Des jours ont passé et cela fait maintenant des mois que c'est la guerre froide entre mère Aïda et moi. À ma grande surprise, c'est ma mère qui est devenue sa meilleure amie. Je les entends parler au téléphone presque tous les jours. Ça me rend perplexe. Je veux dire comment tu peux détester une personne et être la meilleure copine de sa mère. C'est étrange.

Fatima a accouché d'un petit garçon très mignon qu'on a pu voir en vidéo. Ils l'ont appelé Mouhamed et mon mari a été très ému ce jour-là en apprenant qu'il était l'homonyme.

On a fêté nos un an de mariage avec Mouhamed. Nous sommes allés à Ziguinchor, je n'y étais jamais allée et je ne voulais pas sortir du pays. C'était une semaine de passion, d'amour, d'évasion. C'était vraiment les meilleurs jours de ma vie. J'ai pu m'éloigner du stress de Dakar. Je croyais qu'on avait atteint notre limite d'attachement et d'amour avec Momo mais nous nous encore plus rapprochés, nous sommes encore plus amoureux qu'on ne l'a jamais été. Je ne sais pas ce que je ferai sans lui.

Mais tout cela n'a duré qu'un laps de temps. Un mois après notre retour sur Dakar, j'ai appris que j'étais enceinte de quelques semaines. J'étais super heureuse pour nous et Momo l'était encore plus mais j'appréhendais. J'avais peur de faire quoique ce soit ne voulant pas perdre le bébé une nouvelle fois. Malheureusement deux mois plus tard, j'ai commencé à avoir des nausées graves dans la nuit et je saignais énormément. J'ai réveillé mon mari en panique et une fois à la clinique, le docteur nous a dit que j'avais perdu le bébé. Encore une fois.

Je n'ai pas pleuré. Je n'ai rien fait. C'était prévisible, je le sentais au fond de moi. Je savais que ce bébé n'allait pas naître. Évidemment que j'ai mal, j'ai énormément mais qu'est-ce que j'y peux ? C'est la décision d'Allah c'est tout. On veut tellement avoir un enfant et même si je n'ai plus d'espoir, cela arrivera quand Allah le décidera.

Cette fois j'ai perdu énormément de poids. Je n'avais plus d'appétit et ça se voit sur mon corps. Momo croit que je déprime. C'est peut-être le cas. En tout cas, je ne vais pas essayer de tomber enceinte avant longtemps. C'est si pour revivre ça, merci.


Point de vue Mouhamed

J'arrive à l'entreprise de Mamadou après le boulot du samedi. Le père de Soukeyna veut fusionner son entreprise d'hôtellerie avec la mienne même si je ne vois pas le rapport. Je lui ai maintes fois dit que je n'étais pas intéressé mais vu que Soukeyna ne veut pas diriger la société, il m'a intimé de gérer la direction lorsqu'il prendra sa retraite.

Je le trouve dans son bureau avec son assistante qui nous laisse après m'avoir salué. Elle avait un sourire malicieux collé à ses lèvres. Quoiqu'il puisse se passer entre eux deux, ce n'est pas mes affaires.

- « Tu n'as pas l'air d'être dans ton assiette » remarque mon beau-père

Je m'assois sur le canapé en face de lui et souffle bruyamment.

- « Je m'inquiète pour Keyna. Cette nouvelle fausse couche l'affecte bien qu'elle ne le fait croire. Elle se renferme sur elle, elle est toujours dans son coin maintenant. Je ne sais plus quoi faire » dévoilé-je

- « C'est dur de perdre un enfant. Effectivement je l'ai appelée hier et elle n'avait pas l'air d'être dans son assiette. Une mère aurait été ce qu'il fallait dans ces moments mais malheureusement Aminatou ne pense qu'à elle »

- « Je ne veux même pas qu'elle l'approche. Je suis désolée de dire ça mais je ne la supporte pas. Je ne peux rien dire à Soukeyna parce que je n'ai pas de preuves mais je suis sûr que tout ce qui nous arrive dernièrement c'est à cause d'elle »

- « Elle est capable du pire ça c'est sûr. Il faut qu'on l'arrête. Pour de bon cette fois. Et pour commencer on va aller parler à ce docteur. Les deux fausses couches de ma fille ne sont pas normales »

Mouhamed et Soukeyna Where stories live. Discover now