Chapitre 11

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Il ne neigeait plus. Paris était plongé dans le silence.

Chat Blanc n'aimait pas ça. Il voulait du bruit. Il voulait des sourires. Il voulait la main de Marinette dans celle de Chat Blanc.

Il en avait assez de tous ces regards terrifiés et immobiles. Personne ne voulait plus parler à Chat Blanc. Ça le rendait triste. Il était souvent triste.

Il se faufila par une minuscule fenêtre invisible, une fenêtre par laquelle s'échappaient parfois quelques papillons. Il tomba au milieu de centaines d'entre eux, des centaines de papillons blancs qui s'envolèrent autour de lui quand il atterrit.

Il était chez lui.

Il allait faire ce qu'il aurait dû faire il y a déjà plusieurs semaines. Marinette l'avait distrait un temps. Avec Marinette, il avait retrouvé un peu d'avant. Il n'avait d'abord pas compris pourquoi elle ne l'embrassait plus ; pourquoi elle ne l'appelait plus « Mon prince » ; pourquoi elle ne lui tenait plus la main. Pourquoi elle ne se comportait plus comme avant.

Mais Marinette l'aimait bien, et il faisait chaud chez elle. Elle lui avait donné un pull. Un pull Gabriel, que lui-même s'était donné sans le savoir à lui-même... Quelle ironie.

Mais la Marinette de ce monde était comme tout le monde : elle ne comprenait pas. Il pensait qu'en étant gentil, en la protégeant, elle lui donnerait son Miraculous. Mais elle ne comprenait pas.

Il aurait pu prendre ses boucles d'oreilles par la force, mais il n'avait pas réussi. Il n'avait pas osé. Son regard était comme celui de Chloé, figée et recroquevillée sur son lit, au milieu des débris. Comme celui d'Alya, immobile et blottie dans les bras de Nino, dans un appartement en ruines.

Marinette lui avait lancé un regard terrifié.

Heureusement, elle n'aurait plus peur de lui. Il allait faire ce qu'il avait à faire, en mettant fin à la source de celui qui l'avait empêché d'être avec Marinette, celui qui l'avait maudit avec ces pouvoirs destructeurs. Parfois, il sentait qu'il essayait de joindre ce super-vilain hors de contrôle. Il essayait de le contrôler comme avant. Comme il l'avait fait toute sa vie. Mais Chat Blanc n'allait pas l'écouter. Chat Blanc allait sauver le monde.

Chat Blanc allait mettre Gabriel Agreste hors d'état de nuire.

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Il ne neigeait plus, mais le phare de la tour Eiffel balayait de son faisceau lumineux un ciel de plomb quand, vers minuit et demi, Ladybug posa pied sur le toit de l'hôtel particulier des Agreste.

Elle était seule. Bunnyx avait plongé dans son terrier pour éviter que son corps ne se désintègre au-delà de toute réparation possible. Elle lui avait malgré tout expliqué que depuis son terrier, elle avait vue sur tout – et que ça lui permettrait de revenir dans le temps en cas de problème.

« Je t'ai à l'œil, Minibug ! » avait-elle déclaré avant de disparaître.

Ladybug ne voyait pas quel problème majeur elle pouvait rencontrer en s'infiltrant dans le manoir Agreste, mais elle ne pouvait pas dire que ça l'enchantait non plus d'effectuer cette enquête seule. Tout cela manquait singulièrement de mauvais jeux de mots et de tentatives plus ou moins réussies de flirt. Bref, il lui manquait Chat Noir.

Elle secoua la tête. Non. Elle allait le sauver, et tout redeviendrait comme avant.

Le raisonnement de Marinette avait été simple : qu'est-ce qui, à part l'amour qu'il portait à Ladybug, aurait pu susciter une émotion suffisamment forte chez Chat Noir pour qu'il se fasse akumatiser ? La réponse n'était pas simple à trouver. Le Papillon akumatisait les gens pour tout et n'importe quoi. Et puis, même s'il semblait désinvolte, Chat Noir dissimulait toutes ses traces.

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