Cher Iwa-chan... | IwaOi

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Yahoo !

Aujourd'hui, on se retrouve pour un petit IwaOi que j'ai rédigé en une soirée, une lettre que notre Shittykawa national a écrit pour son beau gosse préféré. J'ai pris beaucoup de plaisir à l'écrire, j'espère qu'il vous plaira !

Bonne lecture ! <3

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Cher Iwa-chan,

J'ai toujours été plus doué avec les mots que toi, je crois que c'est un fait et que tu ne m'en tiendras pas rigueur de l'écrire dans cette lettre. Tu sais, à force d'essayer d'être toujours celui qu'on attend, j'ai fini par développer un peu de vocabulaire. Peut-être y ai-je perdu en authenticité ? Je ne sais pas. Toi, Iwa-chan, tu n'as jamais eu besoin de ça pour briller et pour te faire des amis. T'as juste à être toi.

Moi, c'est autre chose. Être Oikawa Tooru, c'est quelque chose ! Tu ne peux pas te permettre de décevoir ton public, tu sais, celui qui te court après pour ce que tu veux bien leur montrer. Pour ce que tu n'as pas le choix de leur montrer. Oui, je suis magnifique, une beauté vivante, j'ai une gueule d'ange, des cheveux soyeux, des abdominaux que je m'efforce de travailler... Et je sens déjà ton aura menaçante à la simple lecture de ces mots. Tu n'aimes pas ça, quand je suis celui qui plaît aux autres.

Au début, je t'avoue que j'ai pensé que c'était par jalousie. J'ai fini par comprendre que c'était par amour. Tu voulais juste que les autres comprennent qui j'étais, et non pas qui je voulais être pour leur plaire. Tu n'attirais personne parce que tu attirais seulement les bonnes personnes. Pas moi. C'est du moins ce que je pensais avant de me rendre compte que j'avais déjà la bonne personne à mes côtés. Au fond de moi, je le savais. J'étais juste trop dans ma bulle pour me l'avouer.

Bref, comme je te l'ai dit, être moi, c'est tout une aventure. Je dois être parfait parce que c'est ce qu'on me demande d'être. J'ai appris à manier les compliments pour faire plaisir à des filles que je croisais une ou deux fois. J'ai appris à servir autant dans la vie que sur le terrain. Je suis une lumière, ce n'est pas compliqué à voir. Mais j'ai compris que je suis la lumière qui donne la bonne excuse à celui qui veut se complaire et se rafraîchir à l'ombre. Je suis la lumière qui rend les ténèbres plus attirantes et reposantes. Je suis ce soleil qui tape fort l'été, et qui donne envie à tout le monde de se reposer à l'ombre des cerisiers. La vérité, c'est que personne n'est prêt à se complaire dans la lumière si elle est aveuglante.

Être moi, c'est toute une aventure, ouais. Une aventure que je ne souhaite à personne, ou que je souhaite à tout le monde l'espace d'une journée. Être la lumière pour redonner du bois aux flammes du désir qui veut se pavaner dans l'ombre. Je crois que c'est pour ça que j'apprécie tant arpenter le parquet. En tant que passeur, je suis un peu cette ombrelle qui protège les têtes fragiles et qui permet aux autres de briller.

C'est pour ça que je ne peux pas me passer de toi, Iwa-chan. Toi et ton air bourrin. Toi et tes muscles qui me protègent. Toi et ton air sérieux, toi et ton intransigeance, toi qui me permets d'être autre chose qu'une ombrelle. Tu es l'ombre qui calme les flammes dévorantes de mon être. Au fil des années, tu n'as pas fait que me protéger des autres, tu m'as protégé de moi-même. Tu as extrait le noyau de mon soleil et tu l'as mis à l'ombre. Tu as dissipé ses rayons autodestructeurs. Tant pis si parfois il faut heurter un peu le soleil.

Iwa-chan, j'ai toujours su que nous étions faits l'un pour l'autre. Le soleil nombriliste et l'ombre qui propage ses zones reposantes autour de lui comme les branches d'un saule pleureur. L'été qui se consume et l'hiver qui nous pousse à trouver un endroit où nous réchauffer. Je pourrais continuer comme ça encore longtemps ; mais le temps est précieux et je ne te ferai pas l'affront d'énumérer tout ce que tu sais déjà.

Iwa-chan, quand tu m'as dit oui, mon coeur n'a fait qu'un bond dans ma poitrine. C'est peut-être la seule fois où les mots m'ont manqué. Quand je me trouve avec toi, je n'ai pas besoin de chercher mes mots. Tu les gardes précieusement pour moi, comme un coffre-fort ultra solide, d'une résistance à toute épreuve et qui ne se laisse ouvrir que quand on en a vraiment besoin. Quand je ne me trouve pas avec toi, le silence de mon âme résonne si fort que mes mots sonnent faux. Personne n'est là pour le remarquer. Personne ne peut le voir. Sauf toi.

Je te l'ai dit : les mots, j'en connais un rayon. Je ne suis pas un génie, je ne fais que répéter et affiner un peu ce qui traverse mon esprit. Polir mes mots, ce n'est pas aussi agréable que polir mes passes, parce que je sais que personne ne les reçoit vraiment contrairement au ballon. Je déteste les gens qui y arrivent tout de suite, pour qui tout semble naturel. C'est insupportable. Parce qu'ils parviennent à toucher le monde sans problème.

Seulement, au moment où ces mots passent de ma plume à cette fichue feuille, les mots ont du mal à venir. Combien de pages ai-je souillé de mon écriture tremblante avant de parvenir à un résultat satisfaisant ? Le sol de ma chambre agonise sous les petites boules de papier froissées. Je retire ce que j'ai dit : les mots, je peux les passer. Il suffit juste que ce soit un équipier de confiance qui les reçoive. Aujourd'hui, j'ai conscience que je ne peux pas rater. Je n'en ai pas le droit. L'angle n'est pas parfait, la trajectoire des lettres est branlante. Mais le timing ne pouvait pas être meilleur.

Bon, arrivons au plus croustillant dans cette lettre, car il me tarde de t'écrire, de te crier ces quelques mots. Je t'aime, Iwa-chan. J'espère te le montrer avec mes passes. J'espère aussi que ces mots ne t'ennuieront pas. Je t'aime, je t'aime, je t'aime. De tout mon grand coeur de beau parleur. Des conquêtes, j'en ai eues. On ne va pas se mentir. C'est toi qui m'écoutais parler de ces faux baisers qui souillaient mes lèvres et que tu es venu purifier de ton amour. Parce que celui que j'aime, c'est toi et personne d'autre.

Est-ce que tu te souviens de ce qu'on s'est dit en jouant au volley pour la première fois ? Qu'on entrera sur le terrain ensemble ou qu'on ne jouerait pas. Aujourd'hui, c'est légèrement différent. Je veux entrer sur un autre terrain à tes côtés. Rien que d'y penser, j'ai la gorge serrée, comme à l'approche de la finale d'un mondial.

J'ai raté bien des occasions. J'ai fait des erreurs monumentales selon certains. J'aurais pu rejoindre des terres que d'autres se plaisent à appeler plus fertiles. Cet imbécile d'Ushijima pensait qu'un terrain idéal m'attendait à Shiratorizawa. Mais je serais passé à côté du plus important. Sans toi, ce terrain n'aurait été qu'un désert désolé. Je ne regrette rien. Je préfère la vision de deux fleurs épanouies au milieu d'une étendue vide — quoique, nous avons eu de belles surprises au lycée — plutôt qu'une prairie herbeuse où toutes les pousses se ressemblent.

Je me demande bien comment j'ai pu faire pour t'écrire autant, alors que les mots se bousculent dans mon esprit. Peu importe, je le fais, c'est tout. Je ne vais pas t'embêter plus longtemps, Iwa-chan, car je sais que ton impatience te consume et que tu préfères les actes aux mots.

Mais s'il te plaît, laisse ceux-là, ceux qui viennent de mon petit soleil, le vrai, celui que tu as su dévoiler, abreuver ton être et ton coeur. Laisse-moi te le dire encore mille fois, pour aujourd'hui et pour demain : je t'aime de tout mon coeur, Iwaizumi Hajime.

Ton prince, ton soleil, celui qui ne tourne qu'autour de toi,

Oikawa Tooru."

[Recueil d'OS] Tu as volé mon coeur || HaikyuuOù les histoires vivent. Découvrez maintenant