence à m'habituer à cette présence continue. En réalité, elle ne m'inquiète plus vraiment, maintenant que Newton est entièrement impliqué dans la situation et à mes côtés. Je me laisse d'ailleurs bercer par sa voix que diffusent mes écouteurs. Elle est si douce.

I can't say I'm surprised anymore
I mean, I felt it all, I felt it all
When you come crashing down

Who's supposed to save you now?

When you're out here wylin'
Phone buzzing on silent
And you don't give a fuck what your man think
Riding out the wave 'til the sun hit
'Cause you're out here wylin'
Phone buzzing on silent
Living out a life that you can't keep
It's hard to settle down when you need me

Need me

« Hey, Tommy ! »

Je cligne des yeux et aperçois Newton marcher en ma direction. Il a un gigantesque sourire et des joues rouges, que je ne saurais dire fraîchement rosies par le vent ou par la timidité. Je déglutis et réponds : « Sa... Salut... » Il s'assoit à mes côtés et scrute l'écran de mon portable. Il rit en reconnaissant la couverture de son album : « C'était un sacré boulot, celui-ci. Je n'en voyais plus la fin. » Je souris dans un petit rire. Je ne remarque pas tout de suite la foule nous encercler, je suis bien trop occupé à songer à la présence du blond à ma gauche. Je ne la vois que lorsque j'entends des gloussements et des murmures indiscrets. Et je panique. C'est la deuxième fois seulement que l'on nous trouve ensemble. Que sommes-nous supposés faire ? Dire ? Newton me chuchote : « Es-tu d'accord pour une première pratique ? » J'hoche faiblement la tête, mes tympans sont envahis par l'agaçante mélodie de mes battements de cœur. Son visage se rapproche du mien. Je sais que le geste n'est pas aussi lent que je le perçois. En revanche, il est doux. Et ce jusqu'à ce que Newton scelle nos lèvres. Il n'exerce aucune pression désagréable ni forcée, il m'embrasse comme un homme embrasse son compagnon de vie, comme s'il souhaitait simplement me rappeler qu'il m'aimait. Et je fonds de bonheur et de plaisir. Je n'ai jamais encore été embrassé, on ne m'a jamais encore montré tant de douceur. Je me sens bien. Trop, bien. J'ai l'impression d'être transporté dans un nouvel univers, une tendre utopie que je n'avais jamais encore découverte. Je réponds timidement à son baiser, l'embrasse aussi doucement que lui. Je ne veux rien n'exagérer, je veux l'embrasser comme vieux un couple le ferait, un couple qui ne connaît que trop bien le goût des lèvres de l'autre. Lorsque nous nous séparons, Newton ne peut s'empêcher de sourire et rougit : « Je te remercie... pour tout. » Mon cœur s'emballe à son murmure. Sa voix est à la fois si pure et si sensuelle. Elle me procure des centaines de milliers de frissons.