Chapitre 39

12.1K 1.6K 37
                                    

Point de vue Soukeyna

Trois mois sont passés et il s'est passé énormément de choses en si peu de temps. Tout d'abord je suis à presque six mois de grossesse. Je n'aurai pas pu rêver mieux comme grossesse parce que celle-ci n'a clairement rien à voir avec les deux autres. J'ai eu quelques moments de faiblesse certes mais c'est vraiment le paradis. Momo est toujours aux petits soins avec moi et sa mère aussi d'ailleurs.

Mère Aida l'a su avant même qu'on ne lui annonce. Elle dit qu'elle sait reconnaître une femme enceinte rien qu'en regardant son visage. Je trouve que je n'ai pas encore trop changé mais les anciens remarquent des choses qu'on ne remarque pas.

En parlant d'anciens, mon père va se remarier avec sa secrétaire Dieynaba. Je n'y vois pas d'inconvénients. De toute façon il ne peut pas avoir pire femme que Aminatou. Cette dernière est allée à SaintLouis après que le divorce soit proclamé et tant mieux. Si elle pouvait aller plus loin, ça serait l'idéal.

- « Soukeyna kagn nga may deferal ma ndekki, quand est-ce que tu comptes me préparer le petit-déjeuner »

Celle qui vient de parler, ou devrais-je dire crier alors que je suis en haut et elle en bas, est la sœur de mère Aïda, la mère de Alima. Elle est là depuis deux semaines et je prends énormément sur moi pour la supporter. Elle n'arrête pas de me donner des ordres alors qu'elle s'est pertinemment que je suis enceinte.

D'après je suis la belle-fille de la famille et c'est moi qui doit prendre soin d'elle. En plus elle est constamment que le dos de Mouhamed pour qu'elle épouse sa fille et tout ça devant moi. Elle n'a aucune retenue.

Aujourd'hui c'est dimanche et c'est moi qui prépare tous les repas, ça ne me dérange pas mais y'a pas à crier comme ça à 7 heures du matin. Elle sait que Mouhamed est parti faire son footing sinon elle n'oserait pas me parler sur ce ton.

Ayant déjà pris ma douche, j'enfile directement une robe longue fluide et j'attache mes cheveux avant de sortir. Je descends à la cuisine et il y avait Clémence qui réchauffait de l'eau. J'en profite pour saluer ma belle-mère dans sa chambre ainsi que Ta Marietou, l'autre. Vous savez qui.

- « Vous avez bien dormi ? » leur demandé-je par politesse

- « Oui Alhamdoulillah » répond mère Aida

- « On a bien dormi mais où est le petit déjeuner ? » rétorque Ta Marietou

- « Il n'est même pas encore 8 heures tata » dis-je sur un ton amusant

- « Je t'ai déjà dit que j'ai l'habitude de manger tôt à Kaolack. Si je ne mange pas à cette heure, je ne me sens plus bien. Sama ulcère bi dafay dioug » expose-t-elle en posant une main sur son ventre

Je jette un regard à ma belle-mère qui semble exaspérée. Elle a tenté de raisonner sa sœur maintes fois pour qu'elle arrête ses ordres mais c'est de pire en pire.

- « Prends ton temps Soukeyna. Ki khamoul boppam (elle ne connaît pas sa tête), elle n'a pas de limites » réagit mère Aida

- « Grawoul, ce n'est pas grave. Le petit déjeuner sera prêt dans moins d'une heure InchaAllah. Je vous laisse vous préparer » dis-je avant de rejoindre la cuisine une nouvelle fois

Je fais des omelettes et des crêpes. Je réchauffe aussi le reste du dîner d'hier parce que j'adore ça. Après avoir fini avec l'aide de Clémence, on installe tout dans le petit salon où on prend habituellement nos repas. Il y'a déjà tout le monde y compris mon mari qui a Zahra sur lui. Astou, la nounou, est partie dans son village pour quelques jours.

Je souhaite à tous un bon appétit avant d'aller m'assoir à côté de Momo. Il me regarde longuement avant de détourner le regard. Il n'aime pas que je fasse autant d'efforts parce que le médecin m'a recommandée de faire le moindre effort mais je n'y peux rien. On crie mon nom à 7h du matin kegn, je suis obligée de le faire. J'ai seulement hâte que notre maison soit prête et qu'on déguerpisse d'ici. Là-bas on verra qui est qui.

Mouhamed et Soukeyna Where stories live. Discover now