Chapitre 8

952 112 53
                                    

Ce soir-là, Chat Noir ne revint pas.

Marinette, emmitouflée dans un plaid, attendait sur sa terrasse – mais la neige s'était remise à tomber et Chat Noir ne se montrait pas.

« Marinette. »

Elle ne répondit pas. Sa voix ressemblait à celle de Chat Noir – mais le ton était trop morne pour qu'elle fût autre chose que celle de Chat Blanc.

« Rentre. Tu vas avoir froid. »

Marinette resta silencieuse.

« Je ne veux pas que tu aies froid. »

Elle entendit quelques pas discrets sur la neige, avant de distinguer l'ombre d'une écharpe qui s'apprêtait à être maladroitement enroulée autour de son cou. Marinette fit un geste pour empêcher Chat Blanc de terminer son mouvement.

« Je n'ai pas besoin d'une écharpe, Chat Blanc. »

Elle marqua une pause.

« J'ai besoin de réponses. »

Chat Blanc se figea, toujours aussi impassible, mais Marinette soutint son regard. Il était proche – aussi proche que lorsqu'elle avait fait semblant de l'embrasser.

C'était la seule solution qui lui était venu à l'esprit quand elle avait entendu des pas dans les escaliers, juste à la fin du combat. Quel autre moyen avait-elle ? Chat Blanc était là, à deux doigts d'être découvert ; alors elle l'avait attiré contre elle, fermé les yeux, et prié pour ne pas avoir l'air trop suspecte.

Chat Blanc s'était laissé faire – mais Marinette avait senti son cœur s'accélérer contre sa poitrine ; tout en ressentant elle-même une véritable avalanche de sensations. Des sensations familières.

Lorsqu'elle avait enroulé ses bras autour du cou de Chat Blanc, elle avait eu la sensation d'avoir déjà connaître ces épaules et cette peau. Quand elle avait senti le cœur de Chat Blanc contre le sien, elle avait eu l'impression d'avoir déjà ressenti ce « boum-boum » familier. Quand Chat Blanc, par réflexe, avait posé ses mains sur ses hanches, elle avait eu l'impression de se souvenir de ce toucher.

C'était ridicule. Elle n'avait jamais échangé une étreinte pareille avec personne.

Mais au-delà de ces sensations, ce qui dérangeait Marinette était comment son propre cœur s'était emballé. Comme si elle était...

Non. Ça ne pouvait pas être possible. On ne pouvait pas avoir des sentiments pour quelqu'un qu'on ne connaissait que depuis quelques semaines – encore moins quand la personne en question avait failli anéantir Monsieur Pigeon.

C'était encore plus étrange que ça – comme si cette étreinte subite avait réveillé en elle un souvenir lointain, un écho dans sa mémoire qui remontait à la surface après des années d'hibernation.

Comme si, dans une autre vie, Marinette avait été amoureuse de Chat Blanc.

Quelque chose ne collait pas – et pour une raison inconnue, Marinette avait l'intuition que l'absence de Chat Noir avait tout à voir avec la présence de Chat Blanc sur son balcon. Devant le regard de l'Akumatisé, Marinette serra les lèvres.

« J'ai besoin de savoir qui tu es. J'ai besoin de savoir d'où tu viens. J'ai besoin de savoir pourquoi le Papillon ne te contrôle plus. »

Chat Blanc continua à la toiser placidement.

« Pourquoi Ladybug n'est-elle pas venue t'aider ? »

Où est-ce qu'elle avait échoué ? Elle se leva brusquement, hésitant puis effleurant la joue, le grelot, les oreilles de Chat Blanc à la recherche d'un potentiel indice.

Blanc comme neige - Miraculous LadybugDonde viven las historias. Descúbrelo ahora