Chapitre 33

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Point de vue Soukeyna

Deux jours après j'étais toujours déboussolée. Je restais enfermée dans ma chambre pendant des heures. J'ai décidé de travailler à distance ce mois-ci parce que je n'ai pas l'énergie d'aller au boulot. En plus il y a Zahra et Astou et je ne veux pas les laisser seules. Mouhamed n'a encore rien dit concernant la garde de Zahra et moi non plus je n'insiste pas.

Après avoir terminé ma réunion, je reprends l'enveloppe que mon père m'a donnée et contemple les photos de ma mère comme depuis avant-hier.  Je ne peux m'empêcher de pleurer à chaque fois. Un sentiment de culpabilité m'anime à chaque instant où je pense qu'elle est décédée en me donnant naissance. A cause de moi. C'est la volonté d'Allah mais cela reste dans un coin de ma tête. Je n'arrive pas à penser autrement.

Quelqu'un toque à la porte et me fait sortir de mes pensées. Je lève les yeux en voyant que c'est Mouhamed. Mais ce qui m'a le plus surpris c'est que bébé Zahra était dans ses bras.

- « Depuis quand tu toques dans ta propre chambre ? »

- « Je pensais que tu travaillais. Et je t'ai emmenée ta copine » dit-il en souriant

Je me lève et la prends avec moi. Elle est trop mignonne. Elle a un magnifique teint noir comme sa mère d'ailleurs. Elle suçait tranquillement sa tétine.

- « Elle était avec ma mère et tu sais que dès qu'elle m'a vu, elle a commencé à babiller »

- « Elle reconnaît vite les gens. Et je crois qu'elle t'adore aussi »

Mouhamed sourit et lui caresse la tête. Honnêtement ce tableau est très beau. Nous étions très beaux comme ça avec Zahra entre nous. Je m'avance sur le lit où je la dépose en lui donnant un petit jouet.

- « Tu as reparlé à ton père ? » me demande Momo

- « Non. Mouhamed est-ce que tu savais déjà la vérité ? Je sais que tu es proche de mon père et la façon dont tu as réagi est la réaction d'une personne qui était déjà au courant »

Il semble surpris par ma question mais depuis dimanche je l'étudie et c'est bizarre. Il n'a pas tiqué une seule fois et hier nuit, on regardait les photos et il a laissé échapper qu'il avait déjà une.

- « J'ai surpris ton père entrain de regarder ces photos et il m'a dit à ce moment là »

- « C'était quand ? »

- « Il y'a quelques jours, semaines je sais plus. Je te vois venir et si tu me reproches le fait de ne pas te l'avoir dit, je ne m'en excuserai pas. Je te l'ai déjà dit je te soutiendrai quoiqu'il arrive mais je n'interviendrai jamais dans les affaires de ta famille. C'était à ton père ou ta mère de te le dire »

- « Tu es mon mari ! » je m'emporte et me mets face à lui. Il est bien plus grand que moi mais je m'en fous. « On dort sur le même lit et tous les soirs tu te couches tout en sachant que ma véritable mère est morte et celle qui m'a élevée est en réalité ma tante. Tout ça en me regardant droit dans les yeux tous les jours sans me rien dire Mouhamed Gueye ? »

- « Oui et je le referai si nécessaire. Je te comprends et je suis désolée pour toi. Je n'imagine même pas ce que tu dois vraiment ressentir mais je ne vais pas accepter que tu m'en veuilles pour ça. J'étais venu te dire qu'on sortait, pour te changer les idées »

- « Tu ne retournes pas au travail ? »

- « Non j'ai fini tôt aujourd'hui. Allez va te préparer, et Zahra aussi » dit-il en sortant de la chambre

- « Je t'en veux toujours dh » lui criai-je

Je l'entends rigoler ce qui m'énerve davantage. Mouhamed est la personne qui si il ne veut pas se disputer avec toi, il ne le fera pas. Quoique tu fasses. Tu peux crier, t'énerver, lui dire ce qu'il veut, il n'entrera pas dans ton jeu.

Mouhamed et Soukeyna Where stories live. Discover now