Les Elevides

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"Remember who we were."

Des cris fusèrent dans toute la salle, mais le silence revint très rapidement tant le désir d'en apprendre davantage était grand en nous.

— Pour que vous puissiez comprendre le présent, je dois vous raconter le passé. Le passé de notre monde, de mon peuple et donc, du vôtre. Revenons 500 000 ans en arrière, au début de tout. Par je ne sais quel miracle, notre monde et notre belle planète virent le jour, et dans le même temps, notre race apparut, les Elevides. Ils étaient huit. Quatre hommes et quatre femmes. Ils sont les premiers de notre peuple, les huit originels, comme nous les appelions. Immortels, et extrêmement puissants, ils ont conquis ce monde en très peu de temps, et ont très vite compris qu'ils étaient tout puissants. La plus puissante d'entre eux, celle qui était leur chef, s'appelait Eliora Darkhane. Elle était aussi belle que forte. Elle était notre mère à tous, la mère de tout. Mais bientôt, certains des huit furent dévorés par des sentiments négatifs, qui les détruisaient à petit feu, et mettaient en péril l'équilibre de leur monde, des sentiments comme la jalousie, la colère, la haine... Ils se sont très vite rendu compte qu'ils étaient trop puissants, trop imprévisibles. Leur pouvoir démentiel, mis en de mauvaises mains pouvait causer la ruine de leur monde. Alors ils décidèrent de se dissocier, littéralement, de ces sentiments. Eliora, avec une magie puissante, créa une entité pour contenir tous les sentiments négatifs de ce monde, ne laissant en nous que les bons. Cette Entité fut bannie. C'est ainsi que naquit notre peuple. Une race parfaite, immortelle, sans défauts physiques et moraux. La perfection absolue. Nous vîmes le jour, nous, les Elevides.

Des sentiments divers et variés se bousculèrent dans ma tête. Avant que je n'aie pu me rendre compte de tout ce que cela signifiait, Ayala reprit :

— La laideur, la méchanceté, la haine, la jalousie, la peur n'existaient pas dans mon monde. Nous étions tous forts, beaux et profondément bons. Nous étions agiles et savions nous battre, mais étant pacifistes, nous n'avions jamais eu besoin de créer des armes. Mirages et Guerriers n'existaient pas, nous étions les deux et possédions tous une puissance aussi grande que celle de Sara, voire plus encore. Il y avait, évidemment, des Elevides plus puissants que d'autres, comme les huit originels, mais nous étions tous invincibles. Notre sang avait la couleur de l'argent le plus pur, il n'était pas rouge comme le vôtre aujourd'hui. Le rouge est la couleur de la mortalité, et la couleur argent est son opposé. Nous étions immortels. J'ai revêtu un charme pour éviter de vous effrayer, mon physique, la carnation de ma peau, ne ressemble pas à la vôtre.

Elle s'arrêta et nous dévoila sa véritable apparence.

J'eus un mouvement de recul, tandis qu'un murmure surpris parcourut l'assemblée. Sa beauté était incomparable. Inhumaine. Inimaginable. Je parcourus du regard les veines argentées qui couraient sous sa peau, ses yeux, encore plus impressionnants, vous clouaient sur place d'un simple regard. Elle était si pâle qu'elle en était presque translucide. Une lumière éblouissante semblait s'enrouler autour d'elle et la recouvrir entièrement.

Je portai une main à ma bouche. Incapable de parler, je me contentai de la contempler encore et encore.

— Voilà la genèse de l'Ancien Monde. Mais pour comprendre la raison de sa chute, je vais devoir vous raconter l'histoire d'une des personnes de votre monde.

Elle me fixa avec intensité. Je savais déjà de qui elle allait parler et me préparait à entendre la vérité.

— Je vais vous dire qui est Azaran.

Mon cœur battait la chamade, des larmes me picotèrent les yeux.

— Eliora Darkhane, la mère de tout, la plus puissante des Elevides, eut un enfant, avec son âme sœur, Kabira. Elle lui donna le prénom Azaran, « celui qui sait » en Elevide. L'enfant, d'une beauté et d'une force incomparable, devint bientôt le plus puissant Elevide de la planète, seul restait sa mère pour le surpasser. Eliora l'aimait d'un amour sans faille. Et lui l'aimait tout autant. Il ne savait pas encore marcher, mais il était déjà capable de réduire une ville entière en cendres. Aujourd'hui, dans votre monde, ce pouvoir aurait suscité la peur, pas chez nous. Eliora était si fière de son fils. La mère des Elevides avait également une fille, plus âgée qu'Azaran, Aurane, mais elle éprouvait une affection toute particulière pour son fils.

L'Appel de l'Ancien Monde - Tome 2 : Les Larmes d'ArgentOù les histoires vivent. Découvrez maintenant