Chapitre 14 : Ennemi commun

625 41 9
                                    

Maeve était toujours profondément endormie à l'infirmerie. Shuri avait veillé à ce que son organisme élimine complétement le sérum et avait réduit la dose de sédatif qui coulait dans ses veines.

Les Avengers, qui ne gardaient aucune rancœur contre elle après son épisode psychotique, étaient venus veiller sur elle tour à tour. Même Bucky avait fait le déplacement. 

Le soldat ne savait pas trop quoi faire, seul dans cette chambre, avec une jeune fille comateuse qui ne pouvait ni l'entendre ni lui parler.

Le docteur Raynor avait insisté pour qu'il passe du temps avec elle et qu'il lui présente ses excuses. Soit disant que ce serait un premier pas vers sa propre guérison. Autant il faisait confiance à la psychologue, autant cette idée lui paraissait absurde.

Le voilà donc dans la chambre seul face à lui-même. Combien de temps était-il censé rester ?

Il ne pouvait décemment pas repartir maintenant mais qu'est ce que pouvaient bien faire les autres quand ils venaient ?

Il vit un exemplaire du New-York Times posé sur le coin de la table de chevet. Surement une idée de Peter de lui faire la lecture. Il n'y avait que lui pour avoir des idées pareilles. Franchement qu'est ce qu'elle pouvait bien en avoir à faire de l'actualité ? Ce n'était même pas son époque. Il jeta négligemment le journal là où il l'avait trouvé et s'affala dans le fauteuil près de la fenêtre.

Bon... Tant qu'à être ici autant que cela serve à quelque chose... Il soupira et rapprocha son siège du lit.

- Bonjour. Hm... Il se râcla la gorge et vérifia d'un coup d'œil que la porte était bien fermée. Inutile que quiconque assiste à cette mascarade.

- Je suis venu voir si tu allais bien mais visiblement tu... Enfin tu dors encore donc... Hm.. Shuri pense que tu ne devrais pas tarder à reprendre connaissance... Oh c'est Bucky aufaite. 

Il grimaça rien qu'en imaginant à quel point il devait avoir l'air ridicule actuellement.

- Le Docteur Raynor pense que je t'en veux parce qu'on se ressemble. C'est débile. Mais je dois avouer qu'elle est plutôt douée alors je vais lui laisser le bénéfice du doute. 

La voix de Bucky s'était faite plus calme, plus posée. Il regardait fixement le bout de ses chaussures et maintenant qu'il était lancé, l'exercice lui paraissait beaucoup plus facile.

- Je voulais te dire que j'étais désolé pour ce qui t'étais arrivé quand tu étais petite... Ça a du être affreux. Et... Je suis désolé d'avoir été aussi dur avec toi. Je crois que le plus difficile c'est de savoir que je n'ai pas été le dernier à qui ils ont fait subir ça... J'aurai voulu l'être, sincèrement. 

Il posa son regard sur la jeune fille paisiblement endormie, sa poitrine montait et descendait à un rythme régulier, elle avait l'air si tranquille.
Personne n'aurait pu imaginer en la voyant ainsi qu'elle avait faillit détruire la moitié du bâtiment il n'y a pas si longtemps.

Les yeux bleus du soldat détaillèrent chaque centimètre carré de son visage. De ses légères tâches de rousseur au galbe de ses lèvres, tout semblait avoir été assemblé pour former l'ensemble le plus harmonieux possible. Il se rappela la nuit où il l'avait porté inconsciente jusqu'au laboratoire de Banner. Déjà là, il avait été hypnotisé par la pureté qui se dégageait d'elle. Comment un être à l'apparence aussi innocente avait-il pu être torturé ? Comment ses mains si fines et si graciles avaient-elles pu donner la mort ? Ce n'était pas contre elle qu'il aurait du diriger sa colère mais contre leurs bourreaux communs.

Tout à ses pensées, Bucky n'avait pas remarqué que les paupières de la jeune fille s'étaient mises à tressauter et que sa respiration s'était accélérée.

After The EndOnde histórias criam vida. Descubra agora