chapitre 13

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Après cette horrible discussion, j'ai fais ce que je sais le mieux faire: fuir.
Mon unique envie est de pleurer. Mais je refuse, je ne veux pas pleurer.

Je suis rentrée tout de suite chez moi après ça.

En rentrant j'ai décidé de prendre mes écouteurs et d'aller courir.
Malgré ma pâle endurance, ça m'a bien détendu. Je suis rentrée et j'ai pris une bonne douche chaude, pour finir par me blottir dans mes draps.

- Ella tu viens manger ! Crie ma mère.

Je suis tellement tourmenté que j'en ai oublié de manger. Je n'ai pas mangé depuis ce matin, une pomme que m'a forcé Camille a manger.
Je n'ai pas faim. Je n'ai pas faim mais si je le dis à ma mère elle est capable de m'envoyer dans un hôpital pour anorexique.

- J'ai déjà mangé en sortant tout à l'heure ! Réponds-je en mentant, bien sûr.

Ma mère a l'air de croire en mon bobard puisque je n'entends pas de réponses.

Je n'arrive pas à me rendormir. Mon chat m'a réveillé et depuis je ne trouve plus le sommeil. Je jette un coup d'oeil à mon téléphone : 3h03.
Aujourd'hui j'ai cours, je vais être crever si je ne m'endors pas. Je décide d'attraper mon carnet et commence à dessiner. Des traits, qui vont par là, et pars ici. Des traits longs et fins, puis des petits et épais. Des angles, des courbes, des droites, des ronds. Je met toute ma colère dans ce dessin. À la fin, quel résultat j'obtiendrais ? Ce dessin n'aura peut-être ni queue ni tête, exactement la représentation de ce qu'il se passe dans ma tête. Ça n'a aucun sens. Toute ma confiance, toute mon assurance a disparu. Je suis perdu, bouleversée, en colère. Une goutte tombe sur le dessin, alors que ma main continue à tracer. Une deuxième, puis une troisième. Les larmes coulent à flots, en silence. Ces gouttes salés mouillent mon dessin, mais je ne les retiens pas, elles font désormais parties elles aussi du vacarme de ma tête. Ce sont des tambours qui battent, un concert violent qui se déroule. La musique ne veut rien dire. Pas de mélodie, pas de paroles, pas de mots, juste du bruit. Du bruit violent, qui envahit mes tympans. La mer de mes tourments qui continue de se déchaîner afin d'atteindre ce morceau de papier.

Après une durée indéterminée de ce spectacle intérieur. Je regarde mon dessin.
Il ne ressemble à rien. Des traits qui n'ont pas de but, en dessous de gouttes qui ont eus un chemin.
Au final, c'est moi. Ça ne représente rien, ça ne veut rien dire, ça ne sert à rien, ça n'a pas de but, mais ça a eu un chemin.
Ce dessin serait considéré comme une merde sans nom aux yeux des artistes, comme moi je suis considérée aux yeux de tout le monde, et des gens que j'aime.

* * *

Ce matin c'est avec un mal de crâne et une incapacité à ouvrir en entier mes yeux que je me réveille.
Je me lève doucement afin de ne pas tomber mais je sens déjà que je perds l'équilibre. Je me suis levée trop vite et j'ai l'impression pendant une seconde que je vais m'évanouir. Je parviens tout de même à arriver devant mon miroir, où s'affiche un tableau désastreux qui s'avère être moi même.
Mes yeux sont gonflés et rouges, mes cernes violettes bien trop voyantes n'en finissent pas. Mon teint pâle et mes cheveux abîmés en rajoute à ma mine affolante.
Je regarde l'heure et manque de perdre l'équilibre. Il est déjà bien trop tard, j'ai à peine le temps de m'habiller pour aller en cours. J'enfile les premiers trucs qui me viennent et décide de prendre le bus, sans quoi je serais super en retard.

Dans le bus, je fais de mon mieux pour cacher mon horrible état, en ajoutant du maquillage par ci par là. Je m'y reprends plusieurs fois pour le rouge à lèvre, que je galère à appliquer en raison des tremblements du bus. Je réussi à faire quelque chose de correct et descends du bus en vitesse.

Quand j'arrive à la porte de ma classe de littérature, j'entre sans même toquer, et me rends compte de ma connerie.
Tous les yeux se tournent vers moi, ainsi que ceux de la prof.

- Mademoiselle Martin, vous êtes en retard, et vous ne daignez même pas toquer ?

- Je, euh excusez moi. Balbutie-je.

- Et bien, pourquoi êtes vous en retard ?

Un silence se fait dans la classe. Tout le monde attends ma réponse mais je ne dis rien. Je me rends compte que mon comportement de fille forte, déterminée et qui intimide les autres se perds. Je décide de me ressaisir quand je vois le regard de Alex que je n'arrive pas à lire.

- Et bien... Les gens importants se font attendre non ? Lance-je.

La prof equarquille les yeux tandis que les autres rigolent.

C'est bon, je me suis retrouvée. Ella est de retour les gars. Je ne me laisserais pas abattre par Alex, Elliot ou mes amis. Je suis forte. Je suis Ella, celle qui ne laisse transcrire aucune émotion, toujours sûre d'elle, que les autres envies.

- Ce sera deux heures de retenus ce samedi dans ce cas. Réponds la prof, agacée.

Je lui lance mon plus beau sourire en hochant la tête, puis pars m'asseoir à côté d'une fenêtre. Je sens que Alex me suit du regard, mais je garde la tête haute.

Après de bonnes heures de cours où je n'ai fais que écouter à moitié, arrive ma dernière heure, avec mon prof principal.

- Bien, les jeunes, j'ai une bonne nouvelle.

On se regarde tous, intrigués.

- Cette année, nous avons une classe qui est entièrement en spécialité anglais, qui se trouve être là votre, vous le savez.

Oui on le sait, alors pourquoi il nous le rappelle ?

- Nous allons donc pouvoir organiser un voyage scolaire à Londres.

Quelques secondes de silence défilent avant que tout le monde réalise et éclate de joie.
Ça fait longtemps que je n'ai pas fait un voyage scolaire. Depuis la primaire en fait. À Londres, ça peut être pas mal.
Malgré le fait qu'on soit en froid, Tom  et Micha me regardent le sourire aux lèvres.

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J'avais fais un faux raccord à propos de Noah, je l'ai normalement corrigé, veuillez m'en excusez et n'hésitez pas à me dire si je fais un faux raccord où autre, merci.

Bonne lecture :)

Trop ConneWhere stories live. Discover now