Celui qui sait

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Un homme. Une femme. Un bébé. Le début de la vie d'Azaran commença comme pour tout le monde, entouré de ses parents. Eliora était une femme absolument magnifique, la plus belle femme que j'avais jamais vue de toute ma vie, plus belle que Diane, qu'Ayala. Elle avait de longs cheveux blonds, presque blancs, et des yeux bleus très familiers, je savais maintenant de qui Azaran, et donc moi, tenions cette fabuleuse couleur d'iris. Son âme sœur, Kabira, avait les yeux dorés que Diane avait hérités et des cheveux de jais coupés courts. Il avait un corps musclé et puissant. Azaran avait hérité de la beauté surnaturelle de sa mère.

Eliora regardait avec fascination l'enfant qui dormait dans ses bras.

— Il est magnifique. Si beau, si petit, si innocent, souffla-t-elle.

Kabira enlaça sa femme et posa ses yeux incandescents sur son fils.

— Il aura un grand avenir, je le sens, continua-t-elle.

Elle déposa un baiser sur le front de son bébé.

— Azaran, « celui qui sait » ...

Je continuai de voir la vie d'Azaran se dérouler sous mes yeux, je sentais ce qu'il sentait ; voyais ce qu'il voyait, ressentais et pensais tout ce qui lui passait par la tête. Azaran se révéla être un Elevide tout à fait extraordinaire. Il ne savait pas encore marcher qu'il maitrisait déjà la majeure partie de ses pouvoirs. Il avait une vision du monde très adulte, très mûre pour un si jeune enfant. Et Eliora était si fière de lui, elle était tout bonnement fascinée par cet enfant, son fils. Et cet amour était réciproque, Azaran aimait profondément sa mère, plus que tout au monde. Il n'était, par contre, pas très proche de son père, mais cela ne lui manquait pas, sa mère lui apportait tout ce dont il avait besoin.

Je vis aussi sa grande sœur, Aurane, c'était une jeune fille aux longs cheveux noirs et aux yeux dorés, comme son père. Elle avait un esprit rebelle et indépendant, à l'inverse d'Azaran, qui était très calme. Il l'aimait aussi, mais ils ne se voyaient pas souvent, Eliora et sa fille ne s'entendaient pas, elles étaient bien trop différentes.

Azaran grandit baigné dans l'amour de sa mère, elle lui apprenait tout ce qu'elle savait, lui enseignait tout de leur monde et de leur nature. Azaran en redemandait toujours davantage, sa soif de savoir ne semblait pas connaitre de limite.

Azaran n'avait que très peu d'amis de son âge. Déjà parce qu'étant immortels, il était très rare que les Elevides aient des enfants en bas âge en même temps, surtout qu'Azaran était né très tôt dans l'histoire de leur monde. Mais les rares enfants qui avaient son âge l'évitaient, ils avaient peur de lui, peur de son intelligence et de son âme ancienne et sage.

Un jour, alors qu'Azaran devait avoir 4 ans, sa mère l'emmena au Temple, Le Temple, celui dans lequel Azaran emmènera, plus tard, les enfants Elevides après avoir détruit le monde. Le Temple dans lequel nous nous étions réfugiés après la bataille de Saem.

Eliora tenait son fils par la main, elle lui expliquait tout sur leurs croyances, leurs légendes, et les divinités de leur monde. Azaran écoutait religieusement sa mère. Puis Eliora s'arrêta devant une statue, la même devant laquelle Azaran m'avait parlé il y a quelques mois, constatai-je avec un frisson.

— Notre monde, mon chéri, est gouverné par des lois ancestrales, que nous ne pouvons braver, même si nous sommes d'une force et d'une puissance sans limites. Mais nous ne sommes pas tout puissants, Azaran, ne l'oublie pas. Il y a quelque chose, une puissance, qui nous domine, nous l'appelons Univers. C'est cette force qui fait que les choses sont ce qu'elles sont. Face à cette force, nous ne sommes rien.

Azaran trouvait cela très étrange, il existait alors quelque chose ou quelqu'un d'encore plus puissant que leur peuple ! Impossible...pourtant, il croyait sa mère.

L'Appel de l'Ancien Monde - Tome 2 : Les Larmes d'ArgentOù les histoires vivent. Découvrez maintenant