[Recueil d'OS] Tu as volé mon coeur || Haikyuu

Réponse | IwaOi

Yahoo ! :D

Est-ce que ça se voit que je kiffe ce ship ? Oui, non, oui ?

On en est au combientième, d'OS, sur ces deux-là ? Cinq, je crois... De là à dire que je voudrais une série juste pour eux, j'crois qu'il y a un pas (please, un spin-off sur Seijo ce serait pas de refus, bisous)

Bref, on se retrouve encore pour un OS IwaOi, pour notre plus grand plaisir ! ^_^ Cette fois-ci, on retrouve le format épistolaire de mon deuxième One-shot, "Cher Iwa-chan". Je me suis dit : "hey, pourquoi pas écrire la réponse de notre précieux Iwa-chan ?!", c'est chose faite ! Même si vous pouvez lire cette lettre toute seule, je vous conseille malgré tout de lire la première lettre d'abord.

Bref, bonne lecture ! :D

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"Oikawa,

Tu me gonfles. C'est un fait, tu le sais, je le sais, le lycée entier le sait. J'ai toujours eu du mal à supporter tes caprices, ton orgueil démesuré, tes manières si prononcées. Je galère toujours à garder mon calme quand t'es dans les parages. Même si tu ne fais pas de connerie. C'est rare, mais ça arrive. T'en fais tellement que j'ai arrêté de les compter. Et pourtant, ça ne m'empêche pas de toujours me sentir énervé quand t'es là.

Non, je ne suis pas toi, et heureusement. Tu m'as l'air si triste parfois, le regard dans le vide, à contempler le monde comme un roi qui aurait perdu son trône. Est-ce que tu te sens comme ça ? Pas légitime ? C'est ce qui transpire dans tes mots. Chaque jour, je le sens un peu plus et ça me rend dingue. Tu mérites tellement mieux, bordel. Je te dirais bien que t'es un connard, parce que c'est un peu vrai au fond. Comme tous ceux qui savent que le monde peut leur appartenir. Comme tous ceux qui savent que le monde devrait leur appartenir, parce qu'ils bossent comme des forcenés et qu'ils peuvent faire éclore leur talent.

T'es désespérant. Chiant, exaspérant, troublant, arrogant et pourtant si fragile. J'ai juste envie de te secouer. De te dire de bien regarder le monde. Pas avec tes yeux de prince. Pas avec tes yeux de chien battu. Juste avec tes yeux. Regarder l'univers et arrêter de te plaindre. Oikawa Tooru, t'es à la fois les deux pires extrêmes que j'ai pu rencontrer ; t'es fragile comme une fleur et pourtant t'as l'air de regarder les autres comme s'ils étaient inférieurs.

Est-ce que c'est ça, ton secret ?

De parader ton faible orgueil pour dominer tes propres peurs ?

Tu me saoules. Moi, je sais pas manier les mots comme toi. J'en ai rien à foutre de ce que pensent les autres (mais au fond, est-ce que c'est possible de rester de marbre, de ne pas céder, à un moment ou à un autre ?). Je dis ce que je pense, j'évolue comme tout le monde et c'est tout. Comment veux-tu que je réponde à des mots pareils ? Je suis pas en cours de poésie, toi non plus. La réalité, c'est pas ça, ce ne sont pas tes mots qui vont câliner les miens. La réalité, c'est plus puissant que ça, c'est une brute.

Tout le monde te dirait que tu vis dans un monde à part, enchanté, un peu irréel peut-être.

Moi, je sais que ce sont des conneries. Rien n'est plus triste que le regard lucide d'un roi qui se voit faner.

Et merde. Tu fais chier, tu vois ? Tu m'obliges à utiliser des beaux mots, des métaphores, des conneries d'images qui ne sont pas... moi. C'est pas moi. Moi, je suis plus du style à abréger. Les abréviations, c'est mon truc, parce que ça doit aller vite. Je préfère la vitesse, au moins j'ai l'impression d'être entouré par le monde tel qu'il est vraiment : flou et sans aucun sens.

Mais toi, tu imposes ton rythme. Tu dis que t'es une ombre quand tu passes. Dans la logique des choses, l'ombre suit. Alors pourquoi est-ce que c'est moi qui ai l'impression d'être une ombre ? Peut-être que je te suis parce que je te fais confiance. Peut-être que je te suis parce que je ne te fais pas confiance. Probablement, tu me laisses te suivre parce que c'est toi, le plus confiant de nous deux. Malgré ta fragilité. Malgré tout ce que t'as traversé. Comment tu fais ? Comment tu fais pour vivre en étant un tel paradoxe à toi tout seul ?

On se connait depuis des années. Des années durant lesquelles tu m'as emmerdé comme jamais personne ne l'a fait. Tu es un maître dans l'art de m'agacer, de me pousser à bout. Tu es un maître dans cet art, personne ne peut t'égaler. Tu es un maître dans l'art de voir jusqu'où les gens sont prêts à aller.

On se connait depuis des années et pourtant oui, je revois parfaitement cette journée. Il faisait chaud, on avait hâte. Je devais te tenir la main parce que t'avais peur de te perdre. En réalité, quand nous sommes entrés sur le terrain, le plus effrayé de nous deux, c'était moi. Quand j'ai vu ton talent, j'ai eu peur de te perdre. Ce foutu talent que tu ne t'autorises pas à voir. As-tu peur d'être corrompu par ton propre génie ?

Ne va pas croire que cette lettre soit une victoire. Je vois déjà d'ici ton sourire débile qui me gonfle tant, à te dire que tu as réussi à m'attirer sur ton propre terrain. Tu aurais tort. L'amour, c'est pas un combat d'un jour. C'est une longue marche chaque jour. T'as l'habitude, mais je suis pas ce genre de chemin bienheureux, tu l'auras compris, j'espère. Sinon, t'es complètement désespérant et je ne peux plus rien pour toi. Bienvenue dans un royaume de ronces, avec plus d'épines que de roses au bout.

Je me pose une montagne de questions sur toi. T'es un connard. T'occupes toutes mes soirées et mes nuits aussi. Si j'ai une sale gueule le lendemain, ne me pose même pas la question. Chaque fois, ça m'énerve. Pourquoi, à ton avis ? Parce que c'est toi, la lumière de mes insomnies.

Je t'ai dit oui parce que sans toi, au final, je ne sais pas où j'irais. Personne n'est plus pénible que toi. Personne n'est plus attachant que toi. Personne n'est plus en mesure de me permettre d'être qui je suis que toi. Toi, le soleil que je dois éteindre chaque fois qu'il est sur le point d'exploser. Toi, le connard que je dois ramener sur terre chaque fois qu'il monte trop près des étoiles. Toi, le meilleur ami que j'ai eu la chance de rencontrer. Toi, l'amour de ma vie.

Tu me casses les couilles, mais je t'aime.

Ton Iwa-chan (même si ce surnom me donne envie de t'étrangler)."