Chapitre 43

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Point de vue Mouhamed

Quelques jours plus tard

- « Mouhamed on n'attend que toi pour l'enterrement »

- « Cheut Amdy est-ce que vous pouvez me laisser tranquille ? » crié-je en le fusillant du regard

- « Non sinon tu vas sombrer devant nous et on n'acceptera pas ça. Demain c'est le baptême des jumeaux et ils auront besoin de toi. Soukeyna est partie et tu es le seul parent qui reste à tes filles et à ton fils maintenant »

- « Amdy lo beug ma deff, qu'est-ce que tu veux que je fasse ? Je ne peux pas, je ne peux pas assister à son enterrement » dis-je sentant ma voix craquer une nouvelle fois

- « Tu sais que c'est impossible. Personne ne peut ressentir ce que tu ressens en ce moment mais il faut que tu tiennes bon Momo » fait-il

- « Ne m'appelle pas comme ça s'il te plaît » murmuré-je lentement

- « Oui bien sûr. Je n'y ai pas prêté attention. Je reviens te chercher dans trente minutes » annonce-t-il avant de sortir de la chambre

Quelques minutes après c'est ma mère qui entre à son tour. Cette fois je n'ai pas pu m'empêcher de fondre en larmes dans ses bras. Des larmes que je retenais depuis hier.

- « Oh mon fils » dit ma mère en me caressant le dos

- « Qu'est-ce que j'ai fait pour mériter ça hun? On ne méritait pas ça, je ne mérite pas ça yaye. Toute ma vie, je me suis battu, je n'ai fait du mal à personne alors que moi je subis depuis que je suis gosse et pourtant je ne me suis jamais vengé alors pourquoi ? Pourquoi on m'inflige ça yaye ? Pourquoi on me prend ma femme maintenant après tout ce qu'elle a vécu, tout ce qu'on a vécu. Elle est ma raison de vivre. Elle méritait de vivre »

- « C'est la decision d'Allah, Mouhamed. C'est dur mais c'est la vie, on n'y peut rien » me dit simplement ma mère

- « D'accord. Je vais me changer » dis-je en m'enfermant dans la salle de bain

J'ai l'impression que je suis le seul qui est affecté par le décès de Soukeyna. Je ne comprends pas pourquoi ils agissent comme s'il s'agissait d'une inconnue. La gentillesse ne paye pas apparemment parce que Keyna était même trop gentille avec les gens et c'est comme ça qu'ils la remercient. Ils s'en foutent de sa mort.

J'entends quelqu'un frappant à la porte mais je n'y prête pas attention.

- « Mouhamed ! Mouhamed ! »

- « Mouhamed ! Mouhamed ! Mouhamed réveille toi »






J'ouvre lentement les yeux et rencontre immédiatement ceux de Sophia. Je balaye la pièce du regard et je remarque qu'on ait dans une chambre d'hôpital ou de clinique, je ne sais pas.

- « Il est 16 heures et tu dors depuis hier. Qu'est-ce que tu as ? » s'interroge-t-elle, préoccupée

- « Où est Keyna ? » demandé-je aussitôt

Je me suis évanoui ?

- « Elle est ... »

- « Morte n'est-ce pas ? » je termine sa phrase en me relevant du lit

- « Wa Momo iow loula dal. Personne n'est morte ici. Soukeyna ne s'est pas encore réveillée mais le médecin dit que ça ne devrait pas tarder, elle se repose juste. Si tu n'avais pas autant dormi, tu l'aurais su » déclare-t-elle en me regardant bizarrement

- « Mais ... je ... elle est vivante ? »

- « Bien sûr. Et vos jumeaux aussi. T'étais sûrement entrain de rêver »

Mouhamed et Soukeyna Wo Geschichten leben. Entdecke jetzt