Chapitre 2

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Le cœur de Marinette battait à tout rompre, la paire de ciseaux toujours logée au creux de sa manicle. L'instinct de survie ne lui laissait pas le temps de réfléchir sur le nom que le nouveau venu avait employé pour se désigner.

Chat Blanc.

Le ton qu'il avait employé pour se présenter était égal, presque froid. Aussi froid que la neige. Elle ne distinguait toujours pas à quoi pouvait ressembler l'inconnu, mais elle n'arrivait toujours pas à deviner ses intentions. Le souffle qu'elle sentait contre ses boucles d'oreilles, exactement comme lors de son cauchemar, ne l'aidait pas à se calmer.

Elle resserra ses doigts autour des ciseaux, prête à riposter à tout instant, quand soudain...

« Tu m'as tellement manqué ! »

En un éclair, le nouveau venu avait pivoté, et Marinette se retrouva subitement serrée contre une poitrine inconnue, mais étrangement familière. Le ton n'était plus froid du tout. Au contraire.

Marinette se sentit plus troublée que jamais, mais ses plusieurs mois d'expérience en tant que super-héroïne lui permirent de ne pas oublier la prudence la plus élémentaire, dont la première règle était : ne pas serrer quelqu'un contre soi tant qu'on n'avait pas vu son visage.

« Lâchez-moi ! On ne se connaît pas et vous... »

Ses mots allèrent se perdre quelque part dans la neige quand l'inconnu, qui en dépit de sa force l'avait laissée s'arracher à son étreinte, se dévoila à elle dans toute sa splendeur.

A vrai dire, l'immensité blanche qui enveloppait Paris le rendait difficile à percevoir. Et pour cause, tout était blanc chez lui : son costume, ses cheveux, sa peau. Seuls ses yeux bleus, animés d'une lueur indéfinissable, permettaient de le voir au milieu de la neige, comme s'il cherchait à se faire oublier. Ses yeux bleus, et du rouge, jaillissant de sa main. Du sang.

Marinette ne réalisa même pas qu'elle avait déjà abaissé ses ciseaux quand elle murmura :

« ...vous êtes blessé.

-Oh, ça ? Ce n'est rien. J'étais tellement pressé de te revoir que j'ai dû poser la main sur du verre brisé par erreur. » répondit le nouveau venu avec désinvolture.

Il s'approcha d'elle prudemment, avançant sa main ensanglantée vers elle.

« Ce n'est pas grave. C'est une couleur qui me fait penser à toi, Marinette.

-Vous... Tu ne peux pas rester comme ça, enfin ! » s'écria-t-elle avant qu'il ne puisse la toucher.

Beaucoup trop d'informations se bousculaient dans le cerveau de l'adolescente à ce moment précis – mais si son instinct de super-héroïne l'appelait à la prudence, il l'appelait également à passer à l'action quand elle voyait quelqu'un en danger. La blessure du nouveau venu – non, de Chat Blanc – avait l'air sérieuse.

Ayant l'impression de voir Tikki fortement désapprouver depuis l'endroit où elle s'était refugiée depuis que l'inconnu avait débarqué, Marinette s'entendit malgré tout déclarer :

« Reste ici, je vais chercher de quoi te soigner. »

A sa grande surprise, l'inconnu acquiesça. Marinette passa par la trappe lui permettant de regagner sa chambre et Tikki surgit en traversant le mur.

« Marinette, ce garçon...

-Je sais. Je pense à la même chose. »

Marinette marqua une pause, sortant d'un tiroir le désinfectant et les pansements qu'elle réservait habituellement à ses petites blessures de couture.

Blanc comme neige - Miraculous LadybugTahanan ng mga kuwento. Tumuklas ngayon