Chapitre 23

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Point de vue Aminatou

Trois heures plus tôt

Après avoir pris en charge Soukeyna, le médecin qui est le docteur de la famille me convoque dans son bureau.

- « Alors ? » je lui demande en m'asseyant confortablement sur son fauteuil

- « On peut sauver le bébé. Si on suit le bien la grossesse à partir de maintenant, il faut qu'elle soit alitée pendant les mois qui restent. Si elle fait ça, il y a de fortes chances que le bébé survive » explique docteur Mbengue

- « Ce n'est pas la peine. Elle est jeune, elle aura beaucoup d'occasions d'avoir d'autres enfants. Faites lui une IMG ou je sais pas quoi. En tout cas, je veux qu'elle perde ce bébé aujourd'hui même »

- « Aminatou tu es cruelle »

Je me lève et avance vers lui. Il était près de la porte comme s'il voulait me fuir. Je commence à caresser sa barbe malgré son refus.

- « Fais ce que je te dis Mbengue. Je ne suis pas cruelle quand on passe du temps ensemble n'est-ce pas? Ou tu veux que je dise à ta parfaite femme que tu la trompes ? » je lui fais des baisers sur le cou sachant que c'est son point faible

Je déboutonne sa blouse et insère ma main dans son pantalon. Je le vois lutter pour ne tomber dans mon jeu mais personne ne me résiste. Après avoir fait ce que j'avais à faire et obtenu ce que je voulais, je sors du bureau et repars à la salle d'attente où était la mère de Mouhamed. Je ne supporte pas cette femme et je le lui fais savoir à chaque fois que nos regards se croisent.

Quelques minutes, je reçois un appel de mon mari. Oh non, je ne lui ai pas dit que Soukeyna était à l'hôpital.

- « Allô » dis-je simplement

- « Tu es où ? » demande-t-il aussitôt

- « Je suis à la clinique »

- « Qu'est-ce que tu fous là-bas ? »

- « Hum c'est Soukeyna. Elle ne se sentait pas bien alors on l'a emmenée ici » confié-je avec une voix triste

- « Et il faut que je t'appelle pour que tu me dises que ma fille est à l'hôpital ? »

- « Désolée la peur m'avait submergée et j'ai pas pensé à t'appeler »

J'entends juste un tint comme réponse et je comprends qu'il m'a raccrochée au nez. Mo kham dh. Entre temps j'ai aperçu Mouhamed. Je pars le saluer avant de lui dire mes quatre vérités par rapport à Soukeyna. Elle mérite mieux et ça je le lui ferai comprendre tous les jours s'il le faut. Sa mère qui s'en mêle et j'ai voulu rétorquer mais docteur Mbengue arrive et juste l'expression de son visage montre qu'il a fait son travail. Je lui demande immédiatement comment allait Soukeyna.

- « Je suis désolé mais elle a malheureusement perdu le bébé »

- « Quoi ? Non non c'est impossible. Dites moi que c'est pas vrai. Mon premier petit enfant, non c'est impossible » simulé-je des pleurs

- « C'était trop risqué de continuer la grossesse » explique le docteur

Aïda était en pleurs et Mouhamed était figé. Il semblait être ailleurs. Je sais ce que ça fait de perdre un enfant. Après Soukeyna, je n'ai pas réussi à avoir d'autres enfants, toutes mes grossesses se finissaient en fausses couches.

- « Est-ce que je peux la voir ? » supplie Mouhamed

- « Oui bien sûr. Elle est réveillée, elle a même demandé à vous voir »

Mouhamed et Soukeyna Where stories live. Discover now