photographe | pavard

deux - tuer l'allemand ✔️

28 mai 2021, Clairefontaine, Mila Deschamps

Aujourd'hui, c'était double séance, ce matin en salle puis cette après midi sur le terrain.

Le premier match de préparation a lieu le 2 juin contre les Pays de Galles, à Nice. J'ai hâte de retrouver les ambiances de match. J'ai beau vivre chaque saison énormément de matchs fabuleux entre toutes les compétitions, rien n'équivaut ceux de l'équipe de France.

Je vagabondais dans les couloirs du château, seule. Les bleus font une séance en piscine pour terminer la journée tranquillement et sereinement. Mon collègue du Paris Saint Germain, Valentin s'en charge le temps que j'aille changer d'objectif. Celui-ci est tombé face contre sol alors que Lucas se chamaillait avec Corentin, pour une histoire de crolles mal faits, ils m'ont poussé sans faire exprès -heureusement- et la catastrophe est arrivée, il s'est brisé. Mon appareil ni moi sommes tombés dans la piscine sinon il manquerait deux joueurs à l'effectif. Ils sont décidément irrécupérables. Je me suis retenue de les étrangler un à un mais face à leurs visages transpirant la culpabilité, j'ai cédé. Enfin, Benjamin m'en a empêché mais c'est une autre histoire. Il m'énerve, il n'a qu'à m'embrasser et je suis calmée, l'amour est une arme redoutable.

En parlant de Val', il a rejoint le staff pour me prêter mains fortes. Déjà qu'à 23 joueurs, l'organisation était rude, alors à 26 n'en parlons pas, il m'est d'une grande aide. On forme une super équipe. Travaillant ensemble depuis trois ans, nous sommes parfaitement efficaces, nous avons des automatismes. J'aimais travailler seule mais depuis que Valentin est à mes côtés, je l'échangerai pour rien au monde et inversement.

Pensant à lui, je ricane au fait qu'il doit bien baver devant autant de corps bien bâtis. Heureusement pour les bleus, il est en couple depuis bientôt cinq ans avec Adam, il est à la tête d'une salle de sport dans Paris, alors niveau musculation, il s'y connait. Je ne donnerais pas cher des sportifs sinon.

Les yeux fixés sur mon objectif, je fonçais tête baissée, dans un humain. Je laissais échapper un aïe.

? : Oh mon dieu, excuse-moi ! S'exclama gênée l'inconnue.

Je relevais les yeux, découvrant une jeune femme, blonde aux yeux bruns. Le regard honteux.

Mila : C'est moi qui devrait m'excuser, je ne regarderais pas du tout où j'allais. Riais-je. Rien de cassé ?

Elle riait à son tour.

? : Nickel ! Je suis Jade, enchantée, je suis la nouvelle stagiaire kinée, se présenta-t-elle, sourire aux lèvres.

Mila : De même, lui répondis-je, heureuse d'une présence féminine, Mila.

Elle fronçait les sourcils.

Jade : Tu es la fille du sélectionneur, n'est ce pas ? Me questionna-t-elle, curieuse.

Mila : Exact, mais je suis surtout photographe.

Jade : Oh pardonne moi, je ne voulais pas être intrusive.

Je rigolais.

Mila : C'est rien, ne t'en fais pas, lui assurais-je.

Tant que c'est courtois, cette question ne me dérangeait en aucun cas. Je suis fière d'être moi. Mais lorsque ça devenait trop intrusif, je n'étais pas particulièrement fan qu'on me rabâche mon lien de parenté avec le sélectionneur comme une critique. J'ai obtenu mon poste grâce à mon travail acharné, ce n'est pas une grâce de mon père. Je suis ici en tant que photographe et pas en tant que fille du sélectionneur. On ne m'a pas encore rattaché à Benjamin, je n'imagine pas quand notre relation évoluera.

À la fin de la coupe du monde, notre relation étant révélée aux yeux du grand public, le président nous a convoqué pour mettre toute cette histoire au clair. Ayant été professionnels tous les deux en temps convenu, il n'a pas voulu m'écarter de la sélection à notre plus grand bonheur et celui de nos amis. Il nous a tout de même mis en garde qu'aucun dérapage ne serait toléré. Nous aurons surement le droit à cette même discussion lorsque Benji' sera transféré au club de la capitale.

Je quitte ma nouvelle collègue pour rejoindre ma chambre. À peine arrivée, bouclettes m'envoie un message m'informant que la séance d'aujourd'hui est terminée et que je pouvais les rejoindre à la piscine pour profiter de cette fin d'après midi. J'enfile mon maillot une pièce rouge, avant de revêtir mon peignoir et de courir, direction la piscine au sous-sol.

En bas, je découvre que Valentin les a déjà rejoint, il n'a pas perdu de temps. Benjamin se précipite pour sortir de l'eau pour me rejoindre. Je ne peux m'empêcher de lorgner sur sa magnifique musculation. Ce détail n'échappe pas aux gars, malheureusement.

Presnel : Grillée mademoiselle Deschamps.

Lucas : T'es vraiment pas possible ma parole. Pourtant tu as pu les dévorer des yeux à maintes reprises, surtout quand je vois l'état de son dos certaines fois, heureusement tu t'es abstenu pour l'euro mais, je le coupais avant qu'il n'en dise plus.

Mila : Ferme ta putain de bouche Hernandez, s'il te plaît.

Hugo : T'es gênant, Lucas. Déclara le capitaine.

Kingsley : Je confirme.

Kylian : T'inquiètes je te soutiens Lulu, j'ai déjà entendu certaines fois quand...

Valentin : C'est encore plus animé qu'au PSG.

Mila : Mais ta gueule. Arrêtez de parler de ma vie sexuelle, je vous ait rien demandé, leur criais-je dessus.

Lucas : Mais on n'a jamais évoqué ce sujet, tu t'es dévoilée toute seule ma pauvre petite chérie. Nous sommes purement innocents. Souriait-t-il.

Les joueurs ne purent s'empêcher d'étouffer un rire tandis que je devenais rouge de gêne ou bien de colère, c'était partagé.

Mila : Attends que je vienne t'étriper, sale emmerdeur d'allemand.

Benjamin affichait un sourire en coin. Lucas prit peur voyant mes yeux crachant des flammes, il se réfugia derrière Corentin, qui le poussait. Avant que je ne puisse enlever mon peignoir, Benjamin fit signe au joueur, ils se retournèrent, avant que je ne l'enlève. Il est mignon, jaloux et attentionné. Je ne suis pas des plus à l'aise en maillot, il s'en est souvenu.

Je rejoins l'eau en sa compagnie. Dans un but bien précis : tuer l'ennemi allemand. Je ne pu m'éloigner que Benjamin m'attira contre lui. Kylian et Presnel surviennent de chaque côté pour nous couler. Je mis un croche-pied à Kylian qui s'effondra sous l'eau, je ricanais.

Après avoir coulé, Kylian, Presnel et surtout Lucas, j'ai pu enfin me reposer.

Lucas : Me dis pas que c'est un suçon sur ton épaule, Mila. Il écarquilla les yeux.

Kylian : Oh mon dieu, dit-il affolé.

Presnel : Ohlala dis donc.

Corentin : Ça profite, ça profite.

Valentin : Qu'ils sont cons.

Benjamin : C'est une tâche de naissance. Il roulait des yeux, exaspéré.

Chapitre deux !!!

Camille :)