Chapitre 1

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Ce jour-là, il avait neigé sur Paris. C'était un fait assez rare pour le souligner, d'une part à cause du phénomène météo, ornant Paris d'un charmant manteau blanc ; d'autre part à cause de l'humeur bien meilleure des Parisiens face à cette occasion.

Seule une certaine super-héroïne, obligée de patrouiller Paris qu'il pleuve, vente ou neige, n'était pas à la fête. Deux raisons étaient en cause : le froid glacial qui la gelait jusqu'aux os, et la nuit atroce qu'elle avait passé la veille.

Splorf !

Troisième raison : la boule de neige que Chat Noir, le partenaire de ladite héroïne, venait de lui jeter en pleine figure.

« Chaton ! grogna Ladybug.

-Quoi ? C'était pour te réveiller, ma Lady !

-Je suis réveillée ! grommela-t-elle.

-Tellement réveillée que tu n'as pas remarqué le Chat Noir sur la neige blanche. Si le froid t'engourdit tant que ça, Bugynette, tu peux venir te réchauffer dans mes bras ! »

Ladybug leva les yeux au ciel. Heureusement que Chat Noir était là pour relever l'humeur du duo, même si le fait d'être aussi remarquable, avec son costume noir face à la couche blanche enveloppant Paris, n'aidait pas son ego déjà immense.

« Je me sens plutôt allergique aux poils de chat, aujourd'hui, répliqua-t-elle. Surtout à ceux qui me lancent de la neige à la figure.

-Tu as tort, ma Lady, m'essayer, c'est m'adopter. Enfin... » soupira-t-il.

Il s'installa confortablement près d'une cheminée, et invita Ladybug à faire de même. Le conduit produisait une agréable chaleur et elle se surprit à fermer les yeux pour mieux en profiter.

« ...Puisque tu n'as pas voulu de mon câlin salvateur, tu peux encore me confier ce qui t'ennuies, pas vrai ? »

Ladybug esquissa un sourire. Elle devrait houspiller Chat Noir pour l'inviter à la paresse en pleine patrouille, mais la chaleur du conduit de cheminée et sa gentillesse muselèrent sa conscience professionnelle. Ces temps-ci, les Akumatisés s'étaient fait plus rare ; Paris était plus calme ; le quotidien plus doux. Finalement, elle n'avait pas de raison d'être énervée.

On était loin, très loin de ce qui s'était passé la nuit dernière.

« Désolée, chaton, j'ai juste... très mal dormi, finit-elle par s'expliquer.

-Insomnies ?

-Paralysie du sommeil.

-Oh. »

Le ton de Chat Noir indiquait qu'il était au courant d'en quoi consistait le problème. La paralysie du sommeil était une hallucination, lorsqu'on se trouvait à la frontière entre le sommeil et la pleine conscience. Ladybug – ou plutôt, Marinette – n'en avait jamais souffert jusqu'à présent.

Elle ne savait plus réellement quand elle s'était endormie. Elle était là, à coudre ce béret pour Adrien, un travail qui lui prenait tout son temps. Elle avait dû s'assoupir par mégarde, affalée par son bureau. Peut-être cela expliquait-il ce dont elle avait rêvé.

Sa nuit avait commencé avec de drôles de rêves, des rêves furtifs et désagréables, venant la titiller avec des images insaisissables mais qui avaient suscité en elle un sentiment désagréable. Paris sous l'eau. Une fille avec des oreilles de lapin qui criait son nom. Une explosion.

L'image avait été si insupportable qu'elle s'était réveillée en sursaut ; et c'était là qu'elle les avait vus.

Deux grands yeux bleus. Une silhouette blanche et fantomatique. L'hallucination était si réelle qu'elle avait l'impression de sentir une main sur sa joue – et une main glissant lentement, très lentement vers ses boucles d'oreilles...

Blanc comme neige - Miraculous LadybugWhere stories live. Discover now